John Sullivan, Mission développement des écosystèmes AEC et BIM dans le monde

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John Sullivan

AEC Sales Development Manager Worldwide

Autodesk, Inc.

john.sullivan@autodesk.com

Nous recevons cette semaine John Sullivan, Manager de l’Equipe de Développement des écosystèmes AEC dans le monde chez Autodesk, un Apôtre qui avec son équipe porte la bonne parole de la digitalisation et de la BIMisation du secteur de l’AEC, permettant ainsi une accélération de l’adoption de ces nouveaux processus dans le monde. Découverte…

Bonjour John,

Merci d'avoir accepté cette interview afin que les lecteurs d’ABCD Blog vous découvrent en France. Vous êtes responsable du développent des écosystèmes AEC et BIM dans le monde chez Autodesk et vous avez une équipe dédiée.

 

Mais d'abord, pourriez-vous nous en dire plus sur votre parcours et votre expérience avant de rejoindre Autodesk ?

Je travaille chez Autodesk depuis 1993, où j’ai fait une grande partie de ma carrière. A l’origine, j’ai une formation de géographe numérique et j'ai passé plus tard une maîtrise en informatique.

Avant d'entrer chez Autodesk, j'ai travaillé comme géomètre-topographe sur des chantiers de construction. Mon travail préféré fut la construction d'un lac dans la région médio-atlantique des États-Unis. Pour atteindre le socle géologique et ancrer correctement les fondations du barrage, nous avons fait beaucoup de dynamitage. C'était amusant.

L’une de mes autres mission fut de créer, avec l'Agence fédérale de gestion des urgences fédérale des États-Unis, des produits cartographiques numériques – des cartes d'assurance contre les inondations et d'autres systèmes de bases de données numériques de Systèmes d'information géographique (SIG).

J'ai également travaillé pour un revendeur Autodesk à Washington D.C. pendant plusieurs années. J'étais responsable du support technique et pour la réalisation de démonstrations logicielles : AutoCAD, Civil 3D et AutoCAD Architecture, ainsi que l’organisation des formations sur les stations de travail PC et Unix et l'assemblage de matériel pour les clients. – C'était il y a un moment déjà.

 

Quel est votre rôle chez Autodesk ? Expliquer le développement des écosystèmes AEC au commun des mortels n’est pas évident. De quoi s'agit-il vraiment et à quel point cela est-il important pour l'industrie de l'AEC et pour Autodesk ?

Oui, le développement des écosystèmes AEC est un nom un peu fou.

Le cœur de ce que nous faisons est d'écouter et d'essayer de comprendre la manière dont la modélisation numérique 3D intelligente peut aider à résoudre des problèmes pour un flux de travail particulier du secteur de l’AEC ou de l'industrie. Nous décrivons une industrie avec tous ses contributeurs / fournisseurs / participants comme un «écosystème». Ceux-ci peuvent être des maîtres d'ouvrage, des entrepreneurs, des concepteurs ainsi que toute autre personne pouvant participer à un projet. Nous travaillons à développer et faire évoluer les écosystèmes de concepteurs / entrepreneurs / AMO BIM, Experts BIM et 3D qui résolvent efficacement les problèmes de conception et de construction du secteur de l’AEC.

Un exemple de cette approche est le travail que nous avons fait avec le General Services Administration (GSA) des États-Unis. Le GSA est le propriétaire du gouvernement fédéral gérant les locataires des bâtiments du gouvernement civil.

Le GSA a compris que les modèles 3D (BIM) pourraient aider à maîtriser les coûts du projet, la durée du projet et la gestion de l'occupation des espace pour les bâtiments nouveaux et existants (environ 8000). Notre équipe a travaillé avec le GSA à créer des types de salles BIM GSA standard, ainsi que des espaces GSA standard. Nous avons sauvegardé ces typologies de pièce / espace GSA dans un modèle Revit.

