Anaheim Regional Transportation Intermodal Center par HOK ! Un bel exemple de BIM !

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Un bel exemple de projet BIM conçu par le biais de plusieurs solutions BIM sous une méthodologie BIM, le Anaheim Regional Transportation Intermodal Center par HOK !

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Primé par un BIM Award lors de la cérémonie du AIA TAP / BIM Awards en 2014, il met en évidence la puissance d’un processus BIM dans le cadre d’un projet de cette ampleur et démontre la présence très forte de créativité et la puissance de l’interopérabilité qui fut mise en œuvre par la biais du diagramme ci-dessous qui peut être consulté en ligne ici. On y voit notamment la forte présence de la plateforme Autodesk Revit pour laquelle des Plug-in d’interopérabilité spécifiques avaient été développés.

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Intégralité de la présentation ici.

Mutations urbaines par Archinov et Batiactu – Témoignage des pionniers BIM, l’Agence Brunet Saunier Architecture

’"La leçon de Venise"…

A découvrir, ce beau témoignage de l’une des Agences pionnières du BIM en France, Brunet Saunier Architecture. Dans le cadre du cycle "Mutations urbaines", Archinov, en partenariat avec Batiactu et Fondation Excellence SMA, présente la carte blanche de l'Architecte Jérôme Brunet, Fondateur de l'agence Brunet-Saunier. Il s’appuie sur l’exemple de l’hôpital de Venise, conçu par Le Corbusier mais jamais construit. On y comprend les spécificités et différences des hôpitaux “ en “ et “ hors “ la ville, ainsi que la médecine en ville, plus proche des malades…

Jérôme Brunet témoigne – entres autres – sur ses œuvres que sont les projets d’hôpitaux de Lagny, Chambéry et Belfort-Montbéliard, ainsi que des exemples européens tels que Genève et Zurich. Jérôme y évoque aussi l'importance du Building Information Modeling ou BIM...

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© Batiactu – Archinov 2015

Bonne écoute…

© Batiactu – Archinov 2015

BIM – Le métal aussi se plie à la norme…

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© Le Moniteur – 2015

Comme en témoignent les acteurs interrogés dans cet article de Florent Lacas pour le Moniteur, les métalliers – pour 65% d’entre eux – se préparent eux-aussi à l’avènement du BIM dans leur filière.

Ils y voient notamment un intérêt lors des phases de synthèses qui devraient s’allonger mais la profession et les édifices devraient y gagner en qualité et en efficacité !

On y retrouve aussi le témoignage de Stevens Chemise, ingénieur conseil BIM (et Expert Revit) chez l’éditeur de logiciel Graitec qui nous explique le sigle IFC qui signifie Industry Foundation Classes : c’est un format d’échanges standardisé spécifique aux projets en BIM. Pour Stevens Chemise, , IFC pourrait également signifier « Il Faut Communiquer ». Car la transversalité, permettant d’unir les différents acteurs autour d’un projet de construction est l’élément fondamental permettant le succès de la méthode de la maquette numérique.

C’est aussi pour cela que la Société Autodesk investit énormément de ressources au développement et à l’amélioration constante de son moteur IFC Open Source pour Revit, le logiciel leader BIM sur de nombreux projets…

Et c’est lors des Assises de la métallerie, qui se sont tenues à Paris  le 2 avril que l’Union des métalliers a mis le BIM à l’honneur afin d’anticiper ce passage obligé pour ses adhérents !

A lire avec grand intérêt en cliquant ici. Merci Le Moniteur pour ces articles passionnants !

Interview BIM de Pierre Mit, Président de l’UNTEC dans les Cahiers Techniques du Bâtiment

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A lire dans le numéro de mars 2015 des Cahiers Techniques du Bâtiment qui regorgent toujours d’articles passionnants, une interview de Pierre Mit, Président de l’UNTEC, Membre de Mediaconstruct et fortement impliqué dans le Plan de Transition Numérique du Bâtiment en étroite collaboration avec Bertrand Delcambre et qui nous explique sa vision du BIM.

