Interview BIM Managers – Episode #7 Nermin Hadziomerovic, Architecte – BIM Manager, Aéroports de Paris

Dans la série des Interviews BIM Managers, nous avons la chance d’accueillir cette semaine l’un des pionniers du BIM en France qui travaille pour l’un des fleurons de la conception d’aéroports en France, la société ADP – Aéroports de Paris – nous avons nommé Nermin Hadziomerovic, un architecte et BIM Manager de grand talent et d’une maitrise des outils BIM exceptionnelle.

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Nermin Hadziomerovic

Architecte – BIM Manager

 

ADP – Aéroports de Paris

Direction Ingénierie et Aménagement – Département Support Ingénierie

www.adp.fr

 

Bonjour Nermin,

Enchanté de te recevoir sur ABCD Blog. Nous te suivons depuis longtemps chez ADP et admirons le travail de fond que tu réalises depuis de si nombreuses années. Merci de nous accorder de ton temps car c’était un rêve pour nous de pouvoir t’interviewer, notamment après avoir vu récemment le fabuleux projet “Jonction” sur lequel toi et les Equipes ADP avez travaillé..

Peux-tu d’abord rapidement nous parler de ton parcours professionnel et de ton arrivée chez ADP ?

En 1983 j’ai été diplôme Ingénieur en Architecture à la Faculté d'Architecture de Sarajevo. De 1984 à 1992, j’ai travaillé dans diverses agences et BET à Sarajevo. J'ai été ensuite en poste comme architecte principal dans le BET d'entreprise de construction "Standard", lorsque la guerre en Bosnie a éclaté au printemps 1992. Suite à mon arrivée en France, j'ai suivi un stage "Informatique et conception Architecturale" à l’Institut de Formation en Architecture et Aménagement de l’Espace pour la Région “ Ile de France ” (IFAM – IF) à Nanterre. Cette formation de 6 mois m'a permis d'obtenir plusieurs missions chez OTH, notamment sur les grands projets et chantiers comme le "Stade de France", l’Hôpital Européen Georges Pompidou dans le 15° ou encore le Grand Louvre et l’ "Aile de Flore" ainsi que la " Porte des Lions ". Mes compétences en informatique et mon expérience sur de grands projets m'ont ouvert les portes d'ADP au printemps 2000 où j’ai été engagé comme CAD Manager pour le projet du Satellite 3 (180.000 m²). Ensuite, j'ai poursuivi ce travail sur tous les projets d'importance d’ADP comme le Satellite 4 et la liaison AC. Depuis 2008, et notamment sur le projet de liaison AC, je mène des travaux relatifs aux problématiques de BIM à INA (Direction de l'Ingénierie et Architecture, aujourd'hui Direction de l'Ingénierie et Aménagement – DIA).

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Comment le BIM a-t-il fait son incursion chez ADP ? Et cela a-t-il été long et difficile ?

Entre 2007 et 2008, mon ancien Manager M. André Komorn s'intéressait beaucoup au BIM, et plus particulièrement à Revit. Il a engagé d’intenses efforts de sensibilisation auprès de la Direction de l'Ingénierie et Architecture et des discussions, réussissant à convaincre les responsables de lancer des tests Revit sur le projet de Liaison AC. Or, les préparations pour ce basculement technologique se sont avérées insuffisantes : matériel informatique non adapté, absence de méthodologies propres au travail collaboratif, inexpérience de nos consultants Revit sur les projets de cette taille (17 000 m²). Nous étions 6 à 7 architectes fraichement formés sur Revit avec des machines dotées de 1 à 2 Go de mémoire RAM, sans aucune méthode de travail sur une maquette numérique partagée. C'était assez frustrant. La phase esquisse a été achevée avec Revit, ensuite les études ont continués en CAO-DAO classique. La Direction a par la suite décidé de mettre en stand-by les essais de nouvelles technologies et pendant 4 longues années l'utilisation de Revit fut très sporadique et limitée à la production de présentations 3D simples.

Depuis 2013, nous sommes engagés sur la voie du BIM, mais cette transformation majeure a pris encore quelques années avant son aboutissement.

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© ADP, Aéroports de Paris – Terminal 2 Roissy

Comment le BIM a-t-il fait évoluer ton  rôle ?

Comme je le disais, j'ai commencé ma carrière à ADP en tant que CAD Manager. Au bout de 6 à 7 ans, j'ai commencé à m'interroger sur l'efficacité de nos outils et de nos méthodes. Est-il possible de continuer à faire de la conception de bâtiments de la même façon qu’il y a 15 ou 20 ans ? Faire des projets avec les mêmes outils et procédés, comme si le monde autour de nous n’avait pas changé ? Les réponses sont évidentes. Ainsi, depuis 2008, je n'ai cessé d’explorer le BIM sous toutes ses facettes : conception, modélisation, gestion, exploitation… Le potentiel et la complexité de ce processus rendent le rôle de spécialistes comme nous très important. Les réflexions sur l'implémentation et l’exploitation du BIM dans l'entreprise revêtent une importance stratégique, ainsi mon rôle évolue en permanence.