Nous avons ensuite distribué ces modèles gratuitement aux équipes de conception et de construction du GSA (l'écosystème). Avec ce gabarit de données standard, le GSA peut capturer les informations spatiales pour tout projet de manière attendue et comparer l'utilisation de l'espace dans son portefeuille de bâtiments. Pour les livrables, le GSA a demandé trois formats :

a) Un fichier IFC

b) Un fichier BIM natif (Revit dans notre cas)

c) Un fichier DWG

Cela a permis une certaine flexibilité dans l'approvisionnement des fournisseurs. Grâce à cette information spatiale standard, le GSA peut demander si le programme demandé à GSA pour un nouveau bâtiment correspond à ce qui a finalement été construit. Avec un écosystème de modélisation 3D standard, le GSA peut répondre à ces questions rapidement et facilement. Ceci est un exemple de la facilitation d'un écosystème BIM AEC et c’est un exemple du travail de notre équipe. Plus d'informations sur ce programme peuvent être trouvés ici :

https://www.gsa.gov/real-estate/design-construction/3d4d-building-information-modeling/bim-guides/bim-guide-02-spatial-program-validation

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Figure 1 Exemples de types d'espace standard GSA

Un défi dans la compréhension du travail de notre équipe est que les écosystèmes BIM 3D se développent de différentes façons et qu’il existe de nombreuses façons d'ajouter de la valeur à ces écosystèmes de conception et de construction. Par exemple, écrire des documents de convention d’exécution et de livraison de projet BIM (BEP) est aussi une approche. Enseigner des méthodes BIM 3D professionnelles à des professionnels de la construction en est une autre, et développer des standards de données techniques BIM tels que IFC 2×3 ou IFC 4 en est un autre. Toutes ces approches permettent de créer un écosystème BIM 3D efficace. La variété des projets sur lesquels nous travaillons nous permet d’avoir un travail très intéressant.

 

Vous dirigez une équipe de plusieurs professionnels expérimentés de l'AEC sur plusieurs continents. Que font-ils et comment interagissent-ils avec l'industrie de l'AEC ?

Notre équipe est composée d'une variété de professionnels expérimentés, y compris des architectes, des ingénieurs civils et des experts des normes et standards AEC. Nous enseignons aux professionnels ce qui est pratique et réaliste aujourd'hui, ainsi que ce que l'on peut espérer faire progresser dans l'année ou les deux prochaines années. Notre équipe a travaillé sur des projets AEC avant d’intégrer notre équipe et peut ainsi fournir des informations sur des projets existants dans lesquels ils ont été impliqués.

Par exemple, l’une de nos équipes a développé un flux de travail BIM pour l’Institut de l’Industrie de la Construction (Construction Industry Institute / CII). Ce flux de travail a appliqué les procédures CII Advanced Work Packing (AWP) à notre solution BIM 360. Basé à l'Université du Texas à Austin, CII est le centre de recherche et de développement pour l'industrie des projets d'investissement. Chuck Mies, l’un des membres de notre équipe a travaillé sur ce projet avec Cody Austin. Ce processus applique la technologie BIM d'Autodesk spécifiquement à un flux de travail de construction industrielle (ci-dessous). Dans ce cas, nous avons mappé le flux de travail CII aux capacités de BIM 360 pour répondre aux exigences spécifiques des méthodes d'exécution de projet CII AWP, que vous trouverez ici :

https://www.construction-institute.org/resources/knowledgebase/best-practices/advanced- work-packaging

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Figure 2 – Schéma de workflow CII AWP

Un dernier exemple concerne la Société du Grand Paris. Ce projet est le plus grand projet d'infrastructure en Europe (68 gares, plus de 200kms de lignes ferroviaires, 25 milliards d’€).

