Parole d’Experte – La synthèse d’exécution BIM démystifiée par Annalisa de Maestri, Ingénieur

Maquette SYN (1)

La synthèse d’exécution est un métier méconnu et que l’on associe le plus souvent à une « chasse à l’erreur », ou à une reconstitution de dessins 2D.

Avec l’arrivée du BIM, on a sous-entendu que la synthèse n’avait plus  d’avenir du fait que les logiciels BIM permettaient de faire des “ analyses de conflits (clashs) en automatique “

Mais alors, qu’est-ce que la synthèse d’exécution ?

La synthèse d’exécution analyse un projet avec un regard d’exécution, afin répertorier tout d’abord les problématiques géométriques et techniques, pour par la suite proposer des solutions à ces problèmes. Il s’agit donc d’une cellule, le plus souvent une équipe de professionnels du bâtiment qui synthétisent les informations de plusieurs corps d’état et les analysent afin de trouver une solution commune, profitable au projet dans son ensemble. Le BIM a apporté à ce métier une impulsion très positive, permettant de perdre moins de temps dans des tâches de recherche d’informations ou de suivi, car cela se fait à l’aide d’outils informatiques et de méthodologies adaptées.

Réseau pour compilation de plan

La vision globale de la synthèse et le caractère impartial et évolutif du BIM se complètent parfaitement : en synthèse nous devons avant tout faire primer le projet et sa bonne exécution, avant de penser aux intérêts d’une entreprise ; en BIM nous apprenons tous non seulement à communiquer de façon différente, mais nous devons également réfléchir à comment notre information sera réceptionnée et utilisée par la suite.

Lucarne II

Ces principes sont des éléments clés dans le développement d’un projet de rénovation.

Pour le projet de la Samaritaine, complexe et étendu,  la synthèse s’exécute en BIM : les équipes d’exécution modélisent leurs éléments et les partagent sur une plateforme commune et reçoivent tous les commentaires et propositions de modifications directement sur la maquette BIM. L’équipe de synthèse est composé d’architectes, ingénieurs et modélisateurs, qui accompagnent le travail des entreprises tout au long de cette phase.  Le but est de maximiser l’utilisation des informations du BIM pour sécuriser le processus d’analyse et les réponses des intervenants du projet en synthèse.

Lucarne VI

Lors d’une rénovation, les éléments BIM que nous recevons pour analyse proviennent de sources différentes : le modèle BIM du concepteur, les informations reconstituées depuis des nuages de points (exemple : structure existante) et aussi les informations BIM et modélisations des entreprises. Les analyses comparatives sur les différents éléments permettent de compléter et monitorer les informations et de restituer les commentaires de projet et extraire les plans et les détails nécessaires aux étapes de validation. La multitude des DATA à disposition et à des stades d’avancements différents requiert donc de maîtriser la synthèse sous tous ses aspects : la modélisation en BIM, les processus BIM, les viewers et les outils de suivi en BIM.  Il faut savoir s’intégrer dans le processus mais également en diriger une partie, comme celle concernant la création des DATAS pour la synthèse, leur évolution, leur prise en compte, pour un suivi efficace et coordonné.

Le BIM aujourd’hui n’est plus un sujet marketing, mais un ensemble de processus et d’outils qu’il faut savoir maîtriser pour toute échelle de projet."

Polantis facilite l’accès aux objets BIM des Industriels dans Revit !

Polantis APP

Polantis, créateur d’objets BIM lance son application pour Autodesk Revit, l’application phare BIM d’Autodesk utilisée sur la grande majorité des projets BIM dans le monde et en France.Ce type d’intégration facilitera la vie des professionnels et leur permettra d’accéder facilement aux catalogues en ligne des industriels sur leur site.

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Les architectes et maitres d’oeuvres (BE, BET et autres) pourront naviguer et découvrir les gammes d’objets des industriels développés par Polantis.

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Vérifier, manipuler, découvrir les objets…

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Vous pouvez télécharger l’app en cliquant ici sur l‘Apps Exchange Store.

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Project Spotlight : Boston City Hall – Une maquette BIM au service du patrimoine

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La ressemblance est saisissante ! Et l’objectif est réussi !

Project Spotlight de la société myCADD – spécialistes de la numérisation de l’existant aux USA – nous impressionne par la qualité du résultat de la ressaisie de la mairie de Boston.

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A partir de simples fichiers CAO et PDF, sans l’aide d’aucun nuages de points, l’Equipe a été capable de reconstituer en intégralité ce patrimoine historique, extérieurs et intérieurs inclus, afin d’en assurer par la suite l’exploitation et la maintenance.

Le tout a été saisi à partir d’Autodesk Revit.

A découvrir ici en cliquant sur ce lien.

Interview BIM Managers – Episode #9 Gonçalo Ducla Soares, Architecte – BIM Manager chez Arte-Charpentier

En cette journée du BIM, encore une belle découverte de BIM Manager talentueux avec cette semaine Gonçalo Ducla Soares, Architecte m. sc. arch du MIT, de la belle agence parisienne Arte-Charpentier qui a effectué sa transition BIM en douceur depuis quelques années. Nous vous convions à ce beau voyage dans le BIM avec Gonçalo… 

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Gonçalo Ducla Soares

Architecte m. sc. arch (massachusetts institute of technology)

Paris – Lyon – Shanghaï

www.arte-charpentier.com

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Bonjour Gonçalo,

 

Nous te souhaitons la bienvenue sur ABCD Blog, nos lecteurs vont être ravis de découvrir comment Arte-Charpentier a adopté la révolution BIM et seront ravis de découvrir la richesse de ton parcours international.

Tout d’abord, peux-tu stp nous parler en quelques mots de ton parcours personnel Gonçalo depuis l’Ecole ?

Bonjour Emmanuel ! Tout d’abord merci de m’avoir invité pour cette interview. Voici rapidement mon parcours :

J’ai fini mes études en architecture en 2001 à la Faculté d’Architecture de l’Université de Lisbonne. Ensuite, en 2002, j’ai travaillé à l’agence Renzo Piano Building Workshop à Gênes. Comme j’ai toujours été intéressé par la technologie, en 2002, je suis parti aux Etats-Unis, pour étudier Design and Computation au Massachusetts Institute of Technology (MIT) pendant deux ans. A cette occasion, j’ai utilisé des outils de Parametric Design, Computational Design, Generative Design et Genetic Algorithms appliqués à la conception en architecture. Je suis retourné alors au Portugal, où j’ai enseigné et fait de la recherche dans le domaine de l’informatique et de l’architecture. En 2006, j’ai déménagé à Paris où j’ai travaillé d’abord chez Architecture-Studio et après chez Arte-Charpentier.