Quel a été le premier projet BIM sur lequel tu aies travaillé ? Je suppose que ce n’était pas encore du niveau 2 ?

Le projet de Liaison AC dont j'ai parlé auparavant était un projet important pour ADP. Le groupement et l'optimisation des postes de police aux airs et frontières (PAF) des terminaux A et C demandait une importante réorganisation des flux de passagers. De plus, plusieurs milliers de mètres carrés de commerces devaient être ajoutés, ainsi que les salons d'Air France et d’Air Emirates. Tout cela avec une façade entourée par des ceintures de brise-soleils ondulés à géométrie très complexe. Afin de réaliser ce projet avec Revit, nous avons engagé des architectes pour faire la modélisation des terminaux limitrophes A et C ainsi que le Module P. Cette modélisation a concerné surtout le clos-couvert. Les phases AP et PRO ont été réalisées en CAO 2D, mais en même temps j'ai continué à tenir à jour la maquette du bâtiment de liaison. Certains éléments de cette maquette sont bien en niveau 3, d'ailleurs l'étude de la géométrie des brise-soleils à été intégralement faite avec Revit. Tous les panneaux de la façade ont la même longueur, mais 12 radius d'ondulation différentes et chaque panneau est tangent par rapport au précédent. Si vous changez l'ondulation d'un panneau afin de garder ce principe, tous les panneaux qui suivent doivent changer. C'était assez sportif, mais Revit nous a permis un travail de précision avec un contrôle visuel d'aspects 3D en temps réel.

CDG Liaison AC axo ruban ouest

© ADP, Aéroports de Paris – Liaison Terminal A&C Roissy

Quelles ont été les grandes étapes et les grandes difficultés de cette transition ?  Combien de temps cela a-t-il pris ?

Je ne suis pas sûr que je puisse apporter les analyses générales de cette transition. Chaque BET et agence d'architecture est un cas spécifique avec des approches et des expériences parfois très différentes. Je sais par exemple que Jacques Lévy-Bencheton (BIM Manager de Brunet Saunier Architecture NDLR) a porté cette évolution très habilement chez Brunet Saunier Architecture, mais pour d’autres agences, cela fut un peu plus aléatoire.

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© ADP, Aéroports de Paris – Jonction Orly

Toutefois, il est incontestable que le premier pas consiste à sensibiliser les preneurs de décisions sur la nature et les perspectives du BIM. C'est en même temps la grande difficulté. Pendant des années, les architectes et les ingénieurs confondaient le BIM avec la 3D, il était difficile de leur faire comprendre que cela n'est pas l'aspect le plus important du BIM. Même aujourd'hui, il reste parfois difficile d’expliquer à certaines personnes que les informations autres que la géométrie présentent autant d'importance que la 3D. L'adhésion des "decision makers" est donc fondamentale, elle doit reposer sur une vision claire des coûts, de la durée de la transition du passage de la CAO au BIM et des bénéfices possibles qu’on pourrait en tirer. Lorsqu’une direction n'est pas persuadée de la pertinence de la démarche BIM, les premières difficultés, pourtant inévitables, risquent de stopper net cette transition.

Si cette première étape est franchie avec succès, arrive alors une période d'adaptation certaine. Un nouvel outil demande des formations, de nouvelles méthodes et même une nouvelle organisation. Ce sont ces changements importants qui poussent tous les acteurs de projet à se remettre en question. Ainsi, la résistance au changement accentue la complexité du passage à ce processus. En fonction de la taille de l’agence, cette évolution peut durer entre 2 et 5 ans.

Etiez-vous nombreux à travailler en BIM au début ?

La direction Ingénierie et Architecture d’ADP comptait à l'époque environ 450 employés. Nous avons commencé avec 3 ou 4 architectes, mais comme la première expérience n'était pas concluante, je suis resté seul.

CDG Liaison AC détail

© ADP, Aéroports de Paris

Avez-vous eu besoin d’aide et de support extérieur pour mettre en place votre stratégie BIM ?

Absolument ! Je ne pense pas que cela soit possible de faire autrement d’ailleurs. Il y eut une première contribution d'Oger International qui avait une excellente équipe de jeunes ingénieurs passionnés par le BIM. Je pense notamment à Louis-Marie Borione aujourd'hui BIM Manager chez Systra et Simon Moreau BIM Manager chez Ingerop. Ils nous ont aidés à monter la première méthodologie. Ensuite, SETEC TPI a fait une étude d'opportunité de mise en place du BIM à INA, ce qui fut l’impulsion décisive pour démarrer le processus. Sur le projet d'Orly Jonction, notre filiale ADPi a eu la mission de BIM Management, ce qui nous a permis de former un large nombre d'architectes et de projeteurs et de consolider ainsi les méthodes et de réaliser avec succès le premier grand projet en BIM.