Selon Pierre Mit, il faut donner envie aux Professionnels de " s’y mettre " et il est primordial de se concentrer sur la gestion des Informations du BIM et non pas les formats. Il revient aussi sur les différentes initiatives portées par Mediaconstruct, le Chapitre français de buildingSMART  telles que PPBIM, la BIMisation du Permis de Construire…

L’une de ses conclusions est aussi qu’il faut s’inscrire dans un contexte Européen qui porte le BIM ! Merci pour ces paroles de sagesse Pierre !

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© Les Cahiers Techniques du Bâtiment

Interview BIM Managers – Episode# 2 Daniel Hurtubise, VDC Manager chez Renzo Piano Building Workshop

Nous continuons notre série d’interviews “ BIM Managers ” commencée il y a 15 jours. Nous avons cette semaine le plaisir de converser avec l’un des premiers VDC Managers en France comme il aime à dire, certainement aussi l’un des Experts les plus connus et reconnus chez nous. Il s’agit de Daniel Hurtubise qui a apporté son expertise et son expérience d’Amérique du Nord sur notre Continent et exerce maintenant depuis plusieurs années chez l’un des Grands Noms de l’Architecture, l’Agence Renzo Piano Building Workshop où il a œuvré à la naissance de magnifiques projets BIM en cours de Construction comme le Nouveau Palais de Justice de Paris.

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Bonjour Daniel et merci pour le temps que tu nous consacres aujourd’hui pour ABCD Blog. Tu es VDC Manager chez RPBW, tu as été à l’origine de l’implémentation du BIM à l’Agence, pourrais-tu stp nous expliquer ton rôle et combien de temps cela a pris pour s’implanter ?

Mon rôle est assez diversifié. Il s’étend de la fonction de support à celle d’enseignement, ainsi que de recherche et développement.

Le premier projet sur lequel j’ai travaillé avec RPBW est l’Université Columbia à NYC. Nous avons démarré celui-ci en 2007 et en sommes à notre 3ème et dernier bâtiment sur le projet.

Aujourd’hui, la question ne se pose plus à savoir si nous utiliserons Revit, la question du BIM par contre reste entière selon les projets. Comme nous avons la chance de travailler sur tous les continents, certains pays étant plus structurés, le BIM s’impose defacto.

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Quand es-tu arrivé chez RPBW et qu’est ce qui a été le facteur de ton succès avec le BIM ? Comment t’y es-tu pris ?

Ma première rencontre avec l’équipe de RPBW fut en décembre 2006 suite à ma visite au Revit Day organisé par Autodesk. Nous avons repris contact en janvier 2007 et nous ne nous sommes plus jamais quittés.

Lorsque je suis arrivé chez RPBW, je détenais déjà une expérience nord-américaine et j’arrivais tout juste d’une implémentation d’un an pour une firme américaine à Dubaï.

Les dossiers produits par nos équipes sont considérables et petit à petit, le fait de ne pas devoir redessiner les mêmes éléments (et les coordonner) a fait son chemin. J’ai eu la chance de démarrer l’effort avec une équipe merveilleuse qui s’est non seulement pliée aux règles du jeu, mais a aussi vu très rapidement le potentiel. À partir de là, il nous a fallu maintenir le cap tout au long du projet pour arriver à des résultats positifs. Ces résultats ont trouvé écho vers d’autres projets pour nous mener à ce que nous faisons aujourd’hui.

Combien de personnes travaillent en BIM à l’agence et quels sont tes prochains objectifs ?

L’agence compte environ 80 personnes à Paris dont une soixantaine d’architectes. Comme l’objectif Revit est maintenant atteint, nous nous tournons vers de nouveaux procédés pour faciliter notre travail ou améliorer la qualité de celui-ci.

Nous avons intégré certains autres outils comme Dynamo ou Navisworks. Dans le futur nous continuerons cet effort avec des solutions comme Solibri par exemple. Nous avons aussi commencé à travailler en réalité virtuelle et avec des médias 3D. Nous sommes toujours en veille pour découvrir et tester ce que l’avenir nous réserve.

Il se dit que Renzo Piano est très attaché à la tradition, cela a-t-il nécessité une approche BIM différente ?