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Tu as eu un parcours international assez passionnant. Peux-tu nous dire quels continents tu as parcourus et les différences que tu as constaté dans la pratique et la réflexion autour de l’architecture ?

Je suis passé par l’Amérique et par l’Europe. Je pense qu’aux Etats-Unis, la mise en cause régulière des méthodologies de travail est bien plus naturelle qu’en Europe. De ce que j’ai vu, l’efficacité, qui peut se traduire en profitabilité, est un facteur qui détermine, plus qu’en Europe, l’organisation des cabinets, agences, entreprises. Comme le monde change rapidement, et aux Etats-Unis plus qu’en Europe, les méthodologies de travail, qui engendrent l’efficacité, doivent évoluer également. Cela étant, je ne pense pas que l’Architecture en soi soit meilleure là-bas qu’ailleurs (… déjà que signifie « meilleure » architecture ?).

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Le BIM. Quand en as-tu entendu parer pour la première fois ? Et quand t’y es-tu essayé pour la première fois ?

J’ai entendu parler du BIM pour la première fois vers 2003 lorsque je faisais mes études de Master aux Etats-Unis. Après, en France, chez Arte Charpentier, on a commencé à en parler en 2006-2007. Moi-même, j’ai commencé à travailler en BIM, notamment avec Revit, début 2013.

 

Quand es-tu arrivé chez Arte Charpentier ? Et peux-tu nous dire quelques mots sur l’agence ?

Je suis arrivé à l’agence en 2007.

C’est l’une des grandes agences parisiennes (et françaises). Pendant longtemps, le nom Arte Charpentier était associé à des projets dans le tertiaire. Aujourd’hui, les programmes sont plus diversifiés et nous travaillons aussi bien sur des bureaux que sur des équipements, des centres commerciaux, des hôtels, des logements, etc. De plus, quatre métiers composent l’agence : architecture, architecture intérieure, paysage et urbanisme.

C’est aussi une agence qui a une échelle internationale. Nous avons des projets dans plusieurs pays, nous avons une agence à Shanghai et à peu près quinze nationalités se côtoient dans nos bureaux.

 

As-tu intégré l’agence pour y déployer le BIM ? Et quelle stratégie as-tu adopté pour y arriver ?

Non. En fait, j’ai intégré l’agence en tant qu’architecte ayant un profil dirigé vers l’application de l’informatique à la conception. Lorsque la direction d’Arte a décidé d’investir dans le BIM, on m’a donné la responsabilité de déployer le BIM dans l’agence. Au début, on était 7 à être formés en Revit. Dans la pratique, j’ai été le premier à explorer la démarche BIM, pendant l’année 2013. Pendant les premiers mois, j’étais également le seul.

La stratégie a été d’apprendre moi-même la démarche le mieux possible. Après, informellement, j’ai commencé à montrer les potentiels bénéfices et avantages à des collègues « stratégiquement » choisis. Ceux-ci, non seulement s’intéressaient au BIM, mais quelque part sont devenus des « diffuseurs » officieux du message BIM dans l’agence. Ensuite, des présentations formelles et interviews se sont suivies, déclenchant la conscience à l’intérieur de l’agence que des gens à l’extérieur étaient en fait concernés par une vague BIM grandissante. Un effet boule de neige a été déclenché et maintenant la plupart des collaborateurs souhaite s’y mettre.

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A quelles difficultés as-tu été confronté ? Y-a-t-il beaucoup de résistance au changement dans une agence ?

Les premières difficultés auxquelles j’ai été confronté étaient surtout liées à des questions techniques et informatiques. Comme j’ai mentionné, pendant les premiers temps, j’étais le seul architecte à l’agence à travailler en BIM et en Revit. A chaque obstacle, j’ai dû me débrouiller tout seul (en cherchant sur internet, en demandant à des collègues en dehors de l’agence, en regardant sur le site du MIT, etc) pour trouver des solutions. Finalement, ça n’a pas été si mal, parce que « la souffrance » m’a permis de bien ancrer dans ma tête la façon de penser BIM.

Au début, il y a eu pas mal de résistance : « c’était mieux en AutoCAD », « on est en train de faire une usine à gaz pour dessiner un trait », etc. Ce que je vois depuis un an, c’est que beaucoup parmi d’anciens résistants sont demandeurs de formations et s’intéressent aux potentialités du BIM. Le changement dans une entreprise ne se déclenche vraiment pas tout seul, d’où la stratégie mentionnée dans la réponse à la question précédente.

 

Sur combien de projets avez-vous déjà travaillé en BIM et quel est ton meilleur souvenir ou en tous cas le préféré ?

De mémoire, entre 15 et 20 sont en BIM chez Arte.

Je ne sais pas si c’est le meilleur, mais le souvenir qui m’a peut-être le plus marqué concerne la modélisation d’un mur très particulier pour un projet de logements que nous avons fait à Issy-les-Moulineaux. Il s’agissait d’un double mur incliné sur une double hauteur avec des ouvrants type meurtrière toute hauteur inclinés eux aussi et avec les tableaux inclinés également… voilà tout ce qu’on savait. On ne savait pas la valeur des angles en question parce que tout était en étude encore. Mais comme il fallait avancer, on a décidé de modéliser des modules de mur en famille utilisant des paramètres pour saisir les angles. On n’a pas généré une géométrie mais une topologie qui nous permettait de générer des différentes occurrences géométriques (en variant les valeurs des angles – voir ci-après). C’était en fait un terrain d’exploration qui nous permettait d’arriver à des géométries concrètes… Voilà un cas concret où nous avons intégré le Parametric Design dans le BIM. Malheureusement, pour des questions économiques, l’idée du double mur fut par la suite abandonnée…

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Logements à Issy-les-Moulineaux (avec Loci Anima ; MO : Sefricime)

 

Le BIM vous-a-t-il été imposé ou le BIM s’est-il imposé à vous ?

Hmm, bonne question… Je pense que ce sont les demandes directes de la part des maîtres d’ouvrage qui ont vraiment déclenché la volonté de migrer vers le BIM.

 

Quelles sont les qualités indispensables pour réussir dans ton rôle de leader du BIM ?

Persévérance liée au goût de l’architecture et l’informatique. Ne pas vouloir faire les choses comme elles ont toujours été faites… et surtout ne pas penser constamment que c’était mieux avec AutoCAD !

 

Quel logiciel a selon toi apporté cette révolution BIM ?

Pour moi, c’est clair que c’est Revit,… et je ne le dis pas uniquement parce que tu travailles chez Autodesk… Je pense que c’est dû à deux facteurs : d’un côté la puissance du logiciel et de l’autre l’économie d’échelle : je souhaite travailler en BIM, et comme « tout le monde est sur Revit», la meilleure façon c’est de passer directement sur Revit. Donc : super développeurs et super marketers chez Autodesk !