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Figure 3 – Projet de la Société du Grand Paris

Emmanuel Di Giacomo travaille sur ce projet pour nous et a mis en place des définitions d'export de données pour Revit afin de répondre aux exigences de la charte de la SGP pour ce projet. Cela incluait notamment le support du géoréférencement des exports de Revit en tant que fichier DWG. Emmanuel a utilisé notre plugin amélioré d'export et de géocodage DWG pour Revit 2018 qu’il a fait personnaliser par nos développeurs pour l’occasion. Cela permet à Revit de géolocaliser les feuilles exportées au format DWG pour répondre aux exigences des livrables de ce projet d'infrastructure. Cette fonctionnalité n'est pas disponible sans ce plugin développé par notre équipe de développement des écosystèmes Autodesk AEC. Le plugin est disponible gratuitement sur ce site : http://www.biminteroperabilitytools.com/

Notre équipe se concentre sur les lacunes dans les flux de travail dans l'industrie AEC. Si nous trouvons des lacunes que nous pouvons atténuer ou corriger, nous travaillons à améliorer aussi ce plug-in ou d’autres. Les capacités de Revit sont une autre façon d’adapter les outils Autodesk à des flux de travail spécifiques.

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Figure 4 – Interface pour l'export géoréférencé de Revit en DWG

Réaliser ces connexions de processus / technologie est très important et est au cœur de ce que notre équipe fait. Pour que le logiciel soit le plus utile possible, il doit fonctionner en conjonction avec les méthodes, processus et les contraintes du projet. Créer ce lien est très important pour notre équipe de développement des écosystèmes AEC.

 

La situation est-elle très différente entre les différents continents? Quel est le niveau de BIM, de digitalisation et de maturité de ces continents et pays, et quel en est le moteur ?

Il y a beaucoup de différences dans la façon dont les équipes projet sont organisées dans le monde, y compris le travail de chacun des membres d’une équipe, et les niveaux de maturité BIM à travers les continents. Il y a aussi beaucoup de similitudes. Certaines tendances générales liées à mon expérience personnelle sont qu'aux États-Unis, les équipes projet peuvent d'abord foncer et ensuite prendre du recul afin de voir comment (ou si) le BIM a fonctionné. Au Royaume-Uni, en France et en Allemagne, la décision d'utiliser le BIM sur un projet est bien plus planifiée. L'accent est également mis sur les normes ouvertes telles que les standards IFC 2×3 et 4 en Europe. L'Asie semble être un peu moins mature dans l'adoption du BIM, mais ils adoptent le BIM maintenant et peuvent avancer très rapidement.

 

Autodesk est fortement impliqué dans les standards ouverts tels que l’openBIM, IFC, COBie, etc. Et vous représentez Autodesk au niveau du SAC de buildingSMART. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ce sujet important ? Pourquoi l’openBIM est si important pour Autodesk ?

L’openBIM, promu et développé par buildingSMART International (BSI), est important pour notre équipe et pour Autodesk car le partage d'informations améliore l'exécution du projet. L’openBIM dispose de ces fonctionnalités et Autodesk prend en charge l’openBIM qui fournit une plate-forme pour le partage de données principalement via les fichiers Industry Foundation Classes (IFC) aujourd'hui. Un examen rapide de ce que nous faisons avec l’IFC peut aider à comprendre l'importance de l'openBIM pour nous. Nos solutions supportant l’IFC en import / export sont plus de 14 : Autodesk Revit (Architecture, Structure, MEP, LT), Autodesk Robot Structural Analysis, Autodesk Navisworks, Autodesk Advance Steel, Autodesk Infraworks Autodesk Inventor, Autodesk BIM 360, Autodesk Civil 3D, AutoCAD Architecture, AutoCAD MEP…

Une fonctionnalité IFC importante que nous offrons est l’accès aux bibliothèques de code de notre moteur IFC Revit Open Source : https://sourceforge.net/projects/ifcexporter 