Réputation très fondée et nous en sommes très fiers. Nous n’avons jamais laissé l’informatique prendre le pas sur l’architecture et ne le ferons jamais. Ce qui veut donc dire que nous devons plier les lois informatiques pour satisfaire les besoins architecturaux. La différence se trouve donc dans les activités journalières de l’agence où nous faisons vraisemblablement les choses de façon différente.

Est-ce difficile d’imposer une « méthode » et une discipline dans une Agence ?

Ce n’est jamais simple d’essayer de discipliner des architectes… Le défi chez RPBW consiste à trouver une méthode qui nous permette de mutualiser les efforts quel que soit l’équipe, le type de projet ou le lieu de celui-ci. J’ai toujours été partisan de l’effort intellectuel et nous essayons de ne pas contraindre les Architectes avec des règles ou procédés trop complexes. Evidemment, certaines règles sont à suivre pour le bien être de la maquette numérique mais sinon le travail est plutôt libre. Ce qui est intéressant, c’est que cette façon de travailler permet d’être simple tout en étant efficace et collaboratif.

Quels sont les projets qui t’ont le plus marqué ou séduit sur lesquels tu as travaillé en BIM ?

On revient toujours à nos premières amours, l’Université Columbia a été un tournant dans ma vie. Non seulement ce projet m’a permis de m’intégrer chez RPBW, mais il m’a aussi de me créer des amitiés qui restent pour la vie.

Nous sommes aujourd’hui en train de travailler sur le projet de l’École normale supérieure de Cachan à Paris-Saclay avec un client absolument fantastique qui met tout en œuvre pour faire de ce projet un vrai projet BIM comme jamais il n’y en a eu en France. Ce genre de relation reste le point fort de mon travail.

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Comment t’es-tu formé au BIM et à Revit ? As-tu des conseils à donner de ce point de vue-là ?

Comme Obélix je suis tombé dans la marmite en 1999. J’ai fait la connaissance de Leonid Raiz qui est l’un des fondateurs de Revit. À l’époque on ne parlait toujours pas de BIM mais d’architecture paramétrique.

La formation est toujours quelque chose de compliqué. Évidemment, il est toujours une formation qui recoupe la base des différentes technologies utilisés dans nos procédés BIM mais plus en amont il faut trouver les bonnes ressources, et celles-ci se font rares. Pour la formation en entreprise, nous avons adopté la politique de formation interne. Comme nous avons des méthodes et outils très différents des autres, il est pour nous plus efficace de procéder ainsi.

Tu es d’origine Canadienne, où en est le BIM là-bas ? Est-ce plus facile de travailler en BIM ?

Revit et le BIM ont démarré il y a déjà un certain temps dans ce bout de la planète. L’adoption y a été en partie assez rapide mais il manque toujours un vrai contexte légal (comme partout d’ailleurs) pour que ce genre de changement devienne un incontournable. La volonté de travailler en BIM est tout de même présente sur la plupart des projets.

Que penses-tu de l’état d’adoption du BIM en France ? Es-tu optimiste ?

L’adoption se fait lentement, les réactions gouvernementales semblent être un catalyseur dans ce sens. Par contre, la France manque gravement d’expertise et vu la barrière de la langue il semble compliqué de se pourvoir de ressources à l’extérieur, il faudra donc plus de temps.

Il y a définitivement lieu d’être positif, spécialement lorsque vous travaillez avec des clients comme l’ENS qui ont une ferme volonté de réaliser des pas de géants dans le domaine.

Utilises-tu le format IFC pour tes échanges avec les Entreprises ?

Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas eu besoin d’utiliser le format IFC pour les échanges, les consultants retenus utilisent la même technologie que nous, Revit. Sans être contre l’idée du IFC, si je peux éviter la traduction d’information pour les échanges, je préfère.

As-tu un jour envisagé de donner des cours BIM dans une Université ?

J’ai déjà un bon bagage académique au Québec et au Canada. Ayant travaillé étroitement avec un revendeur éducation, j’ai aussi eu la chance de former et interagir avec des enseignants de tous les niveaux. Je ne fermerai jamais la porte à la formation académique. Plus celle-ci sera efficace, mieux se portera notre industrie.