On parle d’ArchiCAD en tant que logiciel BIM. Or, ArchiCAD existe depuis des décennies, mais on ne parle pas de révolution BIM depuis des décennies. On parle de révolution BIM depuis que Revit est là.

 

Collaborez-vous en BIM niveau 2 ou 3 ?

On a travaillé beaucoup en BIM niveau 1 mais nous avons également plusieurs projets en BIM niveau 2. Malheureusement, nous n’avons pas encore réussi à collaborer en BIM niveau 3.

Le défi c’est de collaborer avec des partenaires qui veulent travailler sur le même niveau de BIM. On a beau vouloir travailler à un niveau BIM élevé, si nos partenaires ne sont pas sur la même longueur d’onde, on ne peut tout simplement pas. Le problème c’est qu’on ne peut pas imposer le BIM (ou un certain niveau BIM) à des partenaires qui n’ont pas de contrat avec nous, mais plutôt avec un Maître d’Ouvrage (MO). C’est là où je pense que le rôle des MO est crucial dans le développement du BIM en France.

 

As-tu rédigé un plan d’exécution BIM Pour l’agence ?

Je viens de commencer mon premier !

 

Penses-tu comme le disent certains que le BIM restreint la créativité des architectes ?

Non, pas du tout ! Le BIM est une démarche au cours de laquelle on peut utiliser plusieurs logiciels. Ce qui est important c’est d’être conscient que le BIM implique l’utilisation intelligente de l’information (notamment en ce qui concerne la réduction de la redondance). Dans les phases de conception et de recherche, on peut continuer à utiliser Rhinoceros , SketchUp et AutoCAD. Pour les phases de rendu, on peut continuer à utiliser 3ds Max et Photoshop. Autrement dit, le BIM doit définir 1. les méthodologies par lesquelles la communication de l’information est optimisée et 2. l’implantation de celles-ci. A la limite, le BIM n’est pas concerné tant par tel ou tel moyen d’expression, mais plutôt par la définition du lien et du workflow entre les différents moyens d’expression.

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Continuez-vous à avoir un double processus en parallèle ? Conception traditionnelle papier et process digital dans la foulée ?

Oui. Dans les premières phases, esquisse et faisabilité par exemple, le papier reste le moyen d’expression le plus efficace à mon avis. Même dans les autres phases, notamment en PRO-DCE, je ne pense pas que le papier disparaîtra.

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Dans mon cas spécifique, même en chantier, je fais beaucoup de croquis et de détails à la main. Ce sont deux processus complémentaires.

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Combien de personnes travaillent chez vous en BIM et quel est votre outil central de création ?

Nous avons 30 personnes formées. Parmi ces-dernières, toutes ne travaillent pas sur BIM pour une simple raison : il faut pratiquer pour être à l’aise. Or, c’est très difficile (du point du vue logistique et de plan de charge) de passer tous les projets en BIM, donc, dans la pratique, on a plusieurs cas de gens formés qui finissent par ne pas avoir l’occasion de travailler en BIM. Il s’agit d’un vrai problème qui concerne la gestion du plan de charge et qui est loin d’être facile à régler.

Revit est l’outil central du BIM (mais pas forcément de création) chez Arte.

 

Dans le cadre de la collaboration avec vos partenaires et sous-traitants, utilisez-vous le standard IFC et quels en sont les avantages ?

Pas vraiment. Jusqu’à présent, nos partenaires étaient également sur Revit. Les échanges sont faits directement en format RVT.

 

Quels sont les avantages que vous tirez de l’utilisation du BIM sur vos projets et qui vous permettent de vous distinguer ?

En interne, le BIM nous permet d’optimiser nos efforts et de réduire le nombre d’incohérences entre documents, ce qui nous permet par la suite de maîtriser plus rigoureusement les futurs coûts de construction. Il nous permet également de communiquer plus facilement aussi bien lors des réunions de travail de maîtrise d’œuvre que des présentations aux clients et futurs acheteurs.

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Réhabilitation du siège du Crédit Agricole à Châteauroux (MO : CAIE, CRCO ; BET structure/fluides sur Revit: Terrell ; BET cuisine sur Revit: Restauration & Conseil)

 

Suis-tu les travaux du PTNB et des groupes de travail ? Que penses-tu de leur action pour digitaliser le BTP ? Est-ce suffisant selon toi ?

Je suis de loin et par conséquent je ne suis pas au courant des détails. Quoiqu’il en soit, à mon avis, plus que des questions techniques, le vrai enjeu c’est le changement des mentalités et la remise en cause des habitudes.

Pour que le BIM puisse être vraiment efficace, notamment en phase 3, il faut impérativement que l’on remette en cause notre modèle actuel de maîtrise d’œuvre, aussi bien au niveau des limites de responsabilités de chacun des acteurs que de l’organisation des différentes phases et de leur contenu dans le temps.

 

Réfléchis-tu au thème de la gestion de patrimoine, à la GMAO et à la GTB ?

Oui, d’ailleurs je pense qu’il y a encore un grand terrain à explorer au niveau du rapport entre les DOE et la gestion du bâtiment. Aujourd’hui, en France, la signification de ce qu’est un DOE BIM n’est pas très claire. Or, au bout du compte, pour un MO, une grande partie de la valeur d’une maquette numérique, vient de ce qu’elle peut apporter au modèle base utilisé pour la gestion du bâtiment. Ceci suppose l’existence de maquettes DOE BIM fiables. Donc, à mon avis, pour optimiser l’intégration du BIM dans une phase de gestion de patrimoine, le premier pas est de définir les responsabilités des différents acteurs dans le cadre d’un DOE BIM.

 

Quels sont vos projets à court et moyen terme de développement du BIM ?

Arte-Charpentier est une agence qui se différencie de la plupart des autres par les quatre métiers qui la composent : architecture, architecture intérieure, paysage et urbanisme. Aujourd’hui, chez nous, le BIM est uniquement utilisé dans le cadre des projets d’architecture et encore très partiellement au niveau de l’architecture intérieure. Notre premier objectif, à moyen terme, c’est que la démarche BIM soit transversale à toute l’agence. Par ailleurs, on a également pour objectif de travailler de façon courante en BIM 2, mais cela, comme indiqué précédemment, ne dépend pas uniquement de nous.

Notre volonté est de devenir un acteur référent en France dans l’utilisation du BIM, notamment du BIM 3 quand ce sera le moment.

Gonçalo, encore merci pour cette interview passionnante. Nous vous souhaitons de continuer avec succès votre épopée du BIM.

 

Bien à toi.

