
Un nouveau point de repère sophistiqué et durable dans la skyline de Los Angeles
Johnson Fain a fait confiance à Autodesk Revit afin d’aider son client, un promoteur international, à négocier les obstacles réglementaires, les directives de conception et les contraintes budgétaires afin d’apporter les logements et la densité nécessaires au centre-ville de Los Angeles grâce au nouveau bâtiment Figueroa Eight.
Résolution de problèmes et improvisation

L’architecte James Donaldson alias « JED », associé de l’agence d’architecture Johnson Fain de Los Angeles, a passé plus de 20 ans à diriger des équipes de conception et à guider l’adoption continue des outils technologiques par l’agence à chaque étape.
« J’ai toujours été intéressé par la façon dont la technologie et les logiciels peuvent nous aider, de la conception à la construction », explique-t-il. « Au sein de la société, j’ai souvent été celui qui disait : « Voici un nouvel outil qu’Autodesk a sorti. Testons-le. » Je suis curieux et j’aime prendre le temps de montrer à l’agence comment nous pouvons l’utiliser pour résoudre un problème de conception particulier et d’expliquer notre réflexion aux propriétaires, aux maîtres d’ouvrage, aux entrepreneurs et à la ville. »
M. Donaldson est non seulement très occupé par l’architecture et son engagement professionnel – il intervient lors de conférences sur la conception dans le monde entier tout en occupant des postes de direction chez AIA Los Angeles (American Institute of Architects, l’équivalent du CROA) et Passive House California – mais c’est aussi un homme de la Renaissance. Artiste visuel et écrivain de longue date, il participe également à des spectacles d’improvisation. « Cela permet de garder la tête froide et de vivre pleinement l’instant présent », explique-t-il.
La tour des opportunités

Les projets de M. Donaldson avec Johnson Fain couvrent une gamme variée, allant des musées aux cathédrales, mais les projets à usage mixte constituent depuis longtemps une priorité. La tour résidentielle Figueroa Eight, située dans le centre-ville de Los Angeles et achevée en mars 2024, représente un point culminant dans la carrière de M. Donaldson, au sens propre comme au sens figuré. « C’était une occasion unique de s’intégrer au paysage urbain de Los Angeles », déclare-t-il.
Conçue pour le promoteur Mitsui Fudosan America (MFA), cette tour de 41 étages a été construite sur le site d’un ancien parking aérien. Johnson Fain a aidé le client à explorer différentes options (hôtel, bureaux, commerces) et à optimiser la hauteur grâce aux transferts de surface au sol autorisés par la ville de Los Angeles.
« Nous avons utilisé Revit et ses outils de conception et de volumétrie pour présenter au client les possibilités », se souvient Donaldson. « Nous avons réalisé des esquisses très tôt avec Revit pour illustrer les vues depuis la tour et le contexte des autres tours. »
Autodesk Revit a également aidé Johnson Fain à traduire des quantités considérables de données en conclusions clés qui ont pu éclairer sa présentation au MFA, « que le promoteur a pu utiliser pour élaborer son programme et évaluer ce qui fonctionne », ajoute-t-il. « Ils ne voulaient pas se lancer dans une commercialisation excessive de logements, ni échouer et ne pas en proposer suffisamment. Nous devions les aider à trouver le juste équilibre.»
Surmonter les contraintes de manière collaborative

Tour résidentielle et podium de 438 logements, ainsi que 696 mètres carrés de commerces au rez-de-chaussée et un parking pouvant accueillir plus de 500 véhicules, la conception de Figueroa Eight devait respecter une multitude de contraintes. Il fallait respecter les exigences de règlementation du bâtiment, les normes d’aménagement urbain du quartier My Figueroa et les directives d’urbanisme et de PLU de la ville de Los Angeles concernant les matériaux et la volumétrie des façades. Comme le bâtiment donne sur la rue et les voies piétonnes sur ses quatre côtés, chaque façade était importante et devait être traitée comme une façade principale. « La ville de Los Angeles souhaitait transparence et porosité pour que, dès que l’on marche sur le trottoir, on soit en immersion totale avec le bâtiment », explique M. Donaldson.
Il se souvient que son équipe de Johnson Fain était réunie dans une salle de conférence, « dessinant à la main sur des fonds de plans AutoCAD avec du papier calque, fixant le tout au mur et discutant. Ensuite, nous ramenions les dessins au bureau pour les mettre à jour dans la maquette Revit, afin de créer un rendu communiquant l’intention de conception au comité de conception et à la ville. » La maquette BIM de Figueroa Eight est également devenue pour Johnson Fain, le constructeur Lend Lease et les principaux sous-traitants « un lieu centralisé où nous résolvions tout. L’avantage de Revit pour nous, c’est que nous pouvons tout centraliser en reliant les informations de chacun. »
Peaufinage du mur-rideau