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© ADP, Aéroports de Paris

Quelles sont les difficultés du rôle de BIM Manager ?

C'est un nouveau métier, les attentes sont très différentes et on y trouve tout et n'importe quoi suivant la demande. Le domaine d'intervention du BIM Manager est très large, de ce fait dans les années à venir, nous verrons une structuration des métiers comme c'est le cas dans les pays anglo-saxons qui gardent 5 à 6 ans d'avantage sur nous dans ce domaine. Le BIM Manager doit apporter des réponses claires et justes aux "decision-makers" sur les méthodes d'implantation du BIM, sur ses tenants et ses aboutissants. Il doit assister le maitre d'œuvre sur les questions d'organisation et de méthodes, élaborer les retro-plannings et définir les responsabilités de chacun. Enfin, il doit assister les utilisateurs, contrôler la conformité et la qualité de leur travail, régler de nombreuses difficultés au quotidien. Mais surtout, il doit assurer une veille technologique, une actualisation et une optimisation de ses méthodes en permanence. Il est évident que toutes ces missions ne peuvent être accomplies avec sérieux par un profil de BIM Manager "de base". En fonction des compétences et de l'expérience il peut y avoir des BIM Implementation Managers, des BIM Senior Managers, BIM Project Managers , des BIM Content Managers, BIM Coordonnateurs métiers etc. A la lumière de cette structuration, le BIM Manager se trouve aujourd'hui souvent au four et au moulin, ce qui n'est pas tenable dans les grandes structures comme la notre.

Chez ADP, faites-vous la distinction entre BIM pour le bâtiment et BIM pour les infrastructures ?

L'utilisation du BIM pour les infrastructures est encore en réflexion chez ADP. Les outils dans ce domaine sont encore récents, d'ailleurs à ma connaissance, ils ne sont pas nombreux. Comme pour le reste, il faudrait faire des tests et analyser les résultats. Evidement, nous sommes très attentifs à la conception, et la gestion et la maintenance d'infrastructure revêt une importance capitale pour ADP.

Peux-tu nous parler du projet « Jonction » d’Orly qui est magnifique ? Quelles en sont les données techniques ? Comment as-tu mis cela en place ?

Le projet « Orly Jonction » s'inscrit dans le projet global de modernisation de la plateforme Paris-Orly ciblant l'amélioration de la satisfaction client. Le bâtiment se situe entre les aérogares existantes Orly-Sud et Orly-Ouest. Le projet porte d'une part sur la réalisation du bâtiment de Jonction, avec une surface neuve de 76 000m². D'autre part, ce bâtiment sera connecté aux aérogares existantes Orly Ouest et Orly Sud, ce qui implique des travaux dans des espaces existants. L'ensemble représente un investissement de 300 M€. Le bâtiment de liaison a toutes les fonctionnalités d'un terminal placé dans un site très contraint.

Quelques chiffres :

  • 76 000 m2 de surfaces neuves
  • 3 000 m2 de surfaces réhabilitées (Hall 4 Orly Ouest et Hall B Orly Sud)
  • 250m de longueur – 120 m de profondeur – 18,50m de hauteur
  • 2 niveaux principaux (Départs et Arrivées) – 1 niveau partiel (débarquement –IFU et correspondance)
  • 1 sous-sol partiel connecté à la route de service Orly Ouest
  • 6 000m2 de Hall départ connecté à Orly Ouest
  • 38 banques d’enregistrement classiques et 16 DBA
  • 14 nouveaux PIF et 15 Aubettes DPAF (Départ et Arrivées)
  • 5 000 m2 de commerces avec place centrale de 1000 m2 et zones de restauration de 1 000 m2

Ce projet est réalisé en BIM depuis la phase APS. Dans le cadre de la démarche BIM et en anticipation du projet Orly Jonction, les terminaux existants ont été modélisés. Le projet regroupe trente-deux maquettes numériques.

Elles ont servi pour la réalisation des études suivantes :

  • architecture, structure, fluides, électricité BT, tri-bagages, environnement, signalétique et présynthèse

L'architecture et la conception ont été réalisées par INA, le BIM Management a été porté par ADPi et INA. Nous avions plaisir à travailler avec nos collègues d'ADPi, qui intègre des BIM managers et coordonnateurs de grande qualité : Fang Chao Gong, Christian Montagnac, Johnny Dabysing et les autres, mais surtout nous avions la grande chance et le privilège d'être conseillés et guidés par Julien Franco, un expert BIM hors pair.