 

-emmanuel

Meeting BIM Le Moniteur – Inscrivez-vous dès maintenant et bénéficiez de 20% de remise

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Autodesk est partenaire Platinium du Meeting BIM Le Moniteur pour la 2ème année consécutive ! Autodesk animera notamment 2 ateliers dont l’un sur le Bâtiment Intelligent et l’autre sur le BIM pour la construction avec un magnifique projet de l’agence Louis Paillard Architectes à la Défense.

 

Meeting BIM est le rendez-vous européen de la transition numérique dans le bâtiment. Il se tiendra les 8 et 9 novembre 2016 au Pavillon Cambon à Paris.

Un Meeting à forte valeur ajoutée en termes de contenu :
-  2 journées conçues et animées par les rédactions du Moniteur et des Cahiers Techniques du Bâtiment
-  4 tables rondes sur l’actualité européenne du secteur
-  Témoignages en avant-première du BIM d’or 2016 et des BIM d’argent 2016
-  12 ateliers thématiques présentant les principales solutions BIM
-  4 focus Europe par les intervenants clés de l’Union Européenne : Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas, Scandinavie
-  1 dîner de Gala exceptionnel
Retrouvez ici l’intégralité du programme

Des intervenants français et européens…
– Souheil Soubra, CSTB
– Mark Bew, BIM Task Group 
– Adam Matthews, EU BIM Task Group
– Bertrand Delcambre, Plan de Transition Numérique dans le Bâtiment
– Pierre Mit, Mediaconstruct
– Thierry Rampillon, Architecte associé de l’Agence Cr&on
Découvrez le nouveau site internet dédié au Meeting, ainsi que sa communauté LinkedIn.
Retrouvez toutes les informations pratiques ainsi que le programme prévisionnel, les thématiques abordées, les actualités du secteur et les intervenants confirmés.

AUTODESK est heureux de vous faire bénéficier d'une remise de 20% sur cette conférence organisée par Le Moniteur.
Pour cela, il vous suffit d'indiquer le code promotionnel AUTOD20 lors de votre inscription.

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Profitez du tarif préférentiel jusqu'au 30 août 2016 !

Autodesk signe un accord avec les Professionnels de la Construction aux USA !

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Autodesk signe un accord de partenariat avec l’équivalent Américain d’EGF-BTP, soit plus de 21000 professionnels de la du BTP et de la construction !

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Ce partenariat stratégique qu’Autodesk a conclu avec ABC, l’organisation des constructeurs et entreprises associés apportera de nombreux avantages à ces professionnels :
• La capacité d'informer, de former et de discuter avec des milliers de professionnels de la construction de TPE, PME et grandes entreprises.
• Grâce à sa représentation à la table des discussions d’ABC, Autodesk pourra augmenter sa compréhension des défis actuels ayant un impact sur les métiers de la construction
• ABC bénéficiera des solutions et de l'expertise construction d'Autodesk et donnera accès aux adhérents et membres d’ABC, des connaissances et de la formation sur les dernières innovations disponibles indépendamment de la taille de l'entreprise et de ses spécificités

Source officielle sur le site d’ABC en cliquant ici.

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Des raisons supplémentaires de voir le BIM évoluer et s’enrichir de ces échanges…

La Nouvel(le) vie en BIM du 13ème – Métamorphose

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Qui pourrait dire que le ciel sera plus radieux à Paris dans le 13ème, près du périphérique ?

" L’autre image " détient la réponse…

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Source : http://www.autreimage.com/news-10

Le Maître d’ouvrage – Ivanhoé Cambridge – fait la promotion de son projet avec la présentation virtuelle des futures Tours DUO de l’agence Jean Nouvel. Cette tour BIM et Revit viendra s’intégrer dans ce quartier en pleine expansion…

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La vidéo peut être consultée sur Youtube.

XTU Architectes réinventent Paris…et passent au BIM

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XTU, une belle agence à la touche très personnelle fait partie des gagnants du concours “Réinventer Paris” avec leur tour In Vivo, un projet Green au-delà des qualités socio-économiques de mixité de programmes et sociales, dont la bio façade est composée de photo bioréacteurs, ou panneaux solaires biologiques qui génèreront des cultures de micro algues pour la recherche médicale.

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Adeptes du Generative Modeling avec des outils phare du marché tels que Rhino et Grasshopper, ils se mettent cependant progressivement aussi au BIM et à Revit depuis quelques mois.

Découvrir le magnifique projet de XTU en cliquant ici sur le site d’Archdaily.

Interview BIM Managers – Episode #8 Rafik Remal, Architecte – BIM Manager

A la veille de ce 3ème PRUG annuel, nous avons la chance d’accueillir l’une des figures du BIM en France, Rafik Remal, un architecte qui a fait ses premières armes chez les partenaires agréés Autodesk et qui poursuit une route du BIM brillante…

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Rafik Remal, architecte et BIM Manager indépendant

 

Bonjour Rafik,

C’est un grand plaisir pour nous de te recevoir sur ABCD Blog et de t’interviewer car tu fais partie des pionniers du BIM Management en France et tu as un beau parcours.

Bonjour Emmanuel, merci de me recevoir sur ABCD Blog et de me donner l’occasion de m’exprimer sur le BIM, à travers cette interview. C'est un honneur pour moi et c’est avec un réel plaisir que j'y réponds.

 

Nous t’avons connu alors que tu étais Ingénieur d’application chez l’un des Partenaires AEC d’Autodesk (CADUC ndlr), peux-tu nous expliquer ce qui t’a amené à devenir BIM Manager ?

En effet, j’ai collaboré pendant presque deux ans avec CADUC, l’un des plus anciens partenaires Autodesk en France, et cela constitue un passage important dans mon parcours professionnel. Maintenant, ce qui m’a amené à devenir BIM Manager, je dirais que c’est l’aboutissement d’un long processus de maturation qui a commencé, il y a plus de quinze ans. Déjà en Ecole d’Architecture, j’avais montré une curiosité insatiable pour l’outil informatique et un intérêt intellectuel soutenu pour l’approche systémique. En fait, c’est la lecture d’un livre culte de Joël de Rosnay, au titre, déjà évocateur « Le macroscope : vers une vision globale » qui allait me propulser dans l’univers de « l’infiniment complexe » et donner à ma carrière un sens et une orientation. Il me donne les clés de la compréhension des systèmes complexes – la construction y compris – mais pas que. Dès lors, ma perception et ma démarche pour appréhender de tels systèmes s’en trouvent fortement influencées par cette nouvelle approche appelée « la systémique » qui complète l’approche cartésienne traditionnelle. Je crois que c’est de la rencontre de ces deux univers, celui des idées (l’approche systémique) avec celui des nouvelles technologies (le numérique, dont les logiciels de modélisation et de simulation) que va éclore mon intérêt pour le Management moderne au sens large du mot puis plus spécifiquement pour le BIM Management.

