[Obligation] C’est officiel ! En Irlande, le BIM sera progressivement obligatoire pour les projets d’infrastructure à partir de 1 à 100 millions d’euros sur 4 ans !

Des obligations BIM dans le CWMF à partir de janvier 2024

Après de nombreux pays européens, c’est au tour de l’Irlande de lancer son obligation du BIM pour les grands projets. La France reste désormais l’une des seules grandes puissances européennes à ne pas avoir mis en place d’obligation du BIM. Nous sommes désormais bien isolés.

Suite à l’annonce par les ministres Irlandais Donohoe (Ministre des Dépenses publiques, du déploiement de Plan de Développement National et de la Réforme) et Smyth (Ministre d’État aux Marchés publics et à l’eGovernment) d’un ensemble de réformes contractuelles visant à renforcer la confiance dans l’exécution du Plan de Développement National, cette note d’information fournit des détails supplémentaires sur le rôle du BIM et la durabilité dans ces réformes, ainsi qu’un calendrier pour l’adoption du BIM dans le secteur public en Irlande.

Deux des mesures annoncées ont le potentiel de transformer la conception, la construction et l’exploitation des projets de travaux publics au cours des prochaines années, avec notamment l’arrivée de l’obligation BIM.

Le Gouvernement Irlandais souhaite s’assurer que les infrastructures construites pour servir la communauté et favoriser une économie prospère ont le moins d’impact possible sur l’environnement. Il souhaite également construire plus efficacement pour conserver des ressources précieuses afin d’atteindre les objectifs ambitieux de leur plan d’action climatique, réduire les déchets et augmenter la productivité.

Durabilité

La mesure du carbone généré dans l’exploitation des actifs bâtis est au centre des préoccupations des concepteurs de bâtiments, des législateurs et des décideurs depuis plusieurs décennies, ce qui a pour résultat que leurs nouveaux bâtiments sont construits à des niveaux de carbone proches de zéro pour leurs besoins de chauffage, de refroidissement et d’éclairage.

Le carbone produit lors de la phase de construction est le prochain domaine auquel il faut s’attaquer.

Selon eux, mesurer et rendre compte du carbone incorporé est essentiel s’ils veulent comprendre quelles mesures peuvent être prises dans la conception et la spécification des bâtiments afin de réduire leur empreinte carbone. Que ce soit en spécifiant des matériaux à faible empreinte carbone ou en incorporant de plus grandes quantités de matériaux recyclés ou en réutilisant des ressources qui sont actuellement envoyées à la décharge.

Ils ont aussi décidé d’adopter la norme internationale de gestion des coûts (ICMS) pour permettre des rapports cohérents sur les coûts, les coûts du cycle de vie et l’analyse du cycle de vie, y compris le carbone incorporé dans le plan de développement national. Les premiers modèles de rapport sur les coûts mis à jour intégrant l’ICMS seront publiés en août 2023. Ils seront mis à jour au début de 2024 pour intégrer le rapport sur le coût du cycle de vie et encore une fois en 2025 pour permettre le rapport sur l’analyse du cycle de vie, y compris le carbone incorporé.

Building Information Modeling

La capacité de traitement des données du Building Information Modeling est essentielle s’ils souhaitent mesurer avec précision le carbone incorporé des projets de construction. Il peut également générer des gains d’efficacité significatifs du point de vue du temps et du coût et permet d’obtenir un résultat de meilleure qualité.

Les exigences BIM seront introduites dans le CWMF (Capital Works Management Framework / Cadre de gestion des travaux d’immobilisations) à partir de janvier 2024. Cela commencera par les grands projets où la capacité à répondre aux exigences BIM est déjà raisonnablement bien établie.

Les exigences BIM s’appliqueront initialement aux projets de plus grande valeur – plus de 100 millions d’euros – et se répercuteront sur les projets inférieurs à 1 million d’euros sur une période de 4 ans.

Calendrier

À partir de janvier 2024, les consultants engagés pour concevoir et superviser la construction de contrats de travaux publics d’une valeur supérieure à 100 millions d’euros auront des exigences BIM incluses dans l’étendue de leurs missions.

Sur une période de 4 ans, ces obligations seront étendues pour inclure l’engagement de consultants et d’entrepreneurs jusqu’aux projets d’une valeur inférieure à 1 million d’euros. À ce stade, tous les projets de travaux publics intégreront les obligations BIM.

La stratégie d’adoption du BIM utilise le pouvoir d’achat du secteur public, qui représente au moins 25 % de l’activité de construction, pour intégrer les exigences de livraison numérique dans le cadre de la stratégie globale du gouvernement visant à numériser le secteur de la construction d’ici 2030.

Tableau : Calendrier d’adoption du BIM dans le secteur public

Valeur du projet / Jalon / Catégorie(s) concernée(s) / Mois

  • 100 M€ / Jalon 1 / Équipe de conception uniquement / Mois 0
  • 100 M€ / Jalon 2 / Entrepreneur & chaîne approvisionn.t / Mois 12
  • 20 M€ / Jalon 3 / Équipe de conception uniquement / Mois 12
  • 20 M€ / Jalon 4 / Entrepreneur & chaîne approvisionnemen.t / Mois 18
  • 10 M€ / Jalon 5 / Équipe de conception uniquement / Mois 18
  • 10 M€ / Jalon 6 / Entrepreneur & chaîne approvisionnemen.t / Mois 24
  • 5 M€ / Jalon 7 / Équipe de conception uniquement / Mois 30
  • 5 M€ / Jalon 8 / Entrepreneur & chaîne approvisionnemen.t / Mois 36
  • 1 M€ / Jalon 9 / Équipe de conception uniquement / Mois 36
  • 1 M€ / Jalon 10 / Entrepreneur & chaîne approvisionnemen.t / Mois 42
  • < 1 M€ / Jalon 11 / Équipe de conception uniquement / Mois 42
  • < 1 M€ / Jalon 12 / Entrepreneur & chaîne approvisionnemen.t / Mois 48

Remarques :

La norme internationale de gestion des coûts fournit une méthodologie unique pour déclarer, regrouper et classer les coûts des projets de construction. L’édition la plus récente fournit un cadre de reporting commun permettant d’explorer l’interrelation entre le coût de construction et les émissions de carbone.

L’ICMS permettra de prendre des décisions sur la base du coût total de possession, y compris les impacts environnementaux des décisions concernant la sélection des matériaux, la conception des fondations et l’utilisation et la production d’énergie.

Associé à la capacité de traitement des données du BIM et la disponibilité de plus grands niveaux d’informations sur les matériaux et les composants de construction, les autorités contractantes et leurs équipes de projet auront la capacité d’examiner la situation environnementale d’un projet à toutes les étapes de son cycle de vie. L’ICMS formalisera le rapport aux points de décision clés.

Le BIM est un processus qui régit la création et la gestion de toutes les informations sur un projet, avant, pendant et après la construction.

L’un des principaux résultats de ce processus est le modèle d’information du bâtiment, la description numérique de chaque aspect de l’actif construit. Ce modèle s’appuie sur des informations rassemblées en collaboration entre toutes les parties prenantes et mises à jour à des étapes clés d’un projet.

Ces mesures s’ajoutent aux réformes des contrats de travaux publics annoncées par le ministre des Dépenses publiques, NPD Delivery and Reform, Paschal Donohoe et le ministre d’État aux Marchés publics et à l’eGovernment, Ossian Smyth. D’autres réformes du cadre de gestion des travaux d’immobilisations seront nécessaires pour donner effet à ces mesures au cours des prochains mois et elles seront communiquées par ces autorités Irlandaises.

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