
Les organisations soussignées dont la Société Autodesk très impliquée pour le respect de l’environnement et du développement durable, soutiennent fermement l’annonce de la présidente von der Leyen concernant l’adoption d’une stratégie européenne de résilience hydrique au cours du cycle politique de l’UE 2024-2029, ainsi que la reconnaissance du fait que l’eau est une ressource indispensable de plus en plus menacée. Aggravant ce défi, l’écosystème européen de gestion de l’eau reste très fragmenté, les compétences et les responsabilités étant souvent réparties entre les autorités publiques nationales, régionales et locales des États membres, et une grande variété d’acteurs privés. Ce paysage complexe rend la mise en œuvre de la politique européenne de l’eau extrêmement difficile – de la directive-cadre sur l’eau aux directives sur l’eau potable, les eaux usées urbaines, les émissions industrielles ou les inondations.
Une partie de la solution à ce défi réside dans la capacité à collecter, analyser et partager des données fiables, permettant ainsi de prendre de meilleures décisions par toutes les parties prenantes concernées tout au long du cycle de l’eau, y compris dans les domaines de l’eau potable, des eaux souterraines, des eaux pluviales et des eaux usées. Or, on constate actuellement une pénurie de données fiables et un manque de mesures au niveau de l’UE, par exemple sur des questions telles que les fuites d’eau, ce qui entraîne un manque de visibilité sur les actions spécifiques à mener. De plus, la gestion et l’analyse des données sont essentielles pour éclairer les décisions concernant, par exemple, la prévention de la pollution et des fuites, l’efficacité énergétique, la gestion de l’eau et des eaux usées, ou l’attribution des droits d’eau. Le déploiement des technologies de surveillance et de modélisation reste encore insuffisant dans de nombreux États membres, et la numérisation du secteur est beaucoup trop lente. Pour parvenir à une Europe résiliente face aux défis de l’eau, les décideurs politiques de l’UE devraient élaborer une stratégie ambitieuse et globale, soutenue par des financements européens dédiés, qui promeuve l’adoption de la numérisation et des solutions axées sur les données tout au long de la chaîne de valeur de l’eau. Ceci est essentiel pour favoriser une approche « Une seule eau » et renforcer le lien entre les transitions vertes et numériques, ainsi que pour garantir la sécurité et la résilience énergétique de l’UE, renforcer la compétitivité industrielle, préserver la restauration de la nature et la biodiversité, et prendre les mesures décisives nécessaires pour un avenir plus durable.
1 Voir « Le choix de l’Europe : Orientations politiques pour la prochaine Commission européenne 2024-2029 », page 22.
Autodesk et ses partenaires sont donc impatients de contribuer aux futures propositions de la Commission Européenne visant à numériser la gestion, les cycles et les services publics de l’eau, ainsi qu’aux travaux visant à faciliter les investissements publics et privés dans les technologies et les infrastructures hydrauliques transfrontalières – annoncés dans la lettre de mission de la nouvelle commissaire désignée pour l’environnement, la résilience de l’eau et une économie circulaire compétitive. i* Afin de soutenir une Europe résiliente face aux défis liés à l’eau et de contribuer à la pleine réalisation du potentiel de la double transition verte et numérique, les organisations soussignées – représentant les principaux innovateurs de l’ensemble de l’écosystème de la gestion de l’eau – appellent conjointement les décideurs politiques européens et nationaux à adopter les actions suivantes en priorité au cours du nouveau cycle politique (2024-2029) :
01
Élaborer d’urgence un plan d’action à l’échelle de l’UE sur la numérisation dans le secteur de l’eau, comprenant des propositions clés, des recommandations, des bonnes pratiques et des programmes de partage des connaissances afin d’accélérer l’adoption de l’innovation axée sur les données tout au long de la chaîne de valeur de l’eau aux niveaux municipal, industriel et des consommateurs, y compris les infrastructures construites et fondées sur la nature. Les jumeaux numériques et les solutions numériques pour la surveillance, l’analyse et la gestion de l’eau potable, des eaux souterraines, des eaux pluviales et des eaux usées restent des outils largement sous-exploités en Europe.
02
Mettre en place des financements et des incitations spécifiques de l’UE pour soutenir le secteur de l’eau dans ses efforts de numérisation, notamment dans le cadre des discussions sur le prochain cadre financier pluriannuel. Par exemple, le financement par l’UE de projets spécifiques pourrait être lié à des résultats axés sur les données, par exemple sur les fuites d’eau, la gestion de l’eau potable/des eaux usées, la surveillance des eaux souterraines ou l’efficacité énergétique, les coûts d’exploitation et la gestion des actifs des infrastructures nouvelles et existantes. L’eau devrait être une priorité dans les cadres de financement existants, notamment le Fonds de cohésion et les plans nationaux pour le climat et l’énergie (et les fonds correspondants).
03
Accélérer la mise en œuvre de la législation européenne existante sur l’eau au niveau national avec le soutien de la numérisation. Le partage des connaissances sur la manière dont les technologies numériques de l’eau peuvent contribuer à ces objectifs devrait être promu entre les États membres, de même que le renforcement des capacités aux niveaux local, régional et national (par exemple, en matière de surveillance et de modélisation, d’interopérabilité des formats/normes de données, de réduction des fuites et d’efficacité énergétique).
04
Développer les compétences numériques et les programmes de recherche et développement axés sur l’eau, notamment grâce à la collaboration avec les universités, les centres de recherche et les petites et moyennes entreprises. Alors que de nombreux secteurs souffrent actuellement d’une pénurie de compétences, le besoin est particulièrement aigu dans le secteur de l’eau et est exacerbé par la cybersécurité et les menaces qui pèsent sur les systèmes d’approvisionnement en eau. Le secteur devra attirer davantage de jeunes diplômés maîtrisant les technologies et la cybersécurité, dans un domaine qui n’est pas traditionnellement considéré comme technologique.
05
Communiquer la valeur de l’eau par le biais de campagnes dédiées, en utilisant pleinement les outils numériques et les plateformes de médias sociaux, ainsi qu’en faisant preuve de transparence envers les consommateurs. Diffuser ce message auprès des jeunes générations est un élément clé pour attirer des talents dans le secteur de l’eau, y compris ceux issus du domaine technologique. Nous soutenons fermement les efforts de communication actuellement déployés par la Commission européenne à cet égard et encourageons leur développement au cours du nouveau cycle politique de l’UE.
i* Voir ici.
Source ici.