Cette fonctionnalité est unique parmi les grands éditeurs de logiciels BIM et elle permet aux utilisateurs d'étendre les capacités IFC de Revit sans avoir à attendre de nouvelles versions de Revit. Il y a déjà eu plus de 160 000 téléchargements de cette boîte à outils et de cette bibliothèque open source, ce qui représente au minimum plus d’1 million de moteurs open source IFC installés. L’IFC est un format ouvert, mais la modification du moteur IFC afin d’y ajouter des améliorations est également possible via ces bibliothèques IFC open source Revit. Cela permet à toute personne intéressée d'ajouter des fonctionnalités IFC. Autodesk est en train de faire certifier le moteur open source Revit pour l’IFC 4.0 Design Transfer View et la vue de référence avec buildingSMART international. Vous trouverez des informations sur ce projet ici : http://www.buildingsmart-tech.org/specifications/ifc-view-definition/ifc4-design-transfer-view

Nous soutenons également buildingSMART International en tant que membre du Strategic Alliance Council (SAC) . C'est le plus haut niveau d'adhésion possible en tant que membre de buildingSMART International et cela nous permet de soutenir et de suivre de près les projets de travail sur la norme IFC pour les bâtiments, les routes, les tunnels, les ponts et les chemins de fer. Le partenariat openBIM avec buildingSMART International constitue la base de nos activités d'interopérabilité.

 

Dans quelle mesure le rôle d'Autodesk est-il important et va-t-il changer la manière dont nous concevons, construisons et exploitons les bâtiments et infrastructures ?

Autodesk joue un rôle important dans la façon dont les choses sont conçues et construites. Trois tendances technologiques viennent à l'esprit où nous (Autodesk) participons et participerons plus à l'avenir. Ces tendances sont la réalité virtuelle, la gestion des données d'attributs et le big data.

La Réalité Virtuelle / Réalité Augmentée (VR / AR) sont des outils puissants, mais nous commençons tout juste à utiliser ces technologies aidant à mieux comprendre et découvrir les projets avant qu'ils ne soient construits. Aujourd'hui, beaucoup de travail est en cours sur la VR / AR, et nous soutenons pleinement cette approche, mais la VR / AR deviendra encore plus importante à l'avenir. À mesure que l'interface homme / technologie entre nous et nos logiciels s'améliorera, l'expérience immersive de l'AR / VR gagnera en importance et en puissance dans la communication du parti du projet. Les livrables contractuels papier pourront ainsi être remplacés par des livrables BIM numériques ou même par des hologrammes d'expériences immersives. Ces types de livrables véhiculent une expérience beaucoup plus riche que les fichiers CAO ou les livrables papier d'aujourd'hui. Une deuxième tendance est l'ajout et la manipulation d'informations non graphiques associées ou attachées à des objets BIM. En fonction de ce pour quoi quelqu’un est responsable dans un projet (conception, documentation de construction, fabrication ou exploitation d'une installation), le besoin de textes, de descriptions de matériaux, de spécifications ou d'autres informations non graphiques intégrées ou véhiculées par les objets BIM devient de plus en plus important. Comme avec l’AR / VR, à mesure que les interfaces et les moteurs de stockage et de manipulation s'améliorent, ces informations non graphiques seront plus librement disponibles dans le cadre d’un projet BIM. Tandis que l'augmentation de l’utilisation d'objet BIM va devenir une réalité, la possibilité d'interroger ou de récupérer ces attributs pour les méta-statistiques sur les projets va également augmenter. Une foule de nouvelles informations et de connaissances sur la comparaison de plusieurs projets BIM contribueront à une meilleure prise de décision dans l'ensemble des industries de conception / construction / exploitation du secteur de l’AEC. Je ne sais pas exactement où ira cette tendance dans le big data mais je suis confiant que ce sera très important ! Merci d'avoir pris le temps de lire cette interview. L'avenir de la modélisation numérique BIM est prometteur et notre équipe écosystèmes AEC travaille d'arrache pied sur ces développements technologiques passionnants.

