Lebbeus Woods, Hayao Miyazaki, Victor Enrich, utopies urbaines et architecturales à découvrir…

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A la veille de la remise des trophées des BIM d’or, n’oublions pas le rêve et la folie créative des créateurs, architectes, illustrateurs et ingénieurs tels que Lebbeus Woods, Victor Enrich ou encore Hayao Miyazaki, ou d’illustres inconnus comme moi…

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Alors laissez-vous porter et émerveiller sur cette page Facebook où vous découvrirez des créations étonnantes et une maîtrise de la représentation graphique, digitale ou non, sans commune mesure…

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"La capacidad inventiva es la mejor arma contra la extinción".

La Ville Utopique Revit…

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The Torre Tower Emmanuel Di Giacomo

Villes et Architectures Utopiques à découvrir sur Facebook en cliquant ici.

Emmanuelle Cosse et le Ministère du logement mettent BIM-IFC et Revit à l’honneur dans les jeudigital

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Lors de la 14ème édition des jeudigital du 8 septembre 2016, on a parlé BIM et importance des nouvelles technologies dans l’efficacité du bâtiment dans les locaux du Ministère du Logement avec Emmanuelle Cosse la Ministre.

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A l’occasion de la quatorzième édition du Jeudigital, rendez-vous mensuel initiée par Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat en charge de l’Innovation et du Numérique, Emmanuelle Cosse a reçu jeudi 8 septembre six start-ups qui innovent dans le domaine du logement et de l’habitat pour une présentation de leurs concepts. Ces initiatives s’inscrivent dans la droite ligne de la transition numérique soutenue par le gouvernement au travers du Plan transition numérique dans le bâtiment (PTNB).

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Notamment avec Snapkin qui permet d’automatiser la création de maquettes numériques BIM à partir de nuages de points en les transformat en maquette BIM au format Autodesk Revit directement ou au standard IFC de buildingSMARTpour lequel Revit est certifié en import et en export.

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Enfin, un acteur incontournable de la Construction, FINALCAD qui permet entre autres de faire de la levée de réserves en phases construction, exploitation, rénovation et réhabilitation et qui s’interface à des solutions BIM majeures comme Autodesk Revit et fonctionne sur tablettes mobiles. Finalcad permet d’effectuer les suivis de chantier sur mobile et tablette depuis les fondations jusqu'à la réception et de contrôler la qualité des réalisations à chaque étape de la vie de l'ouvrage, en gros oeuvre, second oeuvre, levée de réserves et garantie de parfait achèvement.

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Découvrez la vidéo des Jeudigital du Ministère du Logement en cliquant ici.

Le 47ème congrès de l’UNSFA arrive à Biarritz, Autodesk Partenaire

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Le Congrès de l'Unsfa se tient cette année à Biarritz. Il sera l'occasion de faire le point sur la variété et la diversification des pratiques professionnelles des architectes et de porter un intérêt particulier aux domaines d'intervention à reconquérir.

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Depuis plus de 14 ans maintenant, Autodesk réaffirme son soutien aux architectes et au fantastique travail de l'UNSFA, et sera à nouveau Partenaire du congrès. Autodesk sera présent avec ses partenaires qui sont pour la plupart architectes eux-aussi. Notamment dans cette période de transition vers le BIM, il est important d’accompagner les architectes dans cette mutation.

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Pour l’UNSFA, le Congrès de Biarritz sera aussi l'occasion de réaffirmer que l'architecte n'est pas facteur de surcoût mais de plus-values non seulement qualitatives mais aussi patrimoniales.

Par l'obligation d'assurance, de formation continue, et de respect de règles déontologiques particulières l'architecte est porteur de garanties pour son client et pour la collectivité. Ainsi, tout devrait concourir à élargir largement le champ d'intervention des architectes à l'ensemble des domaines du cadre de vie. C'est le message que l'UNSFA souhaite porter à travers les différents ateliers, tables-rondes et conférences qui réuniront les confrères.

Emmanuelle Cosse, Ministre du Logement et de l'Habitat Durable, et Ana Oregi, Ministre basque de l'Environnement, ont d'ores et déjà confirmé leur participation à ce congrès.

L'actualité de la publication le jeudi 7 juillet 2016, par le Président de la République de la loi relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine (CAP) donne une dimension toute particulière à cette 47ème édition.

Au programme notamment de cette 47ème édition :

– Comment devenir l'acteur incontournable de la transition énergétique ?

– Les dangers de l'ingénierie publique. Pourquoi une ingénierie privée indépendante ?

– Les missions, plus-values apportées et rémunérations de l'architecte dans la promotion privée

– Architectes, urbanisme et aménagement du territoire – L'urbain au service de l'humain

– Insertion professionnelle des étudiants et jeunes architectes

– Evolution du cadre social pour un métier d'avenir

– Exercice transfrontalier

– La conférence de Anna Heringer, "Architectes pour Qui ? Pour Quoi ?" donnera l'occasion de découvrir ses réalisations et réflexions autour de thèmes majeurs : L'architecture au service de populations défavorisées, l'utilisation de matériaux biosourcés et l'interculturalité.

La journée du Samedi permettra de découvrir les réalisations architecturales récentes de San-Sébastien et de Bilbao.

Consultez tout le programme et les notes de cadrage sur le site du congrès :

http://www.congresdesarchis.com

Désormais l’attestation de participation au congrès permettra aux architectes de s’acquitter d'un tiers de leur obligation de formation continue. Profitez-en ! 

Notez bien les dates des jeudi 6, vendredi 7 et samedi 8 octobre à Biarritz et rejoignez les architectes !

http://www.congresdesarchis.com/inscriptions/Inscription

Interview BIM du bout du monde – Jessika Lelièvre, Experte BIM BEM MEP et Directrice Zenit Consultants

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Dans la série des Interviews BIM Managers, nous faisons cette semaine un beau voyage de 5000 kms pour aller discuter avec une Star Internationale et Experte du BIM BEM MEP, Jessika Lelièvre.

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Jessika Lelièvre

Directrice BIM-BEM – Mécanique du bâtiment

Zenit Consultants

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T: (514) 31-ZENIT 
C: (438) 503-5377

 

Bonjour Jessika,

 

Et merci beaucoup pour cette interview de l’autre bout du monde ! C’est la première fois que nous interrogeons une Experte du BIM qui nous vient de si loin, la belle Province, le Québec J Et pourtant tu n’es pas une inconnue Jessika ! Beaucoup d’expertes et experts BIM te connaissent au travers des réseaux sociaux. Ton parcours, ton expérience et tes compétences sont assez impressionnants. Mais prenons le temps de te découvrir.

Jessika, peux-tu nous dire quelle est ta formation initiale ? Tu viens plutôt du domaine de l’ingénierie MEP ? Quelles études as-tu fait et qu’est-ce qui t’a donné la passion du Bâtiment ?

Au départ, c'est la formation d'architecte d'une de mes cousines qui a piqué ma curiosité. Au tout début, lorsque mon intérêt pour les bâtiments est réellement apparu (en 2005), je croyais que c'était l'architecture qui m'aurait appelé. Au contraire, lorsque j'ai commencé à comprendre l'étendue de ce qu'on appelle chez nous "les services" couvrant la mécanique du bâtiment, l'électricité et la télécommunication, j'ai vite compris que pour moi c'était  la mécanique du bâtiment et sa consommation énergétique qui m'attiraient ! Dès lors, j'ai commencé à chercher les programmes associés à la mécanique et j'ai découvert un Collège bien côté du Grand Montréal qui  donnait ce cours. En 2009, lorsque je me suis inscrite et que j'ai débuté mes études, j'ai tout de suite saisi l'occasion d'être présidente d'un comité étudiant faisant partie d'un chapitre de l'ASHRAE Montréal (American Society of Heating, Refregerating and Air-Conditionning Engineer). J'ai donc passé trois ans durant lesquelles m’occuper des étudiants passionnés et les inviter à participer aux activités de l'ASHRAE ont été des priorités, tout en poursuivant mes études.

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La mécanique du bâtiment m'a permis de comprendre et de savoir comment effectuer les calculs de conceptions complexes destinés à la thermodynamique des fluides, par exemple. De surcroît, je compris vite que la consommation énergétique d'un bâtiment était la représentation énergétique invisible, mais quantifiable des systèmes mécaniques. Aucun besoin de vous dire que j'ai adoré mes cours de simulations énergétiques liés à nos projets. J'étais au paradis !