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Avant d’exercer dans le domaine de l’Edition logicielle, tu étais Architecte. Peux-tu stp nous raconter ton parcours et tes études ?

Après des études d’architecture et le Diplôme d’Architecte d’Etat en poche (Université de Blida, Algérie), je pressentis déjà le besoin indicible de me doter des outils qui me permettront d’affiner « ma vision globale ». Ma quête de la compréhension par la globalité, devient, dès lors, ma principale préoccupation. C’est ainsi que je fis la découverte du Master professionnel « Maîtrise d’Ouvrage et Management du patrimoine Bâti » (ENSA de Grenoble/ Université Joseph Fourier/Université Pierre Mendès France), où j’étais introduit et sensibilisé à la pensée stratégique, la gestion de la qualité (produits et services), la standardisation (ISO et autre), au droit des acteurs de la construction et à la loi MOP ; j’y ai découvert aussi les subtilités de certains métiers connexes à la Maitrise d’Ouvrage comme l’Asset-Management, le Facility Management, l’Assistance à la Maitrise d’Ouvrage et pas mal d’autres concepts qui me servent énormément aujourd’hui encore dans ce que je fais au quotidien.

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Je collabore, ensuite avec des agences d’architecture telles que Groupe 6 Architectes (Grenoble), et des agences d’infographie et de Design comme Epicure Studio. Je travaille, comme Architecte Assistant avec Revit architecture, AutoCAD et 3ds max, puis en tant qu’Ingénieur d’Application en collaboration avec CADUC où il était essentiellement question de missions de formation à Revit Architecture pour le compte d’agences d’Architecture comme RPBW, Architecture Studio, et d’autres ; de modélisation de l’existant comme le Centre Pompidou, et de support aux clients institutionnels (universités, Aéroports de Paris, le Centre National d’Art et de Culture…). Ce qui m’a permis de cerner les suites métiers et solutions logicielles "Autodesk", et développer notamment mon sens de la pédagogie, ce qui est un atout des plus importants chez le BIM Manager.

Depuis 2013, j’ai élargi mon champ d’intervention au monde de l’Ingénierie et des corps d’état techniques, en intervenant en tant que consultant BIM Manager auprès de sociétés, telles qu’INGEROP Ingénierie, ALTO Ingénierie et IGREC Ingénierie sur de grands projets de construction, réalisés en maquette numérique, en France et à l’international. J’ajoute que c’est la collaboration avec Luca Dal Cerro, le président de « Décode BIM » et son équipe d’ingénieurs – pour le compte d’INGEROP – qui m’a permis de faire, pour la première fois, une incursion dans le monde de l’Ingénierie.

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Etais-tu déjà passionné par l’informatique et les logiciels AEC à l’époque ?

Absolument ! Mon initiation a commencé très tôt, à la fin des années 90. En Ecole d’Architecture, je me passionne pour le hardware ainsi que pour les logiciels DAO/CAO et de simulation 3D. Je débute avec AutoCAD 12 sous DOS et 3Ds Max 2. Avec un groupe d’amis électroniciens, je m’amuse à installer/désinstaller des composants de PC, à tester des montages personnalisés. C’est à cette période que j’avais acquis les fondamentaux de l’informatique et que c’était devenu une vraie passion chez moi.

 

As-tu exercé le métier d’Architecte et as-tu fait du projet ?

J’ai eu l’occasion, à ma sortie de l’Ecole d’Architecture, de travailler dans quelques agences d’Architecture, où j’ai participé principalement à la conception de projets de logements collectifs et quelques maisons individuelles où je participais parfois dans le suivi de chantier. J’ai également fait un passage, en 2006-2008, en tant qu’Architecte-Assistant chez Groupe 6 architectes, Agence de Grenoble, où je découvre l’organisation interne d’une grande agence d’architecture (plus de 150 salariés) et le travail d’équipe sous AutoCAD Architecture (anciennement Architectural Desktop ou ADT). Je participe à quelques grands projets parmi lesquels le Centre Hospitalier Régional d’Orléans (1500 lits), la Caserne de Bonne de Grenoble (Centre commercial HQE), et à deux projets Ikea (des villes de Tours et de Thiais). En 2009, je crée mon entreprise individuelle de prestation de services architecturaux pour proposer mon savoir-faire aux agences d’Architecture, aménageurs d’espaces de travail, et agences de Design avant de faire le choix, en 2010, de me consacrer entièrement au BIM.

 

Tu as un profil atypique car bien qu’Architecte, tu sembles intervenir aussi sur les corps d’état techniques tels que le MEP et la Structure ?

C’est sans doute, à cause de mon intérêt pour la complexité, mon besoin permanent de vision globale, et mon attirance pour les défis que je me lance à chaque nouvelle opportunité. Ceci m’a permis de me forger une attitude consistant à rester en veille permanente par rapport à ce qui se fait de mieux en BIM, en France et dans le monde, et de garantir ainsi une plus-value certaine à mes clients. J’ai récolté auprès de ceux-ci d’excellents retours d’expérience, sur lesquels je capitalise pour améliorer mon expertise et apprendre, à chacune des missions, de nouvelles façons de faire du BIM. Aujourd’hui, je suis en capacité d’intervenir sur l’ensemble du cycle de vie du projet, depuis l’expression du besoin (AMO BIM), jusqu’à l’exploitation et la maintenance de l’ouvrage, en passant par la conception, la synthèse et la réalisation en BIM. Concrètement, j’interviens dans l’assistance à la maitrise d’ouvrage, l’architecture, les Corps d’Etat Techniques (Structure, MEP), et assez récemment dans l’industrie et le nucléaire civil.

En tant que consultant BIM Manager, les problématiques de l’ingénierie, ne sont plus un secret pour moi. J’ai beaucoup appris au contact des métiers de l’ingénierie : La rédaction des documents contractuels comme les cahiers des charges, les annexes BIM de CCTC, les protocoles BIM, les notices BIM, les procédures, les flux de travail BIM, les chartes graphique (ARC/MEP/STR) … sont des moments forts dans ma carrière.

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Connaître les spécificités métier de chaque acteur est une exigence capitale pour réussir dans cette fonction hautement stratégique. C’est aussi la preuve que le BIM Management n’est l’apanage d’aucun métier en particulier. Il faut bien nuancer cette réponse : Il ne s’agit pas de devenir spécialiste de tous les métiers, mais d’être en capacité de comprendre les enjeux et les contraintes de production de chaque discipline, aussi bien des Architectes que des Corps d’Etat Techniques et de leur proposer des solutions BIM concrètes et opérationnelles adaptées à leurs métiers et aux outils technologiques qu’ils utilisent. C’est donc de la transversalité des disciplines qu’il est question, et de dialogue entre les métiers apparentés.