John Sullivan

Pour tout savoir sur l'openBIM chez Autodesk : https://www.autodesk.com/solutions/bim/hub/bim-interoperability

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John Sullivan, Mission développement des écosystèmes AEC et BIM dans le monde

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Autodesk, Inc.

john.sullivan@autodesk.com

Nous recevons cette semaine John Sullivan, Manager de l’Equipe de Développement des écosystèmes AEC dans le monde chez Autodesk, un Apôtre qui avec son équipe porte la bonne parole de la digitalisation et de la BIMisation du secteur de l’AEC, permettant ainsi une accélération de l’adoption de ces nouveaux processus dans le monde. Découverte…

Bonjour John,

Merci d'avoir accepté cette interview afin que les lecteurs d’ABCD Blog vous découvrent en France. Vous êtes responsable du développent des écosystèmes AEC et BIM dans le monde chez Autodesk et vous avez une équipe dédiée.

 

Mais d'abord, pourriez-vous nous en dire plus sur votre parcours et votre expérience avant de rejoindre Autodesk ?

Je travaille chez Autodesk depuis 1993, où j’ai fait une grande partie de ma carrière. A l’origine, j’ai une formation de géographe numérique et j'ai passé plus tard une maîtrise en informatique.

Avant d'entrer chez Autodesk, j'ai travaillé comme géomètre-topographe sur des chantiers de construction. Mon travail préféré fut la construction d'un lac dans la région médio-atlantique des États-Unis. Pour atteindre le socle géologique et ancrer correctement les fondations du barrage, nous avons fait beaucoup de dynamitage. C'était amusant.

L’une de mes autres mission fut de créer, avec l'Agence fédérale de gestion des urgences fédérale des États-Unis, des produits cartographiques numériques – des cartes d'assurance contre les inondations et d'autres systèmes de bases de données numériques de Systèmes d'information géographique (SIG).

J'ai également travaillé pour un revendeur Autodesk à Washington D.C. pendant plusieurs années. J'étais responsable du support technique et pour la réalisation de démonstrations logicielles : AutoCAD, Civil 3D et AutoCAD Architecture, ainsi que l’organisation des formations sur les stations de travail PC et Unix et l'assemblage de matériel pour les clients. – C'était il y a un moment déjà.

 

Quel est votre rôle chez Autodesk ? Expliquer le développement des écosystèmes AEC au commun des mortels n’est pas évident. De quoi s'agit-il vraiment et à quel point cela est-il important pour l'industrie de l'AEC et pour Autodesk ?

Oui, le développement des écosystèmes AEC est un nom un peu fou.

Le cœur de ce que nous faisons est d'écouter et d'essayer de comprendre la manière dont la modélisation numérique 3D intelligente peut aider à résoudre des problèmes pour un flux de travail particulier du secteur de l’AEC ou de l'industrie. Nous décrivons une industrie avec tous ses contributeurs / fournisseurs / participants comme un «écosystème». Ceux-ci peuvent être des maîtres d'ouvrage, des entrepreneurs, des concepteurs ainsi que toute autre personne pouvant participer à un projet. Nous travaillons à développer et faire évoluer les écosystèmes de concepteurs / entrepreneurs / AMO BIM, Experts BIM et 3D qui résolvent efficacement les problèmes de conception et de construction du secteur de l’AEC.

Un exemple de cette approche est le travail que nous avons fait avec le General Services Administration (GSA) des États-Unis. Le GSA est le propriétaire du gouvernement fédéral gérant les locataires des bâtiments du gouvernement civil.

Le GSA a compris que les modèles 3D (BIM) pourraient aider à maîtriser les coûts du projet, la durée du projet et la gestion de l'occupation des espace pour les bâtiments nouveaux et existants (environ 8000). Notre équipe a travaillé avec le GSA à créer des types de salles BIM GSA standard, ainsi que des espaces GSA standard. Nous avons sauvegardé ces typologies de pièce / espace GSA dans un modèle Revit.