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Quand as-tu commencé à t’intéresser à la technologie BIM et 3D ? Pendant tes études ou après ?

Dès le moment où j'ai compris que l'on devait contourner systématiquement certaines règles dans des logiciels standards destinés aux analyses de consommations, ce qui me troublait et m’irritait. Je n’aimais pas avoir à trafiquer, en quelque sorte, les données théoriques à y implanter.

Mon plus gros atout était d'être une personne intuitive et fortement autodidacte. J'apprends n'importe quoi et rien n'est trop complexe, il faut seulement que j'y trouve un intérêt et que je comprenne à quoi cela peut me servir. Ensuite, je fonce !

C'est donc durant mes études et en menant mes recherches personnelles sur les technologies de l'ingénierie MEP  et en discutant avec ma cousine et en m'informant sur les logiciels plus évolutifs qui existaient, que je suis tombée sur les technologies du BIM, mais ce n'étais pas encore assez pour moi, je voulais pousser la conception MEP, de l'automatisation notamment également plus loin. J'ai donc découvert une multitude de logiciels du type Revit MEP avec les modules associés qui permettaient d’accéder aux données climatiques sous forme de banques de données. Tout cet ensemble de logiciels, de modules et de sous-modules appelé communément "plug-ins" ou "add-ins", constituaient les outils de conception et outils climatiques à combiner pour être capable de développer la synergie qui allait calculer l'ensemble théorique appelé le modèle BEM intégré au modèle centrale d'origine. J'avais rapidement compris la distinction entre 3D et BIM, évident non ?

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Peux-tu nous expliquer ce qu’est le BEM, concept dont on n’entend pas souvent parler en France ?

C'est également durant mes études que la BEM MEP (version énergétique du BIM MEP). C'est à ce moment que j'ai compris précisément ce qu'allait inévitablement devenir le domaine de l'AEC. Pas seulement dans le monde, mais je comprenais aussi ainsi la réalité du retard, au sein de l'expertise québécoise et canadienne. Dans les faits, L'Amérique du Nord n'était pas très proactive, à cette époque. Je savais que les pays Scandinaves, par exemple, étaient toujours très en avance. J'ai donc commencé mes recherches sur BIM et la BEM MEP en 2009. J'ai utilisé les ressources que j'avais sous la main afin d'utiliser certains logiciels et afin d'expérimenter ces derniers. Mon objectif était très simple et bien défini : je voulais catégoriquement tout comprendre, tout exécuter et réaliser des modèles sans failles ou presque, et s'il y avait des problèmes, je me faisais un devoir de les résoudre et de les comprendre, et en plus des documenter ! Je savais que cela allait exploser, dans le domaine de L'AEC… C'était écrit dans le ciel !

Blogue BIM hier

Tu as une expérience impressionnante. Si tu devais résumer ta carrière de 7 ans en quelques phrases, que nous dirais-tu ?

Incroyablement stimulante et fructueuse ! Je n'ai jamais accepté de rentrer dans un moule, j'ai créé mon moule, mon image et j'ai moi-même développé mon créneau. Le plus dur était de trouver où et comment j'allais avoir la latitude de l'exercer.

Je n'ai jamais attendu "d'être quelqu'un" selon les attentes et les standards de la société actuelle. J'ai frappé à des portes, j'ai osé présenter mes idées de partenariats et c'est ainsi que j'ai réussi à susciter l'attention de certaines universités et de professionnels, ici et là. J'ai osé donner des conférences et des formations. J'ai toujours eu confiance en ce que j’arrivais à maîtriser et je n'avais aucune peur qu'on essaye de discréditer mes dires, car lors qu’arrivait le temps de faire ses preuves, j’étais là !  C'est un peu difficile, pour les sceptiques, suite à cela, de discréditer quelqu'un sur des choses qu'ils n’arrivent pas à maîtriser eux-mêmes. Par contre, je signifiais mon désir de leur montrer comment faire et j'ai découvert que j'aimais gérer le niveau qualitatif  et enseigner aux gens ce que j'avais appris.

Donc, décrire mon parcours est difficile, dans la mesure où c'est un parcours très atypique au Québec. Si l’on considère le parcours d'études que j’ai fait et d’ où je partais à 19 ans et Maman.

Tu es Directrice chez Zenit Consultants depuis peu. C’est un nouveau venu dans le domaine du BIM. Peux-tu nous en dire un peu plus sur la société et ce que tu fais là-bas ?

Zenit existe depuis plusieurs années déjà. C'est une entreprise qui se veut rassembleuse et se compose d'une équipe de vrais passionnés et mordus du BIM et de la BEM MEP. Ce sont des gens comme moi qui ont les mêmes qualités, c'est à dire le désir de tout comprendre et d'être capable d'assimiler rapidement les technologies.

Mon rôle chez Zenit est de développer le marché mécanique du bâtiment en BIM et en BEM MEP. D'être la ressource référentielle au Québec en BIM-BEM MEP et de faire connaître Zenit Consultants pour ce que c'est, c'est-à-dire une entreprise réellement composée d'Experts qui font plus que travailler, parce que pour moi et l'équipe de Zenit, notre mission est avant tout une révélation professionnelle et non une corvée payante. Nous sommes plus comme un groupe d'amis qui ont une très grande expérience sur le plan théorique et pratique en BIM et en BEM MEP.

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Justement, comment se passe la formation des professionnels au BIM au Québec ?

Sur ce plan, ce n'est pas simple. Les universités ont réalisé que ces technologies ne seront pas passagères et iront en se perfectionnant. Ils n'avaient plus le temps de se pencher sur la question, soit : quelle sera la place que ces technologies sont appelées à prendre, dans notre société québécoise ? Grosse remise en question, à partir de ce point ! Les collèges ont aussi eu leur remise en question. Le domaine de l'AEC au complet s'est demandé comment apprendre autant de choses concernant ces technologies. Jusqu'à maintenant, ce sont des autodidactes comme moi et d'autres avant moi qui avons forcé les Sociétés de professionnels et à mettre en place de nouvelles méthodes d'ingénierie, par exemple. Au Québec, les universités ont commencé à se pencher plus concrètement sur le sujet depuis moins de 5 ans environ. Les formations sont donc mises sur pied par des entreprises comme Zenit Consultants qui regroupe de vrais experts maîtrisant processus de gestion, protocoles d'implantation et utilisations des outils technologiques reliés. Nous sommes les personnes les plus adaptées pour être formateurs et qui travaillons, en plus, dans le domaine de l'AEC. Pour cette raison, nous faisons des interventions dans les collèges, les universités, etc.

Et la formation des jeunes à l’école ? Y-a-t-il obligation d’enseigner le BIM ?

Pour le moment, non. C'est d'ailleurs pour cela que certains membres de l'équipe Zenit Consultants donne des cours dans des collèges et dans les universités. J'ai donné une formation à l’UQAM, pour la faculté de L'ESG (École de science de la gestion) sur les processus de gestion standards versus les processus de gestion BIM. J’ai évangélisé auprès d’un groupe d'étudiants en Maîtrise et c'est le genre d'intervention qui commence à prendre de l’importance. En ce sens que les universités, comme les collèges (tous deux étant des établissements d'enseignement supérieur) invitent des professionnels à présenter leurs pratiques professionnelles. C'est ainsi que le paysage académique des étudiants change peu à peu et s'oriente vers les processus et technologies BIM-BEM MEP, au même titre que tous les autres changements technologiques, tels que dans le domaine de la santé. L'AEC n'est pas à part des autres domaines et se voit dans l'obligation de considérer d’autres méthodes d'application et d'accepter que le domaine de l'éducation change lui aussi.

Que préfères-tu dans tout ce que tu fais autour de la technologie et du BIM ? Concevoir, gérer, transmettre tes connaissances, travailler sur de gros projets ?

Pour moi, le principal était de toucher à tout et régulièrement, et même, d'essayer des choses inconnues et de tester de façon indépendante mes théories. Je documentais les réactions logiques que j'obtenais. Je documentais les inter polarités et les relations de causes à effets techniques, lorsque je travaillais notamment sur un modèle central, au travers plusieurs logiciels moyennant différents outils (plug-ins). Peu importe le rôle que l'on joue dans une entreprise, le plus important est de se faire la main constamment. Gérer c'est parfait, mais gérer et enseigner en même temps c'est sublime ! Le sentiment de réalisation de soi au travers du partage de connaissances est bien plus grand que le profit lui-même… Songez-y ! De plus, un petit projet ou un gros, ne font aucune différence, quand on sait planifier l'utilisation qu'on fera du BIM. Les défis que représentent de grandes montagnes me nourrit autant que les petits, parce que les enjeux ne sont pas du tout les mêmes mais ont chacun leur importance.