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© ADP, Aéroports de Paris – Jonction Orly

Comme vous pouvez le constater, j'ai été tellement bien entouré que mes mérites restent modestes, d'autant plus que nous étions supportés et portés par l'enthousiasme de notre maitre d'oeuvre M. Philippe Gourcerol, et des principaux architectes Messieurs Alain Davy, Gilles Goix et Mme Julie Greguor, chef de pôle BIM chez ADPI.

CDG Liaison AC axo ruban ouest

© ADP, Aéroports de Paris – Jonction Orly

Combien de temps a-t-il fallu pour le faire naitre et aboutir ? Combien de personnes ont travaillé dessus ?

La phase APS a commencé en juillet 2013, et le DCE en phase APD a été rendu au maitre d'ouvrage fin octobre 2014. Le dossier très détaillé pour un APD (certains détails à l'échelle 1/10) comptait 750 pièces graphiques, toutes générées à partir des modèles BIM, sans aucune post-production sous AutoCAD.

Les architectes ont été organisés en deux équipes, clos-couvert et second-œuvre, (nous avons découpé le modèle architecture pratiquement de la même manière), leur nombre a varié de 10 au début et 15 à la fin du projet. Dans les études techniques, nos équipes de projeteurs ont été renforcés par un recrutement extérieur, donc 2 projeteurs par lot. Au total, une petite quarantaine d'utilisateurs ont partagés une trentaine de maquettes.

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© ADP, Aéroports de Paris – Jonction Orly

Quels sont vos objectifs BIM chez ADP ? Aller jusqu’à une gestion de patrimoine ?

Le groupe ADP a l'ambition de devenir le leader mondial dans le domaine de conception, réalisation et exploitation d'aéroports. Chacun de ces domaines est en mutation profonde liée à l’avènement du BIM. L'ingénierie centrale d'ADP, la Direction d'ingénierie et de l’Aménagement est aujourd'hui résolument tournée vers ce processus dans les phases de conception, de quelques dizaines de milliers de mètres carrés modélisés en 2008 nous sommes passés aujourd'hui à plus de 1.200 000 m². Une grande partie de nos terminaux est modélisée, et ADP est en France le propriétaire et gestionnaire qui possède probablement la surface le plus importante de son patrimoine transformé en maquette numérique. Ces modèles ne sont pas, évidemment, tous au même niveau, ils ne sont pas structurés de la même façon, l'immense travail de standardisation de ce patrimoine est devant nous, mais la base est déjà excellente. En même temps, nous sommes les porteurs de réflexion sur le BIM Maintenance chez ADP. Actuellement, nous sommes en consultation avec nos unités opérationnelles sur le périmètre et les objectifs du BIM sur la partie de gestion et maintenance.

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© ADP, Aéroports de Paris – Jonction Orly

Comment collaborez-vous en interne entre tous les départements ? Etes-vous en niveau 3 ?

Nous avons la chance d'avoir un BET intégré. Tous les corps d'états y sont représentés, de l’architecture jusqu'aux courants faibles et à la signalétique en passant par le thermique, les fluides, l’infrastructure ou l’électromécanique. Cela facilite énormément la mise en place d’une méthodologie BIM commune, basée sur les expériences de travail communes depuis la décennie passée. Chaque métier modélise sa propre maquette numérique et le niveau de développement évolue en fonction d'objectifs définis dans chaque phase de projet. J'ai un peu du mal à accepter les LOD (ou ND), c'est une nomenclature trop vague qui ne dit rien de concret sur les informations à inclure dans une maquette. Je peux imaginer un litige sur le niveau d'un modèle, et comment prouver incontestablement qu’il a un ND3 et non pas un ND2 ? D'ailleurs j'ai lu récemment un blog où l'auteur expliquait bien que la maquette numérique de LOD 300 ou LOD 400 n'existait pas, beaucoup d'éléments peuvent être développés jusqu'à certain niveau mais ce niveau n'est jamais homogène pour des milliers d'éléments qui forment la maquette. Je pense qu'il est nécessaire d'élaborer la liste d'informations à fournir pour chaque catégorie d'éléments à chaque phase de projet, peu importe le nom du niveau.

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© ADP, Aéroports de Paris – Jonction Orly

Que penses-tu du travail du PTNB et ses objectifs de numérisation de la filière ? Cela mènera-t-il selon toi à une BIMisation des projets ?