Nous avons ensuite distribué ces modèles gratuitement aux équipes de conception et de construction du GSA (l'écosystème). Avec ce gabarit de données standard, le GSA peut capturer les informations spatiales pour tout projet de manière attendue et comparer l'utilisation de l'espace dans son portefeuille de bâtiments. Pour les livrables, le GSA a demandé trois formats :

a) Un fichier IFC

b) Un fichier BIM natif (Revit dans notre cas)

c) Un fichier DWG

Cela a permis une certaine flexibilité dans l'approvisionnement des fournisseurs. Grâce à cette information spatiale standard, le GSA peut demander si le programme demandé à GSA pour un nouveau bâtiment correspond à ce qui a finalement été construit. Avec un écosystème de modélisation 3D standard, le GSA peut répondre à ces questions rapidement et facilement. Ceci est un exemple de la facilitation d'un écosystème BIM AEC et c’est un exemple du travail de notre équipe. Plus d'informations sur ce programme peuvent être trouvés ici :

https://www.gsa.gov/real-estate/design-construction/3d4d-building-information-modeling/bim-guides/bim-guide-02-spatial-program-validation

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Figure 1 Exemples de types d'espace standard GSA

Un défi dans la compréhension du travail de notre équipe est que les écosystèmes BIM 3D se développent de différentes façons et qu’il existe de nombreuses façons d'ajouter de la valeur à ces écosystèmes de conception et de construction. Par exemple, écrire des documents de convention d’exécution et de livraison de projet BIM (BEP) est aussi une approche. Enseigner des méthodes BIM 3D professionnelles à des professionnels de la construction en est une autre, et développer des standards de données techniques BIM tels que IFC 2×3 ou IFC 4 en est un autre. Toutes ces approches permettent de créer un écosystème BIM 3D efficace. La variété des projets sur lesquels nous travaillons nous permet d’avoir un travail très intéressant.

 

Vous dirigez une équipe de plusieurs professionnels expérimentés de l'AEC sur plusieurs continents. Que font-ils et comment interagissent-ils avec l'industrie de l'AEC ?

Notre équipe est composée d'une variété de professionnels expérimentés, y compris des architectes, des ingénieurs civils et des experts des normes et standards AEC. Nous enseignons aux professionnels ce qui est pratique et réaliste aujourd'hui, ainsi que ce que l'on peut espérer faire progresser dans l'année ou les deux prochaines années. Notre équipe a travaillé sur des projets AEC avant d’intégrer notre équipe et peut ainsi fournir des informations sur des projets existants dans lesquels ils ont été impliqués.

Par exemple, l’une de nos équipes a développé un flux de travail BIM pour l’Institut de l’Industrie de la Construction (Construction Industry Institute / CII). Ce flux de travail a appliqué les procédures CII Advanced Work Packing (AWP) à notre solution BIM 360. Basé à l'Université du Texas à Austin, CII est le centre de recherche et de développement pour l'industrie des projets d'investissement. Chuck Mies, l’un des membres de notre équipe a travaillé sur ce projet avec Cody Austin. Ce processus applique la technologie BIM d'Autodesk spécifiquement à un flux de travail de construction industrielle (ci-dessous). Dans ce cas, nous avons mappé le flux de travail CII aux capacités de BIM 360 pour répondre aux exigences spécifiques des méthodes d'exécution de projet CII AWP, que vous trouverez ici :

https://www.construction-institute.org/resources/knowledgebase/best-practices/advanced- work-packaging

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Figure 2 – Schéma de workflow CII AWP

Un dernier exemple concerne la Société du Grand Paris. Ce projet est le plus grand projet d'infrastructure en Europe (68 gares, plus de 200kms de lignes ferroviaires, 25 milliards d’€).