Exemple d'un flux de travail  Synthèse et validation BIM des réservation...

Comment es-tu devenu BIM Manager ? As-tu suivi une formation spécifique ?

Non, pas de formation spécifique en BIM, mais vu mon profil ainsi que mes expériences je me suis orienté naturellement vers le BIM Management. C’est pour cela, d’ailleurs, que personnellement je récuse l’idée selon laquelle « BIM Manager » est un nouveau métier. J’estime que c’est seulement une fonction émergente, née à la suite d’une innovation de rupture qu’est le BIM. Selon mon appréciation, elle peut être exécutée par tout professionnel de la construction, quel que soit son métier d’origine (y compris les économistes et géomètres), pour peu qu’il remplisse des conditions basiques, de savoir, de savoir-faire, d’expériences significatives et des qualités propres à la personne.

 

Sur quels projets de prestige as-tu travaillé et peux-tu nous dire quelles ont été tes missions ?

En tête de liste je mettrais volontiers, le projet de l’Ecole centrale de Paris (CentraleSupélec) de l’agence néerlandaise OMA (Office for Metropolitan Architecture) dirigée par Rem Koolhaas. L’attributaire de la mission BIM Management est le BET ALTO Ingénierie avec lequel je collabore depuis 2014. Yvan Le Bellec, son directeur de synthèse et référent BIM, est mon interlocuteur principal et l’élément moteur en matière de BIM chez ALTO Ingénierie, qui, avec son équipe de BIMeurs, ont compris très tôt l’intérêt du passage au BIM, en bénéficiant de l’appui et le soutien de leur direction, avec à sa tête le président Jean Pierre Mouillot. J’ai collaboré également, avec le Groupe INGEROP Ingénierie, sur le projet du futur Tribunal de Grande Instance de Paris (TGI) de Renzo Piano (RPBW), en présynthèse, ainsi que sur le projet de l’Aéroport International de Genève (AIG), de Richard Rogers (RHSP).

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Sur les trois projets que je viens de citer, ma mission était de faciliter le passage au BIM à ces sociétés, en les aidant, à réécrire leurs process métier en adéquation avec le BIM et à les optimiser en automatisant les tâches redondantes, chronophages et à faible valeur ajoutée, en mettant en place la méthodologie BIM sans remise en cause brutale de leur organisation. J’aidais leurs équipes BIM à monter en compétence, à s’approprier la démarche BIM, à l’acquisition des bonnes pratiques et la maîtrise des technologies utilisées dans le cadre de leurs activités, principalement Revit (Architecture / Structure /MEP), Navisworks et Design Review.

J’ai eu de la chance de travailler, sur ces trois grands projets en BIM, de manière consécutive, des projets qui portent la signature de trois grands Maîtres en Architecture : Richard Rogers, Renzo Piano et Rem Koolhaas et pour lesquels j’avais une grande admiration depuis mes premières années à l’Ecole d’Architecture.

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Quels projets ont été pour toi les plus complexes et délicats à résoudre en BIM et pour quelles raisons ?

En fait, cela dépend de beaucoup de paramètres : La complexité de l’architecture du projet, le niveau de maturité des acteurs et des parties prenantes, des cas d’usages de la maquette numérique, des objectifs BIM du maître d’ouvrage, des contraintes de toutes natures etc. vu sous cet angle, tous les projets comportent une part de complexité mobilisant notre capacité de réflexion, d’intuition et de synthèse.

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Quels sont les défis à relever quand on est BIM Manager ? Est-ce complexe d’être au centre d’une Equipe ?

En tant que Consultant BIM Manager, Le premier défi, est d’obtenir l’adhésion du client à la méthodologie de travail qu’implique la conversion au BIM, tant en termes de décisions à prendre que de changements à apporter au système de management en place. Ce processus de validation de la feuille de route, fait suite au diagnostic établi sur la base des informations fournies au BIM Manager lors de l’Audit de la société. Cette phase est très sensible car elle peut donner lieu à des interprétations erronées, ou générer de l’incompréhension. Le consultant BIM Manager doit pouvoir montrer, en la circonstance, son talent de pédagogue et d’habile communicateur en s’assurant que le client a bien compris les prérequis du déploiement du BIM et surtout les coûts qu’il lui faudra supporter.

 

Travailler en mode collaboratif, en étant positionné au centre d’une équipe de conception et/ou de réalisation constitue un défi toujours renouvelé, tant les enjeux et les objectifs ne sont jamais les mêmes. Les expériences engrangées dans chacune des missions que j’exécute sont riches en enseignements, et, pour peu que l’on soit attentif à tout ce qui s’y passe, notre pratique du BIM Management nous apprend autant sur nous-mêmes, que sur notre environnement. Ainsi, cela m’a permis, par exemple, de forger ma propre méthodologie de déploiement du BIM et d’accompagnement projet, que j’améliore sans cesse, pour répondre aux besoins spécifiques des métiers de la construction. Tel est le cas de la formation, délivrée selon le principe du « Just in time Training » dans un format d’une grande efficacité, puisque sans quitter son poste et surtout sans investissement supplémentaire, le contributeur reçoit une formation ponctuelle et thématique, à l’issue de laquelle il va maîtriser un processus BIM directement lié à son rôle (modeleur, coordinateur …) et relatif aux tâches qui lui incombent, une méthode issue du "Lean Manufacturing", qui a fait ses preuves et donné des résultats probants. Je fais économiser à mon client de précieuses ressources (temps et argent), tout en optimisant l’activité de conseil et de support pour laquelle je suis rétribué.

Un autre défi, et cette fois dans un contexte de groupement de maîtrise d’œuvre, est celui de faire travailler l’ensemble des Ingénieurs avec des Architectes. C’est une véritable gageure de les réunir et les amener à dialoguer et à échanger dans la sérénité. La multiplicité des organisations fait que chacun s’agrippe à son organisation et à sa zone de confort et n’est pas prêt à faire des concessions. Le protocole BIM est le seul instrument, à mon avis, s’il est contractuel, qui soit en mesure de réduire ces oppositions et de venir à bout de ces entraves préjudiciables au travail collaboratif.