Encore un grand merci à toi Daniel pour le temps que tu as consacré à ABCD Blog et à cette interview !

BIMobject et Laufen – Quand le beau rejoint l’utile…en BIM !

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N’en déplaise à certains, la production de contenus BIM de qualité et renseignés selon les spécificités des Industriels existe ! Et BIMobject nous en donne la preuve flagrante avec la sortie officielle au format BIM et Revit de la Gamme de sanitaires Kartell et autres accessoires de Laufen, téléchargeables gratuitement.

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Laufen, société leader mondial dans la production de sanitaires, lance la gamme de produits Kartell by Laufen sous forme d’objets BIM. Les nouveaux objets BIM mette en valeur cette gamme de produits sanitaires de haute qualité et design sur BIMobject Cloud. La rencontre avec le goût esthétique est très apprécié par les utilisateurs BIM.

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Les Architectes seront heureux… A télécharger gratuitement ici.

Plan de Transition Numérique – Les 5 Groupes de travail BIM

Si vous ne le saviez pas, l’information vient de paraître dans la presse spécialisée sur différents sites !

Après le premier comité de pilotage du 11/02/2015, le Plan de Transition Numérique de Bertrand Delcambre annonce dans la Presse s’être réuni le 18/03 et avoir constitué 5 groupes de travail dont les thèmes de travail sont : Mobilisation de la maîtrise d'ouvrage, publique et privée, dans l'utilisation du numérique", "Soutien à la normalisation IFC", "Outils et méthodes pour développer la numérisation de l'existant", "Analyse des retours d'expériences pour capitaliser et diffuser des bonnes pratiques", et enfin "Expérimentation de la norme PPBIM".

La participation à ces groupes est volontaire !

Une (autre) feuille de route sera dévoilée le 7 avril 2015. Des réunions auront lieu tous les 15 jours, 3 semaines pour avancer vite…

Extrait de l’interview sur le site de Batiactu : L'objectif reste l'interopérabilité, "ce qui est lié à la normalisation IFC", accorde Jérôme Mât. Car la qualité des données, leur traçabilité et leur pérennité dans le temps constituent de vrais défis qui nécessitent notamment la certification des outils.”

Découvrez la liste des logiciels BIM certifiés par buildingSMART !…Voir leur liste ici.

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Lire l’article de Batiactu ici…

Interview BIM Managers – Episode# 1 Vincent Bleyenheuft, Architecte, beVB

Ce mois d’avril voit le début d’un cycle d’interviews de BIM Managers qui font référence sur le marché du BTP et de l’Architecture. C’est avec Vincent Bleyenheuft, Architecte ayant plusieurs années d’expérience dans des Agences comme Groupe 6 ; maîtrisant tous les aspects du BIM ; que notre voyage commence ! Nous remercions vivement Vincent pour sa belle contribution et pour le baptême de cette série qui nous l’espérons, s’étoffera au fil du temps. Nous espérons que vous serez autant intéressés que nous l’avons été, par la découverte de ces pionniers expérimentés… Bonne lecture !

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Vincent Bleyenheuft, Architecte

Gérant bureau d’études beVB (fluides, thermique et économie)

BIM Manager consultant chez CAD@work

 

Bonjour Vincent, vous êtes architecte, comment et quand avez-vous découvert le BIM ?

La découverte du BIM s'est faite pour moi en deux étapes.

J'ai d'abord découvert la maquette numérique à travers l'adoption d'un nouvel outil de production : Autodesk Revit.

La première fois que j'en ai entendu parlé, c'était entre 2001 et 2002, avant donc qu'il ne soit racheté par Autodesk et au début de ma carrière d'architecte libéral. Je recherchais l'outil professionnel qui allait remplacer AutoCAD. A l'époque, on parlait déjà de Revit comme d'un "modeleur paramétrique".

En 2005, AutoCAD faisait partie d'une suite logicielle qui comprenait le logiciel Revit. Curieux, on a commencé à utiliser ponctuellement Revit, notamment pour modéliser du terrain afin de contextualiser nos études 3D que nous réalisions avec les solides 3D standards d'AutoCAD.