Sur quels projets prestigieux as-tu travaillé et lequel t’a laissé le plus beau souvenir ?

Sans aucun doute, le grand projet hospitalier de la ville de Montréal qui est actuellement en cours de construction. En fait de souvenirs; il est assez incroyable et les résolutions de problèmes y ont été faramineuses et répétitives.

Quelles sont les modélisations et/ou les BIM managements dont tu es la plus fière ?

A nouveau, ce grand projet hospitalier et l'urgence de créer des micro maquettes multidisciplinaire seule, m'ont mis beaucoup de pression. Les entrepreneurs attendaient de pourvoir visualiser le tout, puisque les informations qu'ils possédaient n'étaient pas à la hauteur de la compréhension requise pour construire ce qu'ils avaient à faire.  Il fut question de coordonner tous les corps d’états, et parmi ceux-ci, il y avait également les ingénieurs étrangers à ramener vers la réalité des travailleurs québécois. C'était un défi taillé sur mesure pour moi ! J’adore les défis impossibles, tout est possible ! Sortir des maquettes complètes en 2 jours ou max une semaine, c'est quelque chose, croyez-moi !

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Quelles sont selon toi les qualités que doit avoir un ou une bonne BIM Manager ?

Il faut simplement faire la différence entre confiance et prétention. Également, ne pas trop déléguer de tâches techniques, car c'est précisément ce point qui nous garde sachant et en maîtrise de l'évolution technologique !

Quelles sont selon toi tes qualités et tes petits défauts ?

Ma plus grande qualité c'est de toujours croire. Croire que je réussirai à transmettre ma passion. Je pense qu'être convaincu aide à convaincre. J'ai confiance en moi, c'est certain. Ce n'est pas le miracle de l'apprentissage, mais la persévérance qui nous rend leader ! Ce qui signifie que j'aime tout faire et tout apprendre aux autres ! Demeurer investi et ne pas compter les heures et ne rien attendre en retour, car le temps que je mets dans mes connaissances, je le fais en premier lieu pour moi. Pour mes défauts, je pense que c'est que j'ai des difficultés à m'arrêter le soir et ma tête pense toujours à ce que j'ai pour le lendemain, l'organisation à mettre en place, les prochaines conférences etc… Je dois trouver l'équilibre entre ma vie personnelle et la passion. C'est extrêmement difficile…

Est-ce dur d’être une Femme dans le BIM ?

Cela m'a pris quelques années, puisque plusieurs facteurs entraient en ligne de compte, dans mon cas. Être une jeune femme sans cheveux blancs (on comprend que l'on juge encore l’expérience par les cheveux blancs), être une jeune femme non ingénieure (puisque cela ne change rien au niveau des connaissances, mais mon désir n'était pas de faire de l'ingénierie traditionnelle), être une jeune femme d'origines autochtone et enfin avoir du cran à revendre et une personne qui défend ses idéaux… Vous imaginez le portrait J ! Ça n'a donc pas été très facile de démontrer mes compétences et de les faire reconnaître.

Il faut comprendre une chose, là où il y a du refus, il y a des défis et moi je marche aux défis. Des défis plus durs à atteindre les uns que les autres. C'est mon lot quotidien ! Comme lorsque j'étais très jeune, et que je suis devenue maman. J'ai appris ce que difficulté et complexité voulaient dire. Par contre, cela ne m’a pas dérangé du tout. Je voyais cela comme des épreuves qui forge le caractère. Passer au travers de cette réalité, m'a entre autres permis de me faire une certaine carapace vis-à-vis des mauvaises attitudes à mon égard et de continuer à ainsi à rester sur mon idée de départ, et de devenir experte dans un domaine qui me passionne. Ce que j'ai fait !

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Tu es très présente sur les réseaux sociaux en France. Est-ce une passion ? Et que penses-tu du niveau des conversations autour du BIM ici ?

OUI ! Partager avec d'autres curieux est important pour moi. Les conversations sont intéressantes ici.

Qui est TA référence ou ton idole du BIM, femme et homme comprises ?

En fait, de ce côté, je suis neutre ! J'apprécie tous ceux et celles qui sont réellement bons, dans ce qu'ils font, mais je respecte seulement ceux qui savent où ils vont avec ces technologies et qui ne font pas partie de ceux qui disent tout maîtriser, alors qu'ils vendent des coquilles vides de connaissances… De la poudre aux yeux, au final. Comme je suis une personne directe et déterminée, je ne me gêne pas pour dire ce que je pense. Je suis ainsi. Alors, dans le monde du BIM et de la BEM MEP, mes idoles sont ceux qui sont de vrais pros et non des vendeurs d'opportunités.

Tu vis au Québec. Quel est le niveau d’adoption du BIM et des technologies numériques là-bas ?

Généralement, si on parle en termes de réussites BIM ou de réalisations de projets pilotes, c'est encore basique. Ça ne dépasse pas les niveaux 2 ou 3 en architecture et le niveau 1 ou 2 pour la MEP. Ce n'est pas que les gens n'essayent pas d'aller plus loin, il y a des projets qui atteignent de plus hauts niveaux. Le ralentissement est dû aux réticences des Ordres professionnels et au Gouvernement qui refusent d'accepter des méthodes qu'ils n'arrivent pas eux-mêmes à comprendre ou à maîtriser. Comme chez vous en France je crois ? On pourrait parler de prudence exagérée ou d’orgueil. Selon votre point de vue…

Dirais-tu que les Québecois sont en avance ou en retard par rapport au BIM ?

Les québécois, comme les canadiens et les américains, sont en retard sur certaines choses et en avance sur d'autres. Les technologies du BIM et de la BEM MEP sont des disciplines où le domaine de l'AEC est considérablement en retard. Notamment au Québec. Tout prend du temps ici. C'est plutôt politique. C'est la principale raison. La seconde c'est le niveau de passion dans le domaine de l'AEC : la plupart des gens occupe des fonctions uniquement pour travailler, alors qu'une petite portion de gens sont passionnés par leur emplois, et même pour créer leur société puisqu'ils ne trouvent pas de patrons visionnaires et courageux. Regardons les choses en face, Vision et innovation sont des mots utilisés abondement, mais rarement appliqués dans l’amplitude réelle de ces mots.

C'est donc en 2009, que j'en ai fait ma carrière mentale et j'ai travaillé pour que cela devienne mon gagne-pain principal ! Défendre mon point de vue et démontrer mon raisonnement, étaient l'unique plaidoyer que j'avais pour justifier les connaissances que j'étais en train d'acquérir. Je devais trouver la façon de valoriser les pratiques du BIM et de la BEM MEP.

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A quand une roadmap BIM pour le Canada et es-tu impliquée dans les Groupes de travail sur le BIM là-bas ?

Je m'impliquais davantage dans les réseaux d'ingénierie en MEP. Je commence à m'impliquer au maximum et cette année, j’ai été présente au rassemblement de l'Ordre des Architectes du Québec à Québec, le 15 août. Je serai présente, lors de soupers mensuels à L'ASHARE Montréal et serai dans des évènements, tel que Bâtimatech le 20 septembre prochain à Montréal, etc… Oui, je compte être de plus en plus présente.  Je pense que d'ici janvier 2017, j'aurai une très bonne idée des événements auxquels je vais donner des conférences et des formations sur le BIM et la BEM MEP.  Présentement, j'ai déjà planifié quelques formations. Il s'agit des grandes lignes, mais je vais rapidement les étoffer et les mettre en place pour 2016-2017. C'est une priorité pour moi, afin que les gens voient la valeur pédagogique que je peux ajouter à leur gain de connaissances, dans ce domaine. Pour la roadmap, disons qu’octobre 2016 devrait être le vrai début pour moi.

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Qui sont les plus motivés et moteurs à faire du BIM au Canada et qui sont les plus opposés ?