C'est une excellente initiative, et j'en suis ravi évidement. Le BIM peut apporter les bénéfices à tous les acteurs dans le domaine du bâtiment, mais il exige des investissements importants et des évolutions notables des méthodes et organisations, ce qui rend les protagonistes circonspects. Les exemples des Etats-Unis, de Singapour, de Hong-Kong et du Royaume-Uni montrent que l'impulsion d'un état reste décisive pour développement et l’implantation du BIM au niveau national. Ensuite, il est important de sensibiliser les maitres d'ouvrage du secteur privé, nous avons vue que les universités et les hôpitaux aux Etats-Unis étaient les premiers à comprendre l'importance de ce processus pour la partie gestion de leur patrimoine. Le PTNB incite tous les acteurs à réfléchir sur leur stratégie de développent et c’est très bien.

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Avez-vous un protocole BIM sur lequel repose votre stratégie ?

Nous avons différents documents de méthode dont le protocole BIM qui nous sert à établir les objectifs et méthodes d'un projet. En ce qui concerne la stratégie c'est la Feuille de route du BIM qui est le document de référence. La Direction de DIA est justement en train d'en établir une pour la période 2016 – 2020.

Quelle solution logicielle a selon toi fait éclore le BIM en France et dans le Monde ?

Nous sommes depuis longues années partenaires d'Autodesk, c’est donc la solution logicielle qui s'impose pour nous en toute logique, d'autant plus que le benchmarking que nous avions mené en 2007 a montré une supériorité évidente de Revit par rapport ses concurrents. Ceci dit, je pense que 4 à 5 éditeurs leaders dans l'univers du BIM ont chacun leurs atouts, et ils montrent une vigueur remarquable et ils continueront de nous surprendre avec leurs réalisations extraordinaires.

Passez-vous par les échanges IFC ? Qu’en penses-tu et à quels besoins cela répond-il selon toi ?

Je n'ai pas eu beaucoup d'expérience avec le format IFC, donc je ne suis pas forcément bien placé pour juger de ses qualités. Ces quelques échanges que nous avons eus lors d'études d'Orly Jonction n'étaient pas tout à fait satisfaisants. Certains éléments de la maquette avaient disparu, et les autres étaient mal formés. Néanmoins je pense que ce format reste indispensable sur les grands projets, non seulement comme support d'échange, mais encore plus comme un des formats de DOE destiné à être réutilisé par les logiciels de gestion de patrimoine.

Quelles sont les qualités selon toi qu’un bon BIM Manager doit avoir ?

Toutes. 🙂

Le BIM Manager n'a pas de responsabilités comparables à celles d’un maitre d'œuvre, ou à celles d’un chargé d'affaire. Son rôle est surtout sur la coordination, la facilitation et l'assistance. Certes, il doit exercer une certaine autorité et dans l'intérêt du projetd’ imposer la méthode parfois contraignante, mais il ne faut jamais oublier qu'il est là surtout pour faciliter la création et l'échange. Il doit être la locomotive du changement, et donc avoir de fortes convictions et compétences, mais en même temps avoir de l'attention pour les "voyageurs". Souvent la pression pour arriver à l'heure repose sur lui seul, mais cela fait partie de son rôle et son métier et l’on s y habitue.

Echanges-tu beaucoup avec les autres BIM Managers d’entreprise afin de vous enrichir mutuellement ?

Il y a 6 ou 7 ans, j'avais l'impression de connaitre la plupart des BIM Managers de Paris. C'était un petit monde : Jacques Levy-Bencheton de Brunet Saunier Architecture, Franck Bricaud, Jean-Noël Burnod d'Ateliers 2/3/4, Morten Buskpetersen de RPBW, Alice Lepy de Valode et Pistre, ensuite Daniel Hurtubise qui a travaillé pour ADPi, aujourd'hui chez RPBW, puis Anis Naroura avec qui j'ai eu le plaisir de travailler et qui a fait des choses remarquables chez Setec TPI… Aujourd'hui cela explose, et il y a beaucoup de gens qui sont entrés dans le monde merveilleux du BIM, mais je n'ai pas eu l'occasions de tous les rencontrer. Dans un BET avec plus de 400 employés, il y a beaucoup de travail pour un BIM Manager, donc je n'arrive plus à suivre tout ce qui se passe à l’extérieur.

Penses-tu qu’il soit important de protéger la propriété intellectuelle et penses-tu que le BIM soit un frein à cela ?

Entre plusieurs dizaines de questions juridiques soulevées par le BIM, c'est certainement l'une des plus compliquées. La maquette est le produit de la création, et elle doit être forcement protégée comme c'est le cas pour chaque projet aujourd'hui. Or les éléments de cette maquette sont les éléments qui en règle générale n'ont pas de copyright, des éléments que nous ne pouvons protéger efficacement. Vous pouvez développer des objets à forte valeur ajoutée, hautement paramétrables, mais une fois dans la maquette vous ne contrôlez plus leur sort. Je ne vois pas l'issue de cette controverse.

Sur quel projet travailles-tu actuellement après le beau succès de Jonction ?