A l'agence, fin 2007, j'ai lancé mon premier projet sur Revit, c'était pour un petit programme de logements collectifs que j'ai mené jusqu'en phase PC. Malheureusement, ce projet n'a jamais abouti, victime des premiers effets de la crise de 2008 mais ça été clairement un premier test réussi qui a entériné pour moi la décision définitive de migrer. A partir de 2008, toutes mes études de projets, ont été réalisées exclusivement sur Revit

La découverte du BIM s'est faite un peu plus tard mais de manière non intentionnelle. Avant 2010, on parlait très peu de BIM en France, voire pas du tout. Sans avoir conscience du BIM, mais avec l'usage de l'outil et avec la maitrise grandissante de la maquette numérique, on ne peut qu'arriver à la conclusion suivante : pourquoi ne pas profiter de cette maquette pour améliorer la collaboration pluridisciplinaire? Quand on découvre des erreurs sur le chantier qui auraient pu être clairement évitées si les documents graphiques (plans structures et architecte par exemple) avaient été extraits d'une seule et même maquette, on est obligé de se poser cette question.

A partir de 2010, j'ai tenté de convaincre mes partenaires habituels de faire le saut du BIM. Personne autour de moi n'a souhaité le faire. Je trouvais cela d'autant plus dommage que des versions de Revit spécialisées structure et fluide existaient et qu'elles étaient accessible à mes partenaires, grâce aux suites logiciels Autodesk qu'ils possédaient.

C'est ainsi que j'ai décidé fin 2012 de créer mon propre bureau d'études techniques (fluides, thermique et économie de la construction) en embauchant les spécialistes nécessaires.  Depuis janvier 2013, nous travaillons donc ensemble, sur tous les projets de l'agence de manière totalement intégrée (ingénierie concourante) pour ces compétences.

Quelle est votre vision du BIM ? Comment pensez-vous que cela impacte votre métier ?

Ma vision du BIM est une vision un peu idéaliste mais je l'assume volontiers.

Je pense que le BIM va foncièrement transformer les relations humaines entre les différents intervenants de l'acte de bâtir et que bien sûr, il va fortement améliorer la qualité des bâtiments.

Depuis que je suis architecte, j'ai toujours regretté les relations parfois difficiles que pouvaient entretenir, entre eux les différents intervenants (maitrise d'œuvre, MO et entreprises). Ces tensions relationnelles sont d'autant plus regrettables que l'objectif ultime de tous est commun : la concrétisation d'un projet en un bâtiment. Ces postures sont pour beaucoup le résultat d'une méconnaissance des métiers et contraintes des autres et le manque de dialogue entre chacun. Le BIM, rend plus transparentes les  réalités de tous et rend obligatoire le dialogue.

Le BIM va également aboutir petit à petit à ce qu'on appelle en industrie, l'ingénierie concourante et c'est tant mieux. L'ingénierie séquentielle telle qu'on la connait aujourd'hui dans la conception des bâtiments est en soit, la cause de nombreuses difficultés relationnelles entre les concepteurs. Pour l'expérimenter au quotidien, concevoir ensemble et en même temps est bien plus enrichissant et apaisant que chacun l’un à la suite de l'autre.

Le BIM, en tant que méthodologie et principal vecteur d'optimisation de la "production" va aussi, enfin je l'espère, amener à réfléchir plus largement sur l'optimisation des autres tâches qui nous incombent : optimisation de la gestion de nos projets et de nos entreprises. Je pense bien entendu ici à l'adoption des processus et outils de type PLM auquel le BIM aboutira forcément un jour. Je pense aussi à l'adoption de méthodes et d'outils de type ERP (Enterprise Resource Planning) pour la partie gestion d'entreprise. Si les grandes sociétés les utilisent déjà,  les TPE qui constituent la très grande majorité du paysage français dans le BTP, continuent de travailler de manière assez archaïque en matière de gestion globale. Ces outils permettent dans les domaines administratifs de rationaliser la gestion de l'information, un peu comme le BIM dans la conception des bâtiments. En ce qui me concerne, l'optimisation de la gestion de mon entreprise, est la suite logique après l'adoption du BIM.