En toute honnêteté ! Les étudiants… Il y a un petit pourcentage de professionnels qui s'y intéresse sérieusement. Un pourcentage moyen qui sont en interrogation devant cette dynamique technologique et un pourcentage significatif dans le bassin professionnel qui est principalement contre, puisque ce pourcentage significatif compte principalement les professionnels au pouvoir et sont également ceux qui ne voient pas l’intérêt de telles démarches d'implantation technologique, dû à la retraite qui se rapproche, plus que les années à investir encore dans leur société. Présentement en 2016, on assiste donc à un clash générationnel et à un clash hiérarchique au niveau des formations et des connaissances. Principalement, ce sont ces éléments qui mettent en exergue les moteurs du BIM au Canada et au Québec : les étudiants veulent se perfectionner, sans aucun doute, mais les professionnels sont les plus mitigés. Par contre, les entrepreneurs généraux et socialisés, foncent et investissent quant à eux rapidement dans les experts de ces technologies, et de ce fait, développent rapidement leurs projets à l'aide des nouvelles technologies du BIM et de la BEM MEP.

On peut donc dire que la roue commence à tourner et que tout finira pas être considéré. Il faut surtout que les gens comprennent qu'il s'agit de méthodes différentes et complémentaires. Les méthodes standards ne sont pas encore appelées à disparaître et probablement qu'elles seront toujours utiles, à leur niveau. Il ne faut pas voir le BIM comme l'invasion technologique. Il ne s'agit pas non plus d'un renversement des cadres qui refuseront de s'y soumettre (comme je l'ai déjà entendu dire).

Es-tu aussi une Star du BIM au Québec ?

Sincèrement, ça ferait prétentieux de dire que je suis une star. Je pense que si l’on parle de moi, c'est parce que les gens jugent que ce que je dis ou fais est pertinent à diffuser, de part et d'autre. Je ne fais pas parler de moi volontairement. Ce sont souvent des gens qui apprécient ce que je fais qui me demandent si j'accepterais de partager mon parcours et ma vison, ainsi que mon travail. J'accepte avec plaisir, c'est flatteur et c'est ma récompense pour le travail que je fais et où je ne compte pas les heures. Donc, je pense que les gens parlent d'autres personnes qu'ils admirent aussi. Honnêtement, je ne sais pas vraiment ce que l'ensemble de la communauté BIM européenne et nord-américaine pense de moi, mais tant mieux s'ils apprécient mes interventions et s'ils parlent de moi à d'autres.

N’as-tu jamais été tentée de venir travailler en France ?

L’Europe m'a toujours attiré avec son évolution technologique indépendante. Je pense que je viendrai assurément d'ici deux ans ou même avant. Pour moi, le BIM est rassembleur et fait tomber toutes les barrières politiques en affaire. Il s'agit d'un terrain de jeux sans limites. Je discute avec de nombreux professionnels en France, depuis bientôt deux ans. Je pense qu'on aurait beaucoup à BIMer en commun !

Accepterais-tu des missions en France ou en Europe vu tes compétences BIM et linguistiques ?

Le fait de parler plusieurs langues m’a toujours bien servi. Je serais ravie de travailler en BIM et BEM MEP dans d'autres langues. Lors du grand projet hospitalier dans lequel j'ai travaillé en résidence (chantier à temps plein pendant un an), je devais parler en italien, en portugais et en espagnol (l'anglais assurément). Je n'y étais pas obligée, mais je voulais le faire car j'adore ça ! C'est facile, pour moi les langues, à l’identique du BIM… Des casse-tête clairs et logiques).

Suis-tu d’ailleurs ce qui se passe autour du BIM en France avec le PTNB et qu’en penses-tu ?

Je trouve que le PTNB est nécessaire et que chaque Pays et province ait la même chose. Pourquoi ? Pour donner leur chance aux professionnels qui eux veulent travailler dans cette sphère technologique. Ceux qui ne le voudront pas, auront un choix à faire. Ce n’est pas plus compliqué que cela. Je pense que la politique à un rôle à jouer, puisqu'elle décide comment devront être exécutés les ouvrages (projets). La politique détermine avec les Organisations professionnelles, les balises à imposer. Donc, le PTNB est prévu pour accélérer et aider la transition. Sinon, le mot transition deviendrait synonyme de décennies, et ce n’est pas ce que l'on veut, car il faut être prêt maintenant afin de suivre l'évolution technologique. Sinon à quoi bon. Etre trop en retard sur le BIM, c'est comme ne jamais avoir parlé de BIM. Non ! Ce n’est pas ce que l'on veut.

Tu parles plus de 10 langues, c’est incroyable. D’où te vient cette passion et cela t’est-il utile dans ton travail ?

Au sujet des langues que je parle, cela remonte à mon enfance, les langues autochtones sont relatives à l'origine de mes deux parents qui sont tous deux moitié autochtone (Mi'Kmaq et Huron-wendat/ faites des recherches ;-)) et moitié européenne avec une grand-mère française et une autre irlandaise.  Évidemment, l'utilité en est indéniable ! J'ai créé plusieurs liens professionnels en montrant que j'étais à l’aise pour communiquer avec eux dans leur langue maternelle. Je change de langue comme je respire. Je les écris aussi. C'est important de faire les deux, selon moi.

L’un ne va pas sans l'autre. Je crois que c'est personnel à chacun. Tout le monde n'est pas obligé d'en parler autant. Ça va avec les intérêts et la curiosité innée que chacun a.  Moi, je ne m'en passerais plus, par contre. J'aime tout comprendre !

Les Québécois ont tous une fibre artistique plus ou moins poussée : artistes, humoristes, chanteurs, et chez Autodesk, tous les spécialistes de l’image et de la visualisation sont quasiment TOUS Québécois. Peux-tu nous parler de tes passions et domaines artistiques de compétence ?

Les passions sont ce que nous avons de plus précieux, dans notre réalisation personnelle. La peinture à l'huile, le dessin, les artisanats autochtones (fabrication de gants en peaux d'animaux à la main), les chants autochtones, en plus des danses latines, contemporaines et classiques occupe le peu de temps libre que j'ai et pendant lequel je vis mes passions. L'apprentissage des langues me captive constamment, et ce, depuis que je suis toute jeune ! Avoir grandi avec des colombiens (membres de famille par alliance) m'a permis d'apprendre l'espagnol, dès l'âge de 9 ans. Le reste a été très facile et l'italien, puis le portugais ont suivi ! Les langues autochtones elles, sont attribuables aux origines ethniques de mes deux parents. Ce qui fait que toutes les langues que je parle sont donc un élan de passion à vouloir tout comprendre autour de moi. Rien n'échappe, à cette curiosité qui m'habite !

L'autre aspect de mes passions est très axé sur les technologies que sont le BIM et la BEM MEP.  Je ne passe pas beaucoup de temps sans me tenir au courant et assimiler les nouvelles astuces qui circulent dans le monde, à ce sujet. Je suis trop captivée et curieuse des nouveaux tests que je peux produire à l’aide de nouveaux logiciels ou d’outils d'intégration plus performants. L'analyse énergétique me passionne, donc lorsque la modélisation y est combinée, l'intérêt n'en est que plus grand !

Connais-tu ABCD Blog ou pas ? Qu’en penses-tu et que devrait-on améliorer ?

Oui, je connais ce blog ! Je suis régulièrement les publications et les trucs qui y sont indiqués. Je regarde tous ce qui peut me garder à jour sur les expériences des autres et sur leurs réussites, également. Il faut être ouvert aux autres et au monde. Des blogs comme celui-là, sont définitivement une richesse et doivent continuer à vivre ! Les gens doivent y participer et les consulter, au minimum !

Eh bien, Jessika, quel beau voyage dans ton univers du BIM BEM ! Merci encore et au plaisir de te voir en Europe chez nous prochainement.

Jessika Lelièvre

site web : zenitconsultants.com

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Zenit Consultants est également devenu ATC et centre de formations.

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Conférence BIM Audit BBS Slama – Découvrez les presentations

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Le 26 avril 2016 se tenait une conférence intéressante organisée par BBS Slama à Clermont-ferrand avec le soutien de la FFB Auvergne dédiée à la Maitrise d’ouvrage afin de les sensibiliser à l’intérêt du BIM.

BBS Slama

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Le PUCA qui était associé à cet évènement était représenté par Pascal Lemonnier, Secrétaire Permanent Adjoint de l’agence interministérielle PUCA, Plan Urbanisme Construction Architecture, responsable du programme « BIM – Maquette numérique ».