En quête de certification LEED Argent et en conformité avec le California Energy Code (Titre 24), les architectes et l’entrepreneur ont diminué la quantité d’aluminium utilisée sur la façade de Figueroa Eight.
L’empreinte carbone de Figueroa Eight a été réduite grâce à la réduction de la quantité d’aluminium utilisée pour la façade. Ce processus itératif visait à réduire l’épaisseur des meneaux de fenêtres afin que l’assemblage de mur-rideau unifié puisse être livré en une seule pièce finie plutôt que d’être fabriqué sur site.
« Nous avons réalisé des plans d’exécution détaillés dans Revit, en superposant les limites de ratio colorisées pour l’extrusion d’aluminium. Nous avons pu les réviser en trois dimensions et générer de nouveaux rendus très rapidement », explique M. Donaldson. « L’entrepreneur calculait la réduction de linéaire des couvertines de meneaux, ce qui a permis de réduire les coûts et d’améliorer la durabilité. »
Les outils Autodesk ont également aidé l’équipe à évaluer différents choix de façades vitrées en termes d’efficacité énergétique du projet, notamment des panneaux de verre transparent et des panneaux de verre opaques avec et sans motif imprimé. « Nous avons créé un outil d’analyse de mur-rideau pour itérer différentes typologies, que nous avons ensuite pu quantifier rapidement », précise M. Donaldson.
Quelques jours plus tard, dans une salle de conférence, ils présentaient au client des échantillons de verre correspondant à une légende couleur Revit affichée à l’écran. « Nous disions : “Partout où c’est blanc, c’est du verre transparent. Partout où c’est rouge, on ne voit pas à travers ce panneau d’allège.” Nous désignions la planche et disions : “Voici celle-ci”, puis nous présentions l’échantillon », se souvient M. Donaldson. « Le client disait : “On dirait qu’il y a beaucoup de rouge, beaucoup d’opaque. Je veux plus de verre transparent.” Nous répondions : “Oui, c’est possible.” Il faut parler un langage compréhensible et commun afin que chacun puisse prendre des décisions éclairées. »
Lire la complexité
Plutôt qu’un jumeau numérique pour simuler le Figueroa Eight, Johnson Fain a utilisé Revit en association avec le rendu en temps réel et le plugin de réalité virtuelle d’Enscape pour créer un parcours virtuel expérientiel à travers les espaces, permettant au client d’examiner et de comprendre les choix de conception.
« Nous avons immergé le client avec un dispositif de réalité virtuelle afin d’observer des détails comme la conception des sous-faces de planchers et de plafonds et la forme des poteaux », explique M. Donaldson. « Et malgré tous ces rendus et Revit en 3D, une fois le projet intégré dans l’environnement virtuel, il avait une perception totalement différente du projet. »
Ce flux de travail intégré de conception et de visualisation a même aidé l’équipe de Johnson Fain à mieux comprendre ce qu’elle concevait, en s’appuyant sur des bibliothèques de matériaux et d’actifs pour fournir des vues synchronisées du projet au fur et à mesure de sa construction. « Les jeunes architectes de l’agence disaient parfois : « Je ne sais pas trop comment ça se passe », alors je leur disais : « Regardons cela dans l’environnement virtuel » », explique-t-il. « Je demandais alors au concepteur de mettre des lunettes. Il pouvait planer tel un oiseau ou un insecte et observer un détail particulier. Il disait ainsi : « Oh, j’ai compris maintenant. » »
Des leçons pour les architectes

M. Donaldson encourage ses collègues architectes à s’approprier ces outils numériques. « On pourrait même utiliser un outil de mur-rideau pour dessiner un garde-corps, car la personnalisation est beaucoup plus simple et rapide », explique-t-il. « On peut adapter les outils de Revit à l’usage que le logiciel souhaite, à condition de comprendre comment les adapter à son livrable. Je pense qu’il est assez courant que les architectes utilisent ces outils Revit différemment de ce à quoi ils étaient destinés. »
Avec Revit et d’autres outils Autodesk, les architectes d’aujourd’hui peuvent gérer simultanément de nombreuses étapes du processus de conception et de construction. En résumé, il n’existe pas qu’une seule façon d’utiliser le logiciel pour concevoir un bâtiment.
« Aujourd’hui, la conception n’a pas besoin d’être linéaire, au sens où l’on ne se préoccupe de rien avant d’être arrivé à la fin », explique M. Donaldson. « L’avantage de Revit et de la maîtrise du dessin et de la modélisation dans son environnement réside dans la possibilité de mettre en place une méthodologie initiale qui peut évoluer en complexité et s’étoffer au fil du temps, permettant ainsi d’aller plus loin que ce que l’on aurait pu faire autrement, du concept aux documents de construction. »
« Lors de la conception de Figueroa Eight, un immeuble de grande hauteur composé de milliers de pièces, nous avons pu explorer des idées créatives itératives », poursuit-il. « Nous avons réalisé des dessins et documents détaillés à remettre à l’entreprise et aux ingénieurs et BET, ainsi que des rendus à partager avec le client et la communauté urbaine. Je pense que ce bâtiment illustre parfaitement cette réussite du début à la fin. »
A propos de Brian Libby
Brian Libby est un journaliste et critique d’architecture indépendant basé à Portland en Oregon. Il a écrit pour le New York Times, Architectural Record, le Wall Street Journal, Architect, Dwell, The Architect’s Newspaper et Metropolis, entre autres, et a écrit de nombreuses monographies d’architecture.
Source ici, traduit de l’anglais par Emmanuel Di Giacomo, Autodesk.
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