Est-ce difficile à mettre en place ? Comment vous y prenez-vous ?

Ce n'est pas simple effectivement. Passer au BIM n'est pas non plus insurmontable. On parle beaucoup du coût du BIM comme l’une des raisons pouvant freiner la migration vers un outil BIM. Personnellement, je l'ai estimé à 14 000 €HT par poste comprenant : la machine, le logiciel, les formations et l'absence de production qu'elle engendre ainsi que la perte de production momentanée en début de pratique. Après, il y a bien sur la recherche et le tâtonnement nécessaires à l'établissement de bonnes pratiques, projet par projet. Considérant qu'un projeteur en agence coûte environs 48000 € par an et si on prend une hypothèse (basse) de gain de l'ordre de 20% en moyenne, on arrive à un ROI en moins de deux ans ! Après, ce n'est que du bénéfice. Vous connaissez beaucoup d'investissements aussi rentables ?

Les freins les plus importants à une migration sont d'ordre humain : crainte du changement, peur d'adopter d'autres méthodes,  peur de perdre  la maitrise des choses, …

J'ai moi-même vécu cela avec mes anciens associés qui n'étaient pas convaincus par ce changement.

Quand j'interviens chez un client pour l'accompagner dans une migration vers le BIM, on peut retenir certains principes récurrents :

· En premier lieu, expliquer et convaincre les dirigeants des bienfaits

· Les impliquer dans la migration vers le BIM

· Ne pas mentir ou embellir la réalité. C'est difficile mais bien accompagné, on y arrive.

· Former un premier groupe, les futurs référents de l'agence voire le BIM manager, avec un cursus assez long et complet afin qu'ils puissent développer leur propres méthodologies, avec mon conseil

· Leur laisser le temps suffisant pour se perfectionner, se familiariser avec les outils et méthodes

· Enfin seulement, passer à la formation des utilisateurs

Pourriez-vous nous citer de belles expériences et exemples de projets que vous avez menés avec succès en BIM avec images à l'appui ?

Je voudrais vous parler ici de deux projets, totalement à l'opposé l'un de l'autre par leur ampleur et leur programme : la construction de 8 logements collectifs coopératifs et intergénérationnels et le Centre hospitalier de Moulins.

· "la Grange des toits liés" 8 logements coopératifs intergénérationnels :

Le logement coopératif est une forme de montage immobilier particulier dans lequel un groupe d'habitants décide ensemble de construire ou de rénover un immeuble de logements, avec des logements individuels autonomes mais aussi avec des espaces partagés. Le tout sans intermédiaire, en s'adressant directement à un architecte. En résulte un projet construit mais aussi un projet de vie dans lequel se mêlent harmonieusement le privé et le collectif.

Derrière ce projet d'apparence assez homogène, se cache en réalité des typologies très différentes de logements (T2 à T5, de plein pied, duplex et même triplex).

Le rôle de la maquette numérique a été primordial dans la relation et l'échange avec les co-habitants. On peut parler dans ce cas de co-conception puisque chaque famille a eu la possibilité d'avoir son logement totalement unique. La maquette numérique a permis de visualiser et transmettre clairement les intentions du projet. Sa souplesse a permis de tester de nombreuses variantes, rapidement. Sa transparence a permis aux co-habitants de littéralement s'approprier le projet.

Elle a également permis de gérer la complexité conceptuelle inhérente à ce type de projet et à intégrer des systèmes énergétiques inhabituels : poêles à bois avec conduits de fumée traditionnels maçonnés et VMC thermodynamiques double-flux. C'était le premier projet sur lequel j'ai travaillé avec mon BE fluide intégré.

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· Concours pour le CH de Moulins-Yzeure :

Le second projet est un projet de l'agence Groupe 6 pour lequel j'ai partagé avec Jean-Baptiste Valette de Vinci Construction France, le management BIM de ce magnifique projet hospitalier que nous n'avons hélas pas remporté. L'expérience a été cependant très enrichissante par le travail pluridisciplinaire qui a été mené en phase concours. Je retiens notamment une session de conception en "aquarium" où toute l'équipe de maitrise d'œuvre s'est retrouvée en un même lieu, pendant deux jours et une partie de la nuit, pour finaliser la conception avancée de certains espaces de l'hôpital (chambres, chaufferie, PC soin, …) avec un niveau de détail correspondant à du LOD350. Nous avons vécu pendant ces deux jours, l'échange, le dialogue pluridisciplinaire et la collaboration proche de ce que pourrait être un niveau 3 de maturité.