Nous sommes bien partis sur le BIM, et actuellement nous avons 4 projets emblématiques avec pour ambition de développer les maquettes numériques jusqu’aux phases DCE. Il s'agit du projet d'Orly Sud refonte du process départ International", "Gare Orly de ligne 14 du SGP", "Jonction des satellites Terminal 1" à CDG1 et "Liaison des terminaux B et D" à CDG2. Ces 4 projets font plus de 130.000 m², c'est un beau défi pour nous et pour ADPI qui nous accompagne sur ces projets.

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© ADP, Aéroports de Paris – Liaison Terminal A&C Roissy

Connais-tu ABCD Blog, qu’en penses-tu et que souhaiterais-tu y voir de plus ?

Oui, évidemment, je pense que tous les utilisateurs de Revit le connaissent. Mais pour être honnête, je ne suis pas le visiteur le plus régulier. Cela risque de changer, vu que mon nom y paraîtra ;-)  Plus sérieusement, je pense que c'est un bon site, on y trouve beaucoup de conseils et de solutions venant de vrais experts. Continuez bien, c'est ce que je vous souhaite sincèrement.

Nermin, nous te remercions pour cet exposé très instructif de la mise en place du BIM chez ADP. Nous te souhaitons de continuer à travailler sur de nombreux beaux projets BIM d’aéroports.

A bientôt.

Interview BIM Managers – Episode #7 Nermin Hadziomerovic, Architecte – BIM Manager, Aéroports de Paris

Dans la série des Interviews BIM Managers, nous avons la chance d’accueillir cette semaine l’un des pionniers du BIM en France qui travaille pour l’un des fleurons de la conception d’aéroports en France, la société ADP – Aéroports de Paris – nous avons nommé Nermin Hadziomerovic, un architecte et BIM Manager de grand talent et d’une maitrise des outils BIM exceptionnelle.

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Nermin Hadziomerovic

Architecte – BIM Manager

 

ADP – Aéroports de Paris

Direction Ingénierie et Aménagement – Département Support Ingénierie

www.adp.fr

 

Bonjour Nermin,

Enchanté de te recevoir sur ABCD Blog. Nous te suivons depuis longtemps chez ADP et admirons le travail de fond que tu réalises depuis de si nombreuses années. Merci de nous accorder de ton temps car c’était un rêve pour nous de pouvoir t’interviewer, notamment après avoir vu récemment le fabuleux projet “Jonction” sur lequel toi et les Equipes ADP avez travaillé..

Peux-tu d’abord rapidement nous parler de ton parcours professionnel et de ton arrivée chez ADP ?

En 1983 j’ai été diplôme Ingénieur en Architecture à la Faculté d'Architecture de Sarajevo. De 1984 à 1992, j’ai travaillé dans diverses agences et BET à Sarajevo. J'ai été ensuite en poste comme architecte principal dans le BET d'entreprise de construction "Standard", lorsque la guerre en Bosnie a éclaté au printemps 1992. Suite à mon arrivée en France, j'ai suivi un stage "Informatique et conception Architecturale" à l’Institut de Formation en Architecture et Aménagement de l’Espace pour la Région “ Ile de France ” (IFAM – IF) à Nanterre. Cette formation de 6 mois m'a permis d'obtenir plusieurs missions chez OTH, notamment sur les grands projets et chantiers comme le "Stade de France", l’Hôpital Européen Georges Pompidou dans le 15° ou encore le Grand Louvre et l’ "Aile de Flore" ainsi que la " Porte des Lions ". Mes compétences en informatique et mon expérience sur de grands projets m'ont ouvert les portes d'ADP au printemps 2000 où j’ai été engagé comme CAD Manager pour le projet du Satellite 3 (180.000 m²). Ensuite, j'ai poursuivi ce travail sur tous les projets d'importance d’ADP comme le Satellite 4 et la liaison AC. Depuis 2008, et notamment sur le projet de liaison AC, je mène des travaux relatifs aux problématiques de BIM à INA (Direction de l'Ingénierie et Architecture, aujourd'hui Direction de l'Ingénierie et Aménagement – DIA).

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Comment le BIM a-t-il fait son incursion chez ADP ? Et cela a-t-il été long et difficile ?

Entre 2007 et 2008, mon ancien Manager M. André Komorn s'intéressait beaucoup au BIM, et plus particulièrement à Revit. Il a engagé d’intenses efforts de sensibilisation auprès de la Direction de l'Ingénierie et Architecture et des discussions, réussissant à convaincre les responsables de lancer des tests Revit sur le projet de Liaison AC. Or, les préparations pour ce basculement technologique se sont avérées insuffisantes : matériel informatique non adapté, absence de méthodologies propres au travail collaboratif, inexpérience de nos consultants Revit sur les projets de cette taille (17 000 m²). Nous étions 6 à 7 architectes fraichement formés sur Revit avec des machines dotées de 1 à 2 Go de mémoire RAM, sans aucune méthode de travail sur une maquette numérique partagée. C'était assez frustrant. La phase esquisse a été achevée avec Revit, ensuite les études ont continués en CAO-DAO classique. La Direction a par la suite décidé de mettre en stand-by les essais de nouvelles technologies et pendant 4 longues années l'utilisation de Revit fut très sporadique et limitée à la production de présentations 3D simples.