Emmanuel Di Giacomo présentait le “ Futur de la conception pour le monde du BTP .

A découvrir aussi les vidéos intéressantes  Julian Bringold chef de projet de la Société IM-PACT, présentant son approche de la numérisation de bâtiments existants avec récupération de nuages de points et remodélisation avec Autodesk Revit pour la partie création de la maquette numérique BIM.

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Puis Benoit Vervander d’Active 3D conclut avec la gestion de patrimoine et l’utilisation du BIM pour optimiser le coût de gestion du patrimoine.

Bonne découverte !

Le BIM-IFC raconté par les professionnels architectes, ingénieurs et entreprises

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Le BIM-IFC ou openBIM de buildingSMART interopérable ça marche ! Pour preuve, ces témoignages de nombreux professionnels architectes, ingénieurs, et entreprises.

LogoMediaconstruct2016

Ce sont eux qui le disent aux travers des projets qu’ils conçoivent avec les solutions BIM d’Autodesk telles que Revit certifié par buildingSMART en import et en export sur toutes les vues de modèles, architecture, structure et MEP, grâce notamment au moteur open source IFC de Revit mais aussi avec des visionneuses telles qu'Autodesk Navisworks.

Brunet Saunier Architecture, Groupe Legendre, Louis Paillard Architecte, Thibault Robert Architecte-Ingénieur, Bouygues Bâtiment Nord-Est et MBA Ingénierie sont les témoins de ce BIM intéropérable.

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Découvrez ces témoignages de professionnels de l’AEC sur le BIM-IFC en cliquant ici en bas de page.

buildingSMART est représenté en France par l'association Mediaconstruct dont Autodesk est membre depuis plus de 14 ans.

Recommandations BIM à destination des Maitres d’ouvrage par la MIQCP et le PTNB

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Un bel ouvrage à découvrir que ce guide de recommandations pour la Maîtrise d'Ouvrage rédigé par la MIQCP et le PTNB.

Le Plan Transition Numérique dans le Bâtiment (PTNB) et la Mission Interministérielle pour la Qualité des Constructions Publiques (MIQCP) viennent d’annoncer la mise à disposition gratuite d’un guide de recommandations à destination de la maîtrise d'ouvrage.

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Le BIM est une révolution incontournable, d’abord en tant que processus innovant, efficace, collaboratif, et ensuite en termes de vecteur de gains qualitatifs et productifs dans la réalisation même des constructions, ainsi que dans les phases d’entretien et de maintenance des ouvrages une fois réalisés. Enfin en tant que vecteur d’amélioration évident du bilan économique et environnemental du secteur de la construction.

Les différentes professions ont déjà anticipé tous les avantages de ce nouveau processus, mais les maîtres d’ouvrage – acteurs centraux de la commande – ne sont pas forcément les plus à la pointe de ce point de vue. Cela doit donc changer !

Ce guide de recommandations à destination de la maîtrise d'ouvrage a pour objectif, en plus de mettre en avant les nombreux intérêts qui doivent conduire un maître d'ouvrage à mettre en place une démarche BIM sur les opérations qu'il lance, de donner des éléments pragmatiques des actions qu'il doit mener à cette fin.

Parfaitement écrit et illustré, ce guide doit être un incontournable de vos évangiles du BIM.

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Vous y découvrirez ce qu’il vous fera gagner ou ce que vous perdrez si vous n’investissez pas.

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Et vous y découvrirez dans les annexes, 2 exemples de cahier des charges BIM réalisés par la maitrise d’ouvrage, celui d’Habitat 76, et celui de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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Vous trouverez le document en téléchargement sur le lien ci-après : Guide de recommandations à la maîtrise d'ouvrage

BIM d’or 2015, histoire d’un succès avec RPBW et l’ENS Cachan et BIM d’or 2016 à venir

BIM D'OR 2016BTP

L’année 2015 a vu l’immense succès de l’ENS à Saclay de l’agence internationalement reconnue Renzo Piano Building Workshop et le Maitre d’ouvrage ENS cachan récompensés par le BIM d’or.

Il y avait une véritable volonté de la maitrise d’ouvrage de prescrire le BIM à la maitrise d’oeuvre, afin d’en bénéficier ensuite en phase exploitation et réaliser ainsi des économies et réductions de charges importantes. Découvrez le témoignage vidéo de cette belle histoire avec l’interview d’Hélène Gobert, Directrice du projet de construction de l’ENS Cachan, ainsi que du VDC Manager de l’agence RPBW, Daniel Hurtubise.

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Cliquez ici pour voir la vidéo de l’interview ENS et RPBW.

BIM d’OR 2016 – l’aventure continue !

Plus que quelques semaines avant la remise des trophées du BIM d’or du Moniteur et des Cahiers techniques du Bâtiment tant attendu par les professionnels !

L’objectif du Moniteur vise à récompenser la démarche collaborative d’une équipe, associant un maître d’ouvrage, un maître d’œuvre et une entreprise autour du BIM d’un projet.

Autodesk est fier d’avoir été le premier sponsor des 1ère et 2ème Edition avec CINOV et renouvèle sa confiance au Groupe Le Moniteur cette année avec son Partenariat Platinum. Il sera aux côtés de la Fédération CINOV et de son Partenaire ATTIC.

Sur les 12 derniers BIM d’Or primés en 2014 et 2015, les 10 lauréats ont utilisé des Solutions Autodesk BIM telles que Revit et le BIM d’or 2015 a été attribué à l’ENS Cachan et Renzo Piano Building Workshop utilisant Revit et Navisworks. Ces BIM d’argent et BIM d’or ont quasiment tous réalisé des échanges openBIM au format IFC de buildingSMART afin d’assurer une collaboration optimale de projet.

buildingSMART

Qui sera le nouveau vainqueur de cette édition 2016 ? Suspens et que le meilleur gagne.

Découvrez le site des BIM d’or 2016 en cliquant ici.

Interview BIM Managers – Episode #11 Didier Hoffman, BIM et CAD Manager chez Assar Architects

Nous sommes heureux en cette rentrée de commencer sur une note positive et européeene avec l’interview de notre Star Belge du BIM, Didier Hoffman, architecte et CAD Manager de l’agence Assar Architects mais aussi très connu pour ses tutoriaux sur Elephorm.

DHO

Didier Hoffman, architecte

BIM et CAD Manager – ASSAR Architects

Auteur de formations Revit chez Elephorm

Certification professionnelle Autodesk Revit

 

Bonjour Didier,

Et bienvenue sur ABCD Blog ! Nous sommes heureux d’avoir ce deuxième témoignage européen, avec certainement le plus connu de nos amis Belges, Didier Hoffman. La Belgique avance elle-aussi avec le BIM, nous l’avons constaté lors du dernier BIM’s Day de Mediaconstruct mais nous allons surtout découvrir ton parcours exemplaire.

Didier, pourrais-tu tout d’abord te présenter et nous raconter ton parcours d’architecte et tes premiers pas dans la technologie 3D qu’on n’appelait pas encore BIM, et notamment tes débuts chez Assar architects ?

Lorsque j’ai dû choisir quelles études entamer, j’ai longuement hésité entre l’informatique et l’architecture. Je me suis finalement lancé dans l’architecture, en me disant qu’il serait probablement plus facile d’ajouter l’informatique au métier d’architecte, plutôt que l’inverse ! Même si ce ne fut pas facile au départ : nous étions la première promotion à avoir la possibilité de prendre une option en informatique, et à l’époque nous étions considérés comme des « suppôts de Satan ». Le discours des professeurs d’atelier était : « Comment pouvez-vous imaginer qu’on dessinera un jour des plans d’architecte à l’ordinateur ! » C’étaient des visionnaires !

Quoi qu’il en soit, j’ai persévéré et obtenu mon diplôme. J’ai eu alors la grande chance de pouvoir immédiatement rentrer au bureau Assar architects. A l’époque (c’était en 1987), le bureau Assar était précurseur en la matière, puisque grâce au logiciel « Star Architecture (logiciel belge, il faut le dire ! ), nous produisions déjà les plans, coupes, élévations et perspectives de manière automatique à partir d’un modèle 3D. On ne parlait pas encore de BIM à l’époque (même s’il était possible de déjà sortir des quantitatifs). Nous étions plus concernés à l’époque par l’intelligence de la démarche 3D et de la cohérence que celle-ci apportait dans les dossiers. Le matériel était très onéreux, les logiciels également, le risque était élevé, et c’est donc réellement grâce à la vision juste et pertinente de Eric Ysebrant de Lendonck, administrateur délégué à l’époque, et des quelques « geeks » en 3D qui l’entouraient que Assar a connu son essor dans la 3D.