Le niveau de maturité qui se révèle par de grandes disparités, entre les différents acteurs d’un projet, au point d’affecter la qualité de la communication et la collaboration entre ces derniers, peut-être un autre défi à relever, si on veut harmoniser l’équipe BIM et la faire travailler en réelle symbiose. Aujourd’hui, j’ai appris à anticiper et prévenir ce genre de difficulté, en neutralisant cette asymétrie, très en amont, par la mise à niveau que je propose aux clients. Pour cela, des préconisations personnalisées sont élaborées pour chaque intervenant BIM et communiquées aux dirigeants des sociétés concernées. Démarrer un projet en étant attentif au niveau de départ des contributeurs BIM peut s’avérer très pertinent à évaluer et à ajuster.

 

Voyages-tu beaucoup dans le cadre de ton métier ? Le BIM Management est-il un moyen de découvrir de nombreuses cultures d’entreprises mais aussi de pays ?

Je suis constamment en déplacement dans le cadre de mes missions BIM, en France surtout (Région Parisienne, Lyon, Toulouse, Nice, …). A l’étranger, j’ai participé à un projet d’accréditation auprès de l’Académie de Paris au Koweït pour le compte de leur partenaire PAAET (The Public Authority for Applied Education and Training), et ma mission était de former, sur les plans pédagogique et technique, des formateurs sur Revit (Architecture et MEP). Mon dernier voyage était aux Etats-Unis à l’occasion d’Autodesk University 2015. Chacune de mes missions en BIM, représente une occasion unique de rencontrer des gens forts sympathiques, avec des pratiques BIM différentes et des cultures aussi riches que variées.

Le fait d’intervenir en tant que consultant BIM dans différentes régions et différentes sociétés spécialisées dans divers métiers de la construction et de l’industrie est en soi très enrichissant et aussi un moyen d’apprentissage formidable, pour moi, aussi bien sur le plan humain que sur le plan professionnel, puisque chaque client possède sa propre culture managériale façonnée par différents facteurs, tels que les spécificités métier, la conjoncture économique de la région d’implantation, leurs secteurs d’intervention, la culture du pays, etc.

Cela permet aussi de confirmer un constat que beaucoup sont unanimes à faire, qui est, que le secteur de la construction possède une faible culture managériale en comparaison avec le secteur industriel. Même si nous savons que les enjeux ne sont pas les mêmes, cela ne doit pas constituer, pour autant, une excuse pour ne pas s’inspirer de ce qui se fait dans l’industrie. Et puisque le concept de management est intimement lié à l’histoire de l’industrie automobile, le secteur de la construction commence aujourd’hui (et c’est une tendance à encourager) à s’inspirer du "LEAN Manufacturing", qui a été introduit chez Toyota à partir des années 1950 et qui lui a permis de dominer le secteur automobile, en se posant à la base, des questions fort simples mais pleines de bon sens, comme : "quelle est la part de nos efforts qui crée de la valeur et quelle est celle qui entraine du gaspillage ?" ceci dans le but d’optimiser les processus métier, de mettre de la qualité à toutes les étapes et de déceler tout gaspillage puis l’éliminer (le gaspillage de temps, d’argent et bien pire encore que celui de l’énergie ou des matières premières, le gaspillage de l’énergie humaine.)

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Que penses-tu du Plan de Transition Numérique dans le Bâtiment en France ? Que penses-tu des débats actuels autour du BIM en France ?

Le plan de transition numérique est l’une des trois mesures prises par le gouvernement français dans le cadre de sa politique de relance de la construction. C’est une démarche globale qui vise à encourager et à faciliter la démocratisation de l’usage du numérique, comme vecteur de développement et de croissance économique en France avec des mesures engageantes. Seul bémol, je regrette que le plan de transition n’ait pas choisi de cibler le BIM en priorité au lieu de s’éparpiller sur la question du numérique. Et malgré toutes ces mesures et efforts considérables fournis dans le cadre du PTNB qu’il faut saluer tout de même, j’estime qu’on peut mieux faire pour accompagner et encourager les petites structures dans leur conversion au BIM, pour lesquelles cela reste un investissement lourd, compte tenu de leur fragilité financière.

Quant aux débats autour du BIM en France, je pense que certains sujets sont pertinents, tels que : l’adaptabilité de la loi MOP au BIM, l’interopérabilité et l’openBIM, le rôle et les responsabilités du BIM Manager, la propriété intellectuelle de la maquette numérique, les mesures d’aide à l’implémentation du BIM et l’accompagnement des petites structures etc. Alors que d’autres débats sont polémiques, tels que celui de savoir qui de l’architecte ou l’ingénieur a plus de légitimité pour l’attribution de la mission du BIM Management ? Quel logiciel BIM est meilleur que d’autres ? Etc. En tout cas, à chacune des questions soumises à débat, il n’y a pas de réponse univoque, chacun va se déterminer, en fonction de ses intérêts, de sa sensibilité, etc. Toutes les positions sont légitimes et doivent être respectées et traitées dans la mesure où cela nourrit les débats et fait progresser les mentalités en faveur du secteur de la construction et de l’ensemble de ses acteurs.

Extrait d’un rapport de Clashes Navisworks (ALTO Ingénierie)

 

Dans le cadre de tes projets, utilises-tu le standard IFC et peux-tu nous parler de ton expérience avec Revit et l’openBIM® ? En quoi est-ce primordial selon toi ?

Oui bien sûr, mais pas de façon systématique ; quand j’ai le choix je préfère prescrire l’utilisation de la même plate-forme de modélisation BIM pour l’ensemble des contributeurs projet, et c’est Revit qui est plébiscité, dans ce cas, et réserve mon utilisation du format IFC (format d’échange ouvert et neutre) à la récupération des modèles BIM des métiers spécifiques qui sont réalisés donc dans des formats éditeurs autres que Revit.

Sur le terrain, je suis souvent confronté à des problématiques d’échange de données entre logiciels BIM, qui restent, encore à ce jour, et malgré les nombreuses améliorations apportées par le standard IFC, très délicats à traiter quand ce n’est pas, carrément avec des pertes de données substantielles, d’où ma réticence à son utilisation systématique, dans l’état actuel des connaissances et de maîtrise de ce standard. Malgré cela, il faut continuer à soutenir et encourager son développement, quoiqu’il faille aussi, parallèlement à cela, inciter les éditeurs à améliorer, de leur côté, leur moteur d’import/export IFC.

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Sur quelles technologies BIM prends-tu le plus de plaisir à travailler ? Et quel logiciel a selon toi bouleversé positivement le BIM ?

Sans hésiter, je dirais Revit, et cela pour trois raisons :

Tout d’abord, parce que c’est un outil puissant conçu dans cette approche systémique permettant depuis le début de son existence de répercuter instantanément les changements apportés localement (dans une vue en plan par exemple), partout où ce changement est censé être visible dans la maquette (vues en plan, coupes, 3D, nomenclatures …), d’où l’origine de son nom "Revit", qui veut dire : "Revise Instantly" (Réviser instantanément).