Depuis 2013, nous sommes engagés sur la voie du BIM, mais cette transformation majeure a pris encore quelques années avant son aboutissement.

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© ADP, Aéroports de Paris – Terminal 2 Roissy

Comment le BIM a-t-il fait évoluer ton  rôle ?

Comme je le disais, j'ai commencé ma carrière à ADP en tant que CAD Manager. Au bout de 6 à 7 ans, j'ai commencé à m'interroger sur l'efficacité de nos outils et de nos méthodes. Est-il possible de continuer à faire de la conception de bâtiments de la même façon qu’il y a 15 ou 20 ans ? Faire des projets avec les mêmes outils et procédés, comme si le monde autour de nous n’avait pas changé ? Les réponses sont évidentes. Ainsi, depuis 2008, je n'ai cessé d’explorer le BIM sous toutes ses facettes : conception, modélisation, gestion, exploitation… Le potentiel et la complexité de ce processus rendent le rôle de spécialistes comme nous très important. Les réflexions sur l'implémentation et l’exploitation du BIM dans l'entreprise revêtent une importance stratégique, ainsi mon rôle évolue en permanence.

Quel a été le premier projet BIM sur lequel tu aies travaillé ? Je suppose que ce n’était pas encore du niveau 2 ?

Le projet de Liaison AC dont j'ai parlé auparavant était un projet important pour ADP. Le groupement et l'optimisation des postes de police aux airs et frontières (PAF) des terminaux A et C demandait une importante réorganisation des flux de passagers. De plus, plusieurs milliers de mètres carrés de commerces devaient être ajoutés, ainsi que les salons d'Air France et d’Air Emirates. Tout cela avec une façade entourée par des ceintures de brise-soleils ondulés à géométrie très complexe. Afin de réaliser ce projet avec Revit, nous avons engagé des architectes pour faire la modélisation des terminaux limitrophes A et C ainsi que le Module P. Cette modélisation a concerné surtout le clos-couvert. Les phases AP et PRO ont été réalisées en CAO 2D, mais en même temps j'ai continué à tenir à jour la maquette du bâtiment de liaison. Certains éléments de cette maquette sont bien en niveau 3, d'ailleurs l'étude de la géométrie des brise-soleils à été intégralement faite avec Revit. Tous les panneaux de la façade ont la même longueur, mais 12 radius d'ondulation différentes et chaque panneau est tangent par rapport au précédent. Si vous changez l'ondulation d'un panneau afin de garder ce principe, tous les panneaux qui suivent doivent changer. C'était assez sportif, mais Revit nous a permis un travail de précision avec un contrôle visuel d'aspects 3D en temps réel.

CDG Liaison AC axo ruban ouest

© ADP, Aéroports de Paris – Liaison Terminal A&C Roissy

Quelles ont été les grandes étapes et les grandes difficultés de cette transition ?  Combien de temps cela a-t-il pris ?

Je ne suis pas sûr que je puisse apporter les analyses générales de cette transition. Chaque BET et agence d'architecture est un cas spécifique avec des approches et des expériences parfois très différentes. Je sais par exemple que Jacques Lévy-Bencheton (BIM Manager de Brunet Saunier Architecture NDLR) a porté cette évolution très habilement chez Brunet Saunier Architecture, mais pour d’autres agences, cela fut un peu plus aléatoire.

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© ADP, Aéroports de Paris – Jonction Orly

Toutefois, il est incontestable que le premier pas consiste à sensibiliser les preneurs de décisions sur la nature et les perspectives du BIM. C'est en même temps la grande difficulté. Pendant des années, les architectes et les ingénieurs confondaient le BIM avec la 3D, il était difficile de leur faire comprendre que cela n'est pas l'aspect le plus important du BIM. Même aujourd'hui, il reste parfois difficile d’expliquer à certaines personnes que les informations autres que la géométrie présentent autant d'importance que la 3D. L'adhésion des "decision makers" est donc fondamentale, elle doit reposer sur une vision claire des coûts, de la durée de la transition du passage de la CAO au BIM et des bénéfices possibles qu’on pourrait en tirer. Lorsqu’une direction n'est pas persuadée de la pertinence de la démarche BIM, les premières difficultés, pourtant inévitables, risquent de stopper net cette transition.