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Etais-tu dès le départ en charge des questions relatives aux outils numériques ?

Assar était à l’époque divisé en équipes, réels pôles de compétence. Un projet n’était donc pas géré par une même équipe du début à la fin, mais passait dans les mains de différentes équipes spécialisées dans leur domaine, suivant l’étape du dossier. Il y avait donc une équipe « informatique », chargée de la réalisation des demandes de permis de construire, tous faits en 3D sur Star. A l’époque j’ai donc tout naturellement rejoint cette équipe. J’ai donc commencé par faire mon travail de « stagiaire architecte ». La méthode 3D en Star nécessitait des mises en place de procédures, de bibliothèques 3D, etc… Vu ma passion pour l’informatique, j’ai participé très vite au développement de ces aspects, et c’est réellement là que ma passion pour les développements de ce type est née.

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Quand et comment Assar est passé au BIM et à Revit ? Quelle stratégie as-tu mise en place pour atteindre tes objectifs ?

Il y a une dizaine d’années, nous avons constaté que les développements du module « Archi » de Star ralentissaient de manière inquiétante ! En effet, Star a commencé à développer des outils dans d’autres domaines, probablement plus porteurs pour eux, et le module d’architecture n’était visiblement plus dans leurs priorités.

Au vu de cela, nous avons décidé de prendre les devants, en essayant de trouver un remplaçant à Star. Nous préférions avoir le temps de bien comparer, choisir le bon outil, plutôt que d’y être obligé du fait que la vente de Star s’arrêterait. J’ai donc entamé une « croisade », chez tous les producteurs de logiciels 3D de l’époque (on ne parlait toujours pas de BIM ! ). Je leur demandais des démonstrations personnalisées, afin de m’assurer que le futur outil permettait la même richesse et les mêmes performances en 3D que Star. Il n’était pas question de faire le choix d’un logiciel qui nous aurait bridés au niveau des possibilités de modélisation.

Et malheureusement, je n’en trouvais pas, chaque logiciel testé ayant, à un moment ou à un autre, des limitations dans la modélisation que nous n’avions pas avec Star.

Jusqu’au jour où notre revendeur Autodesk m’a contacté, afin de me présenter un nouvel outil fraîchement acquis par Autodesk, du nom de Revit. J’ai été assister à une démo, et comme il me plaît de le dire, il y a ma vie avant ce jour, et ma vie après !

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Ce fut une véritable révélation ! Non seulement les possibilités 3D étaient au rendez-vous, mais nous y ajoutions (on ne parlait toujours pas de BIM) la cohérence des appellations des vues sur les feuilles, les niveaux automatiques,… bref, une quantité de choses bien connues des utilisateurs Revit, qui franchissaient un nouveau pas dans la production graphique intelligente.

Le choix était fait : ce serait Revit. Encore une fois, notre approche n’était à l’époque pas du tout BIM : nous avons fait le choix de Revit en remplacement de Star, donc en tant que super modeleur 3D. Le BIM et l’aspect base de données n’est venu que plus tard…

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Wolu 34 – 1er projet BIM Assar Architects

Cela a-t-il été facile de convaincre l’agence ? Quels écueils as-tu dû surmonter ?

Le fait de changer de logiciel de production graphique pour un bureau d’architecture est une révolution en soi. A l’époque, nous étions contraints d’effectuer ce changement, mais l’équipe « Star » de l’époque était comme je l’ai dit concentrée dans la phase de production des permis de construire. Cela concernait donc finalement un nombre assez restreint de personnes, toutes par la force des choses passionnées par l’informatique. Les difficultés pour ce premier changement n’ont pas été importantes, même si le travail de transfert des bibliothèques et des méthodologies était conséquent !

Où les choses ont commencé à se compliquer, c’est lorsque l’on a compris qu’il y avait autre chose dans Revit que de la 3D, et que le mot BIM a été prononcé pour la première fois !

Cela révolutionnait encore une fois les méthodes ! En effet, il ne fallait plus se contenter de modéliser, mais il fallait réellement alimenter une base de données intelligente, paramétrique et pluridisciplinaire ! Dès le moment où j’ai compris ce que représentait le BIM et ce qu’il allait apporter dans la procédure de construction des bâtiments, il n’était plus question d’utiliser Revit uniquement dans la phase de permis de construire, mais il devenait assez évident que tous les architectes de l’agence devaient être formés, afin que le modèle puisse évoluer du début à la fin dans le format Revit. C’était pour moi une évidence, même si la première étape indispensable à l’époque ne concernait que du BIM niveau 1, et que l’on ne réalisait pas encore d’échange de modèles entre bureaux d’études (BIM niveau 2). Cela viendrait bien par la suite, mais pour cela la condition indispensable pour que l’on puisse sans problème faire du niveau 2 était que le niveau 1 soit implémenté chez tout le monde à l’agence.

Assar n’est pas une petite agence, ce changement concerne plus ou moins 80 personnes !

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Il a donc d’abord fallu convaincre la direction. J’ai obtenu l’accord de démarrer le projet en réalisant une présentation mettant en évidence la manière dont l’implémentation du BIM se passait autour de nous : en France, en Angleterre, aux Pays-Bas, dans les pays nordiques, aux Etats-Unis, etc…

Curieusement, même si les recommandations pour passer aux BIM sont européennes, la Belgique semblait ne pas vouloir se réveiller. A l’époque où en France on parlait déjà de l’échéance de 2017 pour les marchés publics de plus de 2.000 m2, en Belgique, c’était toujours le calme plat et le silence…

Je suis malgré tout parvenu à convaincre qu’il fallait se préparer, car forcément la Belgique allait se réveiller. De la même manière que nous avions pris les devants en cherchant à remplacer Star, nous devions prendre les devants afin que le jour où on nous imposerait le BIM pour les marchés publics, Assar serait prêt et rodé depuis longtemps. Je ne voulais pas que nous vivions un vent de panique comme il a existé en France où toutes les agences ont dû se lancer de manière effrénée et obligatoire dans des formations afin de pouvoir respecter cette échéance de 2017.

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Hôpital du Chirec – Projet BIM Assar Architects

Assar a toujours voulu être précurseur dans la 3D, et nous nous devions de garder une longueur d’avance.

C’est dans cette phase que nous nous trouvons actuellement : la formation de tous les collaborateurs à l’utilisation de Revit. La démarche est difficile, car comme je le disais, cela concerne tout le monde, et contrairement à la première vague « facile » qui a vu passer des utilisateurs 3D Star à Revit, je me retrouve ici à former des gens en Revit alors qu’ils ont toujours travaillé en 2D. La révolution est double : la 3D, et l’aspect BIM et base de données ! Même si dans les faits, toutes les personnes de cette catégorie formées actuellement ne veulent plus entendre parler de 2D, le fait d’ajouter de la base de données et leur demander d’alimenter le modèle avec des éléments autres que graphiques est beaucoup plus compliqué. Cela le restera tant que l’intérêt de la chose ne sera pas évident, et ça le deviendra le jour où la collaboration entre bureaux d’études deviendra normale et régulière.

Tu es connu (très) en France pour tes tutoriaux sur Elephorm. Le savais-tu et peux-tu nous expliquer cet amour du partage de tes connaissances ? Comment tout a commencé ?

Tout a commencé comme je l’ai dit par le développement des méthodologies Star, auxquelles j’ai tout de suite pris goût. Une autre étape importante que nous avons vécue chez Assar a été le remplacement des tables à dessin par des ordinateurs. Cela concernait à l’époque toutes les personnes autres que l’équipe Star. Le choix s’est porté assez naturellement sur AutoCAD. C’est là que j’ai réalisé mon premier vrai travail de « formateur » (ou devrais-je dire d’évangéliste), car j’ai pris ce défi en mains, et j’ai formé tous les collaborateurs à AutoCAD. Je pense avoir alors acquis des compétences d’orateur et de « prof »…

C’est devenu alors une vraie passion, et c’est donc tout naturellement que j’ai proposé mes services chez Elephorm, afin de pouvoir diffuser vers un plus grand nombre de personnes ! Cela allait dans le sens du partage et du développement du BIM en général et de Revit en particulier. Plus il y aurait de gens formés au BIM et à Revit, et plus la vulgarisation et la diffusion du logiciel allaient pouvoir s’étendre.