Ensuite, parce qu’il propose un écosystème métier complet (ARC/STR/MEP) et des outils collaboratifs en adéquation avec la philosophie de l’ingénierie concourante, facilitant et favorisant le dialogue et la collaboration entre les différents acteurs impliqués dans les projets de construction, tout cela dans un seul et même environnement logiciel, avec une interface commune ce qui est – sur le plan de l’ergonomie utilisateur- un avantage considérable.

Et enfin, parce qu’aujourd’hui il est l’outil de prédilection des plus grands constructeurs, BET d’ingénierie, et beaucoup d’agences d’architecture (des grandes comme des petites et en France comme à l’international).

Revit comme outil BIM et comme technologie de rupture, a opéré un véritable changement de paradigme en modifiant en profondeur les pratiques des métiers de la construction, bousculant irrémédiablement notre façon de travailler et d’échanger. C’est, sans aucun doute, un outil qui permet de mieux voir, comprendre et enfin agir sur des projets de construction de nature complexe, que la technologie traditionnelle est devenue insuffisante pour les appréhender.

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Sur quel projet travailles-tu actuellement ?

Je viens de m’engager avec un grand groupe industriel, Assystem EOS, (Numéro 2 mondial de l’ingénierie nucléaire), depuis quelques mois déjà, afin de les aider à implémenter le BIM de façon pérenne dans leur société sur la base d’un projet pilote en cours. Il s’agit plus précisément d’un projet dans le nucléaire civil, pour la construction d’une installation nucléaire dite "de base". C’est ma première expérience dans ce secteur sensible de l’énergie atomique.

J’assure également en plus du projet de l’Ecole Centrale de Paris qui est en phase EXE, de nouvelles missions BIM avec ALTO Ingénierie, qui me témoigne une grande confiance sur le plan stratégique et managérial BIM, pour aider ses équipes à monter en compétence notamment sur des thématiques nouvelles pour moi, comme l’utilisation de la maquette numérique dans les simulations énergétiques etc.

J’apprends beaucoup de nouvelles notions auprès des spécialistes métiers. Le but est de les aider à mettre en place un flux de travail BIM optimisé dans l’utilisation de la maquette numérique comme support pour les simulations énergétiques, en cohérence avec la méthodologie BIM globale de la société. D’autres nouveaux projets sont en phase de négociation, ou en attente de décision pour contractualiser. Il m’arrive aussi, quand j’estime le projet intéressant, de participer à des concours avec des groupements de MOE désireux de s’attacher mes services.

Extrait d’une charte graphique Revit MEP (ALTO Ingénierie)

Fais-tu partie d’un réseau de BIM Managers et comment vous entraidez-vous ?

J’entretiens une relation amicale avec certains de mes confrères BIM Managers en France comme à l’international, où il nous arrive parfois de se concerter sur des sujets pointus que chacun de nous maîtrise plus au moins en fonction de ses expériences personnelles.

Il y a aussi des évènements comme Autodesk University, qui se tient chaque année aux U.S.A où un grand nombre de BIMeurs (10.000 participants) se donnent rendez-vous, afin de partager leurs retours d’expériences et de bénéficier de ceux des autres, tout en assistant au lancement des nouvelles innovations ainsi que les nouvelles tendances en BIM et en d’autres technologies par les leaders d’Autodesk. J’y ai assisté l’année dernière comme nombre de participants venus de France et c’est bien parti pour que cela devienne une tradition chez moi.

Hexabim est un autre réseau convivial, Mohamed Khettab son fondateur et animateur principal a su fédérer de nombreux BIMeurs qui proviennent de tous les métiers de la construction. Le PRUG, bien qu’il soit dédié à Revit, se distingue par la qualité et le sérieux de ses animateurs, qui mettent à disposition, leur expertise en intervenant sur des sujets pointus et des problématiques actuelles. Evidemment, il y en a beaucoup d’autres que je ne cite pas ici. Il faut souligner simplement que nombreux sont les réseaux qui jouissent de préjugés favorables auprès de la communauté des BIMeurs.

 

Que conseillerais-tu à un ou une jeune Architecte ou Ingénieur souhaitant exercer son métier avec une compétence BIM ou devenir BIM Manager ?

Là, je ne peux que donner mon point de vue sur la question, sans prétention aucune. Devenir BIM Manager, selon ce que j’en sais, est une question de charisme et de capacités, aussi bien intellectuelles que managériales. Une forte culture informatique est cependant requise, le BIM étant une invention anglo-saxonne la majorité de la littérature à ce jour est en anglais ce qui rend la maitrise de cette langue indispensable, avoir une grande culture de l’entreprise et des métiers de la construction est également nécessaire. Être BIM Manager c’est aussi être capable d’appréhender la complexité de son environnement, de la simplifier et de la communiquer sans distorsions aux intervenants projet, qui sont de niveaux et de métiers différenciés, c’est en cela d’ailleurs, qu’il est un facilitateur.

 

Connais-tu et suis-tu un peu ABCD Blog ? Qu’en penses-tu et quels conseils nous donnerais-tu pour améliorer son contenu ?

ABCD Blog est dans mon top 10 des blogs que je consulte régulièrement, pour son dynamisme et pour la pertinence de ses sujets, il me permet de me tenir informé des dernières innovations technologiques, des prouesses des gens intelligents et talentueux, du contexte national et international de l’univers du BIM et du VDC. Personnellement, je peux dire qu’il m’est d’une grande aide dans mon travail de veille technologique et de mise à niveau continue.

 

Cher Rafik, nous te remercions pour le temps que tu nous as accordé et te félicitons pour la qualité de ton parcours et de ton interview. A très bientôt.

Emmanuel

KUD Architects, l’essence de la créativité architecturale sublimée par le BIM

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N’en déplaise aux détracteurs du progrès et du BIM, voici l’exemple parfait du BIM mis au service de la créativité et de la sensibilité architecturale avec cette belle agence Australienne : KUD Architects.

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Envoûtés par Revit depuis quelques années, KUD sont passionnés par l’architecture en tant que construction philosophique et intellectuelle fondée sur des idées qui sont matérialisées et traduites dans un langage architectural qui leur est bien propre. Tout ceci donne naissance à une architecture très originale, colorée, sensible…comme ce projet nommé 2 Girls Building…

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Les bureaux de KUD.

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KUD a été fondée en 2002 à Melbourne en Australie, par Billy Kavellaris qui dirige une équipe d’architectes travaillant sur des logements résidentiels, villas, bâtiments publics et commerces, ainsi que des projets de tours de grande hauteur. Billy a enseigné à l’université et a aussi été critique d’architecture.

billy kavellaris

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