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Figure 3 – Projet de la Société du Grand Paris

Emmanuel Di Giacomo travaille sur ce projet pour nous et a mis en place des définitions d'export de données pour Revit afin de répondre aux exigences de la charte de la SGP pour ce projet. Cela incluait notamment le support du géoréférencement des exports de Revit en tant que fichier DWG. Emmanuel a utilisé notre plugin amélioré d'export et de géocodage DWG pour Revit 2018 qu’il a fait personnaliser par nos développeurs pour l’occasion. Cela permet à Revit de géolocaliser les feuilles exportées au format DWG pour répondre aux exigences des livrables de ce projet d'infrastructure. Cette fonctionnalité n'est pas disponible sans ce plugin développé par notre équipe de développement des écosystèmes Autodesk AEC. Le plugin est disponible gratuitement sur ce site : http://www.biminteroperabilitytools.com/

Notre équipe se concentre sur les lacunes dans les flux de travail dans l'industrie AEC. Si nous trouvons des lacunes que nous pouvons atténuer ou corriger, nous travaillons à améliorer aussi ce plug-in ou d’autres. Les capacités de Revit sont une autre façon d’adapter les outils Autodesk à des flux de travail spécifiques.

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Figure 4 – Interface pour l'export géoréférencé de Revit en DWG

Réaliser ces connexions de processus / technologie est très important et est au cœur de ce que notre équipe fait. Pour que le logiciel soit le plus utile possible, il doit fonctionner en conjonction avec les méthodes, processus et les contraintes du projet. Créer ce lien est très important pour notre équipe de développement des écosystèmes AEC.

 

La situation est-elle très différente entre les différents continents? Quel est le niveau de BIM, de digitalisation et de maturité de ces continents et pays, et quel en est le moteur ?

Il y a beaucoup de différences dans la façon dont les équipes projet sont organisées dans le monde, y compris le travail de chacun des membres d’une équipe, et les niveaux de maturité BIM à travers les continents. Il y a aussi beaucoup de similitudes. Certaines tendances générales liées à mon expérience personnelle sont qu'aux États-Unis, les équipes projet peuvent d'abord foncer et ensuite prendre du recul afin de voir comment (ou si) le BIM a fonctionné. Au Royaume-Uni, en France et en Allemagne, la décision d'utiliser le BIM sur un projet est bien plus planifiée. L'accent est également mis sur les normes ouvertes telles que les standards IFC 2×3 et 4 en Europe. L'Asie semble être un peu moins mature dans l'adoption du BIM, mais ils adoptent le BIM maintenant et peuvent avancer très rapidement.

 

Autodesk est fortement impliqué dans les standards ouverts tels que l’openBIM, IFC, COBie, etc. Et vous représentez Autodesk au niveau du SAC de buildingSMART. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ce sujet important ? Pourquoi l’openBIM est si important pour Autodesk ?

L’openBIM, promu et développé par buildingSMART International (BSI), est important pour notre équipe et pour Autodesk car le partage d'informations améliore l'exécution du projet. L’openBIM dispose de ces fonctionnalités et Autodesk prend en charge l’openBIM qui fournit une plate-forme pour le partage de données principalement via les fichiers Industry Foundation Classes (IFC) aujourd'hui. Un examen rapide de ce que nous faisons avec l’IFC peut aider à comprendre l'importance de l'openBIM pour nous. Nos solutions supportant l’IFC en import / export sont plus de 14 : Autodesk Revit (Architecture, Structure, MEP, LT), Autodesk Robot Structural Analysis, Autodesk Navisworks, Autodesk Advance Steel, Autodesk Infraworks Autodesk Inventor, Autodesk BIM 360, Autodesk Civil 3D, AutoCAD Architecture, AutoCAD MEP…

Une fonctionnalité IFC importante que nous offrons est l’accès aux bibliothèques de code de notre moteur IFC Revit Open Source : https://sourceforge.net/projects/ifcexporter 