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Quelle technologie utilisez-vous dans le cadre de ce processus ? Pour quelle raison ?

Comme évoqué précédemment, la plateforme que j'ai choisie est la solution Revit d'Autodesk.

Pour la partie métier des fluides et de la thermique, nous utilisons les outils de FISA (Fauconnet Ingénierie SA) qui sont parfaitement intégrés à la plateforme Revit.

Pour la partie économie de la construction et gestion d'agence, nous utilisons BIM Office d'Abvent) un outil formidable mais encore peu connu (pas pour très longtemps)

Le choix s'est porté sur Revit pour les quatre raisons suivantes :

· La possibilité infinie de personnalisation sans programmation et donc accessible à tous : les familles de Revit (objets de bibliothèque)

· Sa capacité à gérer et personnaliser une quantité infinie d'information, le fameux "I" du BIM

· Son aspect "plateforme ouverte" et non uniquement un simple outil, permettant quel que soit le pays et le métier que l'on fait, de trouver les outils spécialisés dont on a besoin.

· Sa pluridisciplinarité : architecture, structure et fluides

Pensez-vous que le BIM impacte le rôle et les missions des Architectes ?

Comme pour tous les intervenants, le BIM impacte fortement les méthodologies de travail et les relations entre les divers intervenants. Les architectes sont bien entendu concernés par ce changement mais je dirais que ce ne sont pas ceux qui le sont le plus. Le changement des habitudes pour les BE est selon moi plus important encore. Comme nous, ils doivent bien entendu changer d'outils et acquérir des nouvelles méthodologies de travail mais contrairement à nous, ils vont devoir travailler beaucoup plus en amont sur les projets qu'ils ne le faisaient auparavant.

Si les méthodes et les livrables sont très différents, notre métier, notre rôle au sein de l'équipe ne change pas.

Connaissez-vous l'état d'avancement du BIM dans d'autres pays ? Avez-vous vu ce qui s'y passe ?

Je regarde comme tout le monde l'évolution dans les pays européens leaders dans le domaine tel que la Grande Bretagne mais mes origines belges me font également m'intéresser à ce qui se passe chez nos voisins du nord. Le développement du BIM y est assez comparable à la France avec la différence qu'il n'y a pas encore de projet de légiférer en ce sens. Ça ne veut pas dire que la Belgique prend du retard mais peut être simplement qu'il est moins nécessaire là-bas de règlementer pour que les choses évoluent contrairement à ici. N'oublions pas qu'un des outils précurseur de la maquette numérique (30 ans), le logiciel STAR (Star informatique) a été créé en Belgique et qu'il a connu à son époque un certain succès auprès de cabinet d'architectes en Belgique mais aussi en France. Pour la petite anecdote, Groupe 6 que j'accompagne dans leur transition vers le BIM a été équipé avec cet outil au début des années 90.

Pensez-vous que les Architectes résistent ? Si oui, pourquoi ?

Oui, je le pense. Nous résistons probablement plus que les autres.

C'est vrai que le développement du BIM est fortement présent parmi nous, grâce notamment à Graphisoft ArchiCAD qui a séduit depuis très longtemps de nombreux confrères (fin des années 90).

C'est pourtant chez nous, Architectes, qu'on ressent le plus de craintes à migrer vers le BIM. La crainte de perdre encore un peu plus de maitrise ou encore celle de voir notre sacro-sainte propriété intellectuelle mis à mal par la maquette numérique peuvent expliquer cette réticence. Nous sommes les seules aussi à entretenir une relation affective avec nos projets et nos bâtiments contrairement aux autre qui développent une approche plus rationnelle de leur métier.

Les étudiants et jeunes diplômés sont-ils préparés à cette approche ?