Ce pari s’est d’ailleurs soldé par une réussite totale puisque l’année passée, j’ai été sacré « elephormateur » numéro un : la formation Revit que j’ai réalisée chez eux a été leur meilleure vente !

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Bravo ! Venons-en au nerf de la guerre, le BIM Management. Peux-tu nous expliquer ta journée type et les difficultés auxquelles tu es confronté ?

Comme je l’ai expliqué, nous sommes dans une phase de formation à Revit, qui pour l’instant se veut « graphique » principalement. En effet, les échanges avec les bureaux d’études sont encore très rares chez nous en Belgique, et l’aspect BIM de la base de données ne viendra que lorsque ces échanges deviendront monnaie courante. Ce n’est pas encore le cas et je me concentre donc sur la formation des collaborateurs à Revit, afin que le jour où l’on devra ajouter la couche « BIM » à nos fichiers, les gens seront rôdés en Revit. A chaque étape suffit sa peine. D’abord de bons « modeleurs », et ensuite de bon « BIMeurs » !

Donc par la force des choses je ne me considère pas encore ici en interne comme BIM Manager, mais plutôt comme un « CAD Manager ». Même si, en-dessous de la table, nous mettons au point des méthodes et des bibliothèques qui nous amènent tout naturellement vers du niveau 2, nous n’en sommes pas encore là, à l’exception de quelques dossiers où la collaboration est partiellement effective.

Donc à quoi ressemble une journée type ? Difficile à dire ! Dans la mesure, du possible, je reste encore en production (je suis malgré tout architecte !). Cela me permet de rester dans la mouvance des dossiers actifs, et de développer dès lors des méthodologies qui sont en harmonie avec la manière dont les dossiers sont produits. J’ai vu trop de « professeurs académiques » n’ayant plus pratiqué depuis des années et qui étaient en décalage total par rapport à la réalité du métier.

Donc à côté de la production, je développe des modes d’emploi, des « trucs et astuces », des bibliothèques… Et puis je suis présent pour le « helpdesk » journalier pour tous les utilisateurs, donc c’est 10 000 fois par jour que je réponds aux questions et inquiétudes des collaborateurs. C’est parfois fatiguant, mais ça rentre dans la logique du développement chez Assar, et donc je mets un point d’honneur à répondre à toute demande, le plus rapidement possible, et avec bonne humeur !

Quelles sont selon toi les qualités essentielles pour être un bon BIM Manager ?

Qu’est ce qu’un BIM Manager ? Un architecte ? Un maître d’ouvrage ? Un entrepreneur ? Ou quelqu’un d’autre encore ? Le BIM Manager devra être LA référence sur toute la durée du processus de construction du bâtiment en vue d’assurer la parfaite cohérence entre tous les intervenants, afin d’avoir un flux de transmission des données sans aucune perte, quelle que soit la phase dans laquelle on se trouve, et quel que soit l’intervenant, qui travaille avec son propre logiciel.

Un BIM Manager ne peut donc être un jeune sorti tout juste des écoles : il faut avoir un parcours professionnel déjà bien rôdé, avec beaucoup d’expérience qui permettre d’être parfaitement à l’aise dans l’acte de construire.

Ceci dit, les acteurs de la construction sont forcément par définition au départ parfaitement au point dans LEUR métier. Etre BIM Manager suppose d’être au courant des métiers des autres, ou tout le moins de savoir comment les autres travaillent… C’est pour cela que je pense sincèrement qu’aucun architecte, aucun entrepreneur, aucun maitre d’ouvrage ne peut se prétendre être BIM Manager sans avoir suivi une formation qui lui permette d’approcher de manière pertinente les métiers des autres intervenants, au moins dans leur méthode de production (méthodologie et outils).

Un architecte ne doit pas devenir entrepreneur, mais l’architecte qui voudra se prétendre BIM Manager devra comprendre les outils et la méthode de travail de l’entrepreneur.

Il faudra donc également que le BIM Manager soit un peu « geek », et féru d’informatique, car le flux fluide entre les intervenants, depuis la programmation du projet jusqu’à son exploitation devra supposer une maîtrise de beaucoup de logiciels et de protocoles d’échanges.

Quelles solutions logicielles incontournables pour le BIM utilisez-vous au quotidien ?

Comme je l’ai dit, malheureusement, en Belgique nous n’avons que trop peu l’occasion de travailler en réelle collaboration avec les bureaux d’études. Nous en sommes donc dans une phase très « Revit », en vue de préparer cette collaboration.

Toutefois, le premier logiciel à avoir été utilisé dans le cadre du projet de l’hôpital du Chirec est Autodesk Navisworks, car le bureau d’études en techniques spéciales, Ingenium, a travaillé en Revit sur base de notre modèle et les Clash Detections ou détections de collisions ont été réalisés avec Navisworks.

Nous sommes également rentrés dans une première phase de tests d’export de nos modèles en IFC, afin de comprendre ce que nous devons éventuellement modifier dans notre manière de modéliser en Revit pour que les futurs échanges soient les plus performants possibles.

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Peux-tu stp nous raconter tes 2 plus belles expériences en BIM et un échec et pourquoi ?

Les deux plus belles expériences en BIM sont forcément celles pour lesquelles nous avons pu aller plus loin que la simple CAO, et entamer réellement une « aventure BIM ».

Le premier dossier auquel je pense est ancien : il s’agit du projet « Wolu 34 », qui consistait en la réhabilitation d’un immeuble de bureaux en logements. Nous avons pu là pour la première fois exploiter à fond les phasages dans Revit.

Wolu 34 – 1er projet BIM Assar Architects – Etat existant

Le bâtiment a été entièrement désossé (on est revenu à l’ossature béton). Toutes les phases de démolition, de reconstruction ont été gérées de manière automatique en Revit. Cela fut une très belle expérience et une très belle démonstration de ce que le BIM promettait ! Ce fut la première réelle opportunité pour montrer à tout le monde chez Assar que Revit était « plus » que de la simple modélisation.

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Wolu 34 – 1er projet BIM Assar Architects – Etat rénové

La deuxième expérience à laquelle je pense est tout naturellement l’hôpital du Chirec, pour lequel la collaboration avec le bureau d’études en techniques spéciales (Ingenium) a été exploitée totalement…

Un échec ? Pas vraiment d’échec dans le sens propre du terme où l’on pourrait dire que l’on regrette l’utilisation de Revit et / ou du BIM. Disons que d’une manière générale, lorsque l’on travaille un dossier en Revit, tout au long de la phase chantier, et que le maître de l’ouvrage nous réclame un dossier TQC en fichiers DWG… ça, c’est un échec !

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Hôpital du Chirec – Projet BIM Assar Architects

Considères-tu que les architectes soient en retard par rapport aux entreprises de construction et ingénierie sur la maitrise du BIM ?

On ne peut pas vraiment parler de retard, mais disons qu’il est clair que les entreprises ont perçu plus rapidement le potentiel énorme qu’apportait le BIM pour leur travail. Mais de nouveau, pouvons-nous réellement parler de BIM, et donc de collaboration ? Dans l’état actuel des choses, nous sommes parfois confrontés à des entreprises qui vont prendre la responsabilité de refaire un modèle BIM complet sur base des dossiers d’appel d’offres, afin de s’assurer de la parfaite cohérence des études. Cette initiative vient trop souvent du fait que le BIM collaboratif n’a pas été utilisé en amont entre les bureaux d’études. Ils y voient un intérêt évident dans la gestion du chantier, et ils proposent d’ailleurs très souvent au maître de l’ouvrage d’acquérir ce modèle en tant que modèle TQC.

Qu’en est-il du BIM en Belgique ? Cela avance-t-il selon toi ? Nous sentons qu’il se passe des choses intéressantes. Est-ce vrai ?

Effectivement… Beaucoup d’associations professionnelles lancent des initiatives pour présenter le BIM et ses avantages. Des groupes de travail se mettent en place à tous les niveaux. Une des initiatives les plus importantes est celle lancée par le CSTC, sous la présidence de Thomas Vandenbergh (BIM Manager chez Besix), qui a créé plusieurs groupes de travail reprenant en leur sein de nombreux professionnels de tous les niveaux (architectes, entrepreneurs, bureaux d’études, fabricants, etc…).