Cette fonctionnalité est unique parmi les grands éditeurs de logiciels BIM et elle permet aux utilisateurs d'étendre les capacités IFC de Revit sans avoir à attendre de nouvelles versions de Revit. Il y a déjà eu plus de 160 000 téléchargements de cette boîte à outils et de cette bibliothèque open source, ce qui représente au minimum plus d’1 million de moteurs open source IFC installés. L’IFC est un format ouvert, mais la modification du moteur IFC afin d’y ajouter des améliorations est également possible via ces bibliothèques IFC open source Revit. Cela permet à toute personne intéressée d'ajouter des fonctionnalités IFC. Autodesk est en train de faire certifier le moteur open source Revit pour l’IFC 4.0 Design Transfer View et la vue de référence avec buildingSMART international. Vous trouverez des informations sur ce projet ici : http://www.buildingsmart-tech.org/specifications/ifc-view-definition/ifc4-design-transfer-view

Nous soutenons également buildingSMART International en tant que membre du Strategic Alliance Council (SAC) . C'est le plus haut niveau d'adhésion possible en tant que membre de buildingSMART International et cela nous permet de soutenir et de suivre de près les projets de travail sur la norme IFC pour les bâtiments, les routes, les tunnels, les ponts et les chemins de fer. Le partenariat openBIM avec buildingSMART International constitue la base de nos activités d'interopérabilité.

 

Dans quelle mesure le rôle d'Autodesk est-il important et va-t-il changer la manière dont nous concevons, construisons et exploitons les bâtiments et infrastructures ?

Autodesk joue un rôle important dans la façon dont les choses sont conçues et construites. Trois tendances technologiques viennent à l'esprit où nous (Autodesk) participons et participerons plus à l'avenir. Ces tendances sont la réalité virtuelle, la gestion des données d'attributs et le big data.

La Réalité Virtuelle / Réalité Augmentée (VR / AR) sont des outils puissants, mais nous commençons tout juste à utiliser ces technologies aidant à mieux comprendre et découvrir les projets avant qu'ils ne soient construits. Aujourd'hui, beaucoup de travail est en cours sur la VR / AR, et nous soutenons pleinement cette approche, mais la VR / AR deviendra encore plus importante à l'avenir. À mesure que l'interface homme / technologie entre nous et nos logiciels s'améliorera, l'expérience immersive de l'AR / VR gagnera en importance et en puissance dans la communication du parti du projet. Les livrables contractuels papier pourront ainsi être remplacés par des livrables BIM numériques ou même par des hologrammes d'expériences immersives. Ces types de livrables véhiculent une expérience beaucoup plus riche que les fichiers CAO ou les livrables papier d'aujourd'hui. Une deuxième tendance est l'ajout et la manipulation d'informations non graphiques associées ou attachées à des objets BIM. En fonction de ce pour quoi quelqu’un est responsable dans un projet (conception, documentation de construction, fabrication ou exploitation d'une installation), le besoin de textes, de descriptions de matériaux, de spécifications ou d'autres informations non graphiques intégrées ou véhiculées par les objets BIM devient de plus en plus important. Comme avec l’AR / VR, à mesure que les interfaces et les moteurs de stockage et de manipulation s'améliorent, ces informations non graphiques seront plus librement disponibles dans le cadre d’un projet BIM. Tandis que l'augmentation de l’utilisation d'objet BIM va devenir une réalité, la possibilité d'interroger ou de récupérer ces attributs pour les méta-statistiques sur les projets va également augmenter. Une foule de nouvelles informations et de connaissances sur la comparaison de plusieurs projets BIM contribueront à une meilleure prise de décision dans l'ensemble des industries de conception / construction / exploitation du secteur de l’AEC. Je ne sais pas exactement où ira cette tendance dans le big data mais je suis confiant que ce sera très important ! Merci d'avoir pris le temps de lire cette interview. L'avenir de la modélisation numérique BIM est prometteur et notre équipe écosystèmes AEC travaille d'arrache pied sur ces développements technologiques passionnants.

John Sullivan

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