Très certainement non. Mais doivent-ils l'être? Je ne pense pas spécialement. Le BIM reste une pratique très professionnelle qui fait fortement appel à l'expérience métier et qui peut donc difficilement être enseignée dans une formation théorique initiale. Pas plus qu'on a été formé à la gestion d'entreprise, à la gestion de chantier, aux projets d'exécution, … il n'est pas nécessaire de former, dans les écoles d'architecture, le BIM.

Il est par contre important de sensibiliser à certains aspects tel que :

· La pluridisciplinarité de la conception (très peu évoqué pendant les études)

· La maitrise des outils informatiques rentrant en ligne de compte dans un processus BIM

· La sensibilisation aux nouvelles technologies de l'information

· La collaboration

Quel message souhaiteriez-vous passer à la Profession et de manière plus générale au monde du BTP ?

A la profession, je dirais de ne pas avoir peur de ce BIM, "Bouleversement Interprofessionnel Majeur" comme le définit François Pellegrin.

Les craintes bien que compréhensibles restent malgré tout irrationnelles. Le BIM c'est justement l'occasion rêvée de retrouver une nouvelle maitrise du projet que l'augmentation de la technicité des bâtiments et les diverses règlementations (thermiques, acoustiques, environnementales, …) n'ont cessé de restreindre au profit d'autres intervenants. De plus, le profil d'architecte est très adapté pour le management BIM. Il requiert, outre la maitrise des processus BIM, une vision globale du bâtiment que seul l'architecte détient actuellement.

Aux maitres d'ouvrage et exploitants, je dirais d'être patients !

Je vois beaucoup de projets se lancer en BIM avec des exigences très (trop) ambitieuses de la part des MO. On se rend compte aujourd'hui que nos méthodes anciennes étaient archaïques et par réaction on a tendance à demander trop et trop vite des miracles, de ce BIM. Il faut laisser le temps à chaque intervenant, MO compris, de " digérer " ces nouvelles technologies qui affluent à une vitesse phénoménale et ensemble, MO et MOE, nous aboutiront à quelque chose de très bien.

Enfin, aux entreprises, je dirais que le BIM les concerne aussi, même s'il est encore difficile aujourd'hui, d'imaginer ce que serait vraiment le BIM en phase chantier. Bien sur les plans papiers seront plus cohérents, avec moins d'erreurs mais qu'adviendra-t-il après ? Les compagnons seront-il tous avec des tablettes tactiles ou encore du "papier" numérique, souple, malléable ? Les imprimantes géantes à béton vont-elles remplacer les mains de l'homme?

Autant, en conception et en exploitation, on entrevoit assez bien ce que sera le futur, autant, en chantier, la question reste totalement ouverte.

Que pensez-vous d'ABCD Blog ?

Je suis ton blog depuis sa création, après t'avoir suivi sur Village BIM. Pour moi, c'est un peu comme le petit journal du matin. La richesse des informations et le renouvèlement fréquent du contenu le rendent très intéressant (quand dors-tu ?). Son point de vue plus "culture architecturale" du BIM le rend également unique. Tous les autres blogs francophones ont fait un choix éditorial plus technique dans leur approche. En ce sens, il est devenu incontournable et je suis fier d'y apparaître aujourd'hui.

Ceux qui vont changer le BTP selon Le Moniteur, avec leur talent, le BIM et Revit !

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Pour tous ceux qui gravitent dans l’univers du BIM, ils seront heureux de retrouver 2 visages familiers que sont Annalisa de Maestri de MBA Ingénierie et Itaï Cellier de Polantis sur le numéro du Moniteur en ligne du 18 mars 2015.

Annalisa, Directrice de MBA, filiale du BET Bianchi et Ingénieur du Politecnico de Milan mène à bien ses mission de BIM Management avec ses Equipes et la plateforme BIM Autodesk Revit sur des projets tels que l’Arena 92…

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Itaï Cellier, Architecte, a quant à lui fondé sa Société – Polantis – en 2008 pour créer du contenu BIM pour les logiciels BIM comme Revit et autres…Avec plus de 12 000 objets produits et un bureau à Manchester et à Paris, Il est l’une des figures montantes du BTP en France.

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