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Il y a 5 groupes de travail mettant à l’étude les thèmes suivants : les classifications et nomenclatures, les protocoles d’échange, les e-catalogues BIM, les aspects juridiques du BIM, les formations et les profils de compétence.

Les choses commencent enfin à se développer !

Et je pense qu’elles vont dans le bon sens : en effet, ce sont des associations professionnelles qui prennent les choses en main. Toutes les personnes participant à ces développements sont donc des gens qui sont dans le métier, qui réalisent des bâtiments, chacun dans leurs domaines. Cela ne peut donc qu’aboutir à des procédures et méthodologies en parfaite cohésion avec la manière dont les bâtiments sont réalisés. Ce ne sont pas des développements « intellectuels » réalisés en vase clos, mais bien des développements pratiques et concrets réalisés par des acteurs dans l’acte de construire.

Le BIM et les outils du BIM sont-ils enseignés en Belgique ?

Dans une certaine mesure. J’ai enseigné deux années à l’Ecole Supérieure des Arts de Bruxelles. J’y ai donné des cours de Revit dans la dernière année (la 3ème) en option « Dessin et Technique en Architecture ». Il est très difficile de faire bouger les choses dans l’enseignement, et mon cours de Revit n’était finalement qu’une « information » sur ce que le logiciel permettait de faire.

En effet, les étudiants reçoivent dès la première année un cours sur AutoCAD 2D, qu’ils maîtrisent donc très bien en arrivant en troisième année. Mon cours se concentrait sur deux heures par semaine, durant cette dernière année. Il est évident que pas un seul étudiant n’osait prendre le risque de présenter son projet en Revit, car l’outil n’était pas maîtrisé et le risque était donc trop grand !

Les choses évolueront réellement lorsque les logiciels BIM seront enseignés dès la première année. Mais c’est très compliqué au niveau des heures et des crédits : les horaires sont pleins, et on ne peut imaginer ajouter un cours qu’en en supprimant un autre…

Je pense qu’en faculté d’architecture, les problèmes doivent être similaires, même si là, je n’ai pas d’expérience à fournir.

On te voit aussi beaucoup en France dans des actions de formation avec d’autres professionnels. Est-ce l’amour de notre pays ou autre chose ?

Cette collaboration avec la France a démarré lorsque j’ai rencontré Jacques Lévy-Bencheton (CAD et BIM Manager à l’agence Brunet Saunier Architecture), il y a maintenant de nombreuses années. C’était à l’occasion de travail sur un forum AUGI d’utilisateurs Revit.

Nous avons sympathisé, et comme nos deux agences se développaient dans le BIM de manière plus ou moins parallèle et identique, nous avons décidé de travailler ensemble au développement de méthodes de travail : mettre en commun nos connaissances spécifiques pour faire progresser les deux agences.

De fil en aiguille, de nombreux contacts se sont réalisés en France, et effectivement, la prochaine étape est le fait que je vais participer, toujours avec Jacques, à une formation de BIM Management réalisée par la société « Sightline », dont Jacques est membre fondateur, et qui sera donnée à l’ESTP à Paris.

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Ceci dit, tu me parles de l’amour de la France : il est présent aussi ! A titre personnel, j’ai une maison dans le Sud de la France où je passe la plupart de mes vacances, et me retrouver là me ressource énormément…

Malgré ton excellente maitrise du BIM, tu sembles remettre souvent les choses établies en question. Pourquoi ?

Ce n’est pas les choses établies que je remets en question, au contraire ! Ce qui est établi et acquis est tout bénéfice.

Où je relativise souvent mon discours, c’est dans cette telle différence que l’on constate dans le développement du BIM en Belgique et dans les autres pays.

Comme je le disais, nous n’avons que trop rarement l’occasion de travailler en collaboratif avec les bureaux d’études. On parle beaucoup du BIM, on développe des méthodologies et des procédures dans des groupes de travail, mais sur le terrain, les choses ne vont pas aussi vite que je le souhaiterais.

C’est un constat que je fais lorsque je vois la manière collaborative et efficace qui existe déjà ailleurs, et notamment en France.

Ceci dit, comme je l’ai dit plus haut, les nombreux groupes de travail qui voient le jour en Belgique et la pertinence de leur approche fait que la Belgique va rattraper tout le monde, j’en suis sûr !

Quelles sont tes prochains défis pour l’agence Assar d’une part et pour toi ensuite ?

Pour ce qui concerne Assar, mon premier grand défi est évidemment le fait de terminer la formation de tous les collaborateurs à l’utilisation de Revit. C’est la première étape.

Pour donner une idée, nous en sommes aujourd’hui à plus ou moins la moitié de gens formés, soit plus ou moins 40 personnes. Lorsque cette étape sera terminée, nous aurons une « force de frappe » inégalée en Belgique.

Le défi suivant sera alors de faire émerger de Assar le BIM niveau 2, qui nous permettra de réaliser enfin un travail collaboratif, dans un premier temps dans les phases de construction, puis je l’espère très vite dans un processus BIM complet. Cela dit, Assar est d’ores et déjà prêt pour ce passage au niveau 2 ; nous sommes simplement en attente et « avides » de voir le nombre de bureaux d’études qui gravitent autour de nous passer au BIM.

J’ai encore besoin de quelques mois pour terminer la formation de tout le monde. J’espère que l’aboutissement de cette étape coïncidera avec le « réveil » de la Belgique, et que les bureaux d’études et autres intervenants seront alors prêts pour se lancer dans l’aventure avec nous.

Enfin, pour moi, je souhaite passer très vite d’une compétence de CAD Manger aboutie et de BIM Manager en devenir, à une compétence de BIM Manager complet. En cela, la formation à laquelle je vais participer à l’ESTP va grandement m’aider. En effet, si j’y donnerai personnellement les cours de modélisation en Revit, l’équipe de professeurs est nombreuse et tous les profils sont ultra compétents dans leurs domaines respectifs. Suivre en parallèle aux cours que je donne, les cours des autres professeurs me donnera un atout énorme et des compétences nouvelles que je suis impatient de pouvoir apporter à Assar.

Merci encore pour cette belle interview Didier. Nous te souhaitons une bonne continuation et encore de nombreux succès en BIM, en Belgique, en France, et ailleurs.

Bien à toi.

Emmanuel

Autodesk University 2016 – Les inscriptions sont ouvertes !

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La Grand Messe des Professionnels de l’architecture, l’ingénierie et la construction, ainsi que des autres mondes tels que l’Industrie et le Média et Divertissement – qui ont une longueur d’avance ou en sont à la recherche – est ouverte aux inscriptions !

Le BIM, la réalité virtuelle, la réalité augmentée, le SIG, les effets spéciaux, la robotique, l’impression 3D, l’Internet des objets et toutes ces grandes tendances vous intéressent ? Alors comme plus de 9000 visiteurs du monde entier chaque année, venez écouter les autres professionnels, les gourous, dirigeants, experts, professeurs, étudiants, mentors, vous raconter leur belles expériences d’un numérique maîtrisé qui leur donne un avantage concurrentiel, augmente leur créativité et leur compétitivité et leur ouvre les portes des pays du monde entier, ou tout simplement des marchés de leurs pays…grâce aux solutions numériques innovantes d’Autodesk.

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Pour cela, rien de plus simple. Commandez votre aller-retour pour Las Vegas, une chambre à l’hôtel Venetian ou proche et l’entrée d’Autodesk University 2016 (AU 2016, Hey You en anglais) dès maintenant afin d’économiser sur le tarif de l’entrée. L’évènement se déroulera du 15 au 17 novembre 2016.

Pour découvrir AU 2016 et tout savoir, rien de plus simple que de cliquer ici.

Vous y découvrirez l’agenda et tous les titres des sessions disponibles. La France sera largement représentée avec des présentations des Sociétés :

  • Arcadis sur une expérience BIM sur une extension de grand projet routier
  • Artelia sur le déploiement du BIM au sein de cette grande Ingénierie
  • EGIS sur la conviction et la motivation du passage au BIM au sein d’une grande ingénierie
  • Systra sur le projet du Grand Paris
  • Vinci Construction France sur l’implémentation du BIM au sein du Groupe

Merci et bravo par avance à tous ces Experts…