Si cette première étape est franchie avec succès, arrive alors une période d'adaptation certaine. Un nouvel outil demande des formations, de nouvelles méthodes et même une nouvelle organisation. Ce sont ces changements importants qui poussent tous les acteurs de projet à se remettre en question. Ainsi, la résistance au changement accentue la complexité du passage à ce processus. En fonction de la taille de l’agence, cette évolution peut durer entre 2 et 5 ans.

Etiez-vous nombreux à travailler en BIM au début ?

La direction Ingénierie et Architecture d’ADP comptait à l'époque environ 450 employés. Nous avons commencé avec 3 ou 4 architectes, mais comme la première expérience n'était pas concluante, je suis resté seul.

CDG Liaison AC détail

© ADP, Aéroports de Paris

Avez-vous eu besoin d’aide et de support extérieur pour mettre en place votre stratégie BIM ?

Absolument ! Je ne pense pas que cela soit possible de faire autrement d’ailleurs. Il y eut une première contribution d'Oger International qui avait une excellente équipe de jeunes ingénieurs passionnés par le BIM. Je pense notamment à Louis-Marie Borione aujourd'hui BIM Manager chez Systra et Simon Moreau BIM Manager chez Ingerop. Ils nous ont aidés à monter la première méthodologie. Ensuite, SETEC TPI a fait une étude d'opportunité de mise en place du BIM à INA, ce qui fut l’impulsion décisive pour démarrer le processus. Sur le projet d'Orly Jonction, notre filiale ADPi a eu la mission de BIM Management, ce qui nous a permis de former un large nombre d'architectes et de projeteurs et de consolider ainsi les méthodes et de réaliser avec succès le premier grand projet en BIM.

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© ADP, Aéroports de Paris

Quelles sont les difficultés du rôle de BIM Manager ?

C'est un nouveau métier, les attentes sont très différentes et on y trouve tout et n'importe quoi suivant la demande. Le domaine d'intervention du BIM Manager est très large, de ce fait dans les années à venir, nous verrons une structuration des métiers comme c'est le cas dans les pays anglo-saxons qui gardent 5 à 6 ans d'avantage sur nous dans ce domaine. Le BIM Manager doit apporter des réponses claires et justes aux "decision-makers" sur les méthodes d'implantation du BIM, sur ses tenants et ses aboutissants. Il doit assister le maitre d'œuvre sur les questions d'organisation et de méthodes, élaborer les retro-plannings et définir les responsabilités de chacun. Enfin, il doit assister les utilisateurs, contrôler la conformité et la qualité de leur travail, régler de nombreuses difficultés au quotidien. Mais surtout, il doit assurer une veille technologique, une actualisation et une optimisation de ses méthodes en permanence. Il est évident que toutes ces missions ne peuvent être accomplies avec sérieux par un profil de BIM Manager "de base". En fonction des compétences et de l'expérience il peut y avoir des BIM Implementation Managers, des BIM Senior Managers, BIM Project Managers , des BIM Content Managers, BIM Coordonnateurs métiers etc. A la lumière de cette structuration, le BIM Manager se trouve aujourd'hui souvent au four et au moulin, ce qui n'est pas tenable dans les grandes structures comme la notre.

Chez ADP, faites-vous la distinction entre BIM pour le bâtiment et BIM pour les infrastructures ?

L'utilisation du BIM pour les infrastructures est encore en réflexion chez ADP. Les outils dans ce domaine sont encore récents, d'ailleurs à ma connaissance, ils ne sont pas nombreux. Comme pour le reste, il faudrait faire des tests et analyser les résultats. Evidement, nous sommes très attentifs à la conception, et la gestion et la maintenance d'infrastructure revêt une importance capitale pour ADP.

Peux-tu nous parler du projet « Jonction » d’Orly qui est magnifique ? Quelles en sont les données techniques ? Comment as-tu mis cela en place ?

Le projet « Orly Jonction » s'inscrit dans le projet global de modernisation de la plateforme Paris-Orly ciblant l'amélioration de la satisfaction client. Le bâtiment se situe entre les aérogares existantes Orly-Sud et Orly-Ouest. Le projet porte d'une part sur la réalisation du bâtiment de Jonction, avec une surface neuve de 76 000m². D'autre part, ce bâtiment sera connecté aux aérogares existantes Orly Ouest et Orly Sud, ce qui implique des travaux dans des espaces existants. L'ensemble représente un investissement de 300 M€. Le bâtiment de liaison a toutes les fonctionnalités d'un terminal placé dans un site très contraint.

Quelques chiffres :

  • 76 000 m2 de surfaces neuves
  • 3 000 m2 de surfaces réhabilitées (Hall 4 Orly Ouest et Hall B Orly Sud)
  • 250m de longueur – 120 m de profondeur – 18,50m de hauteur
  • 2 niveaux principaux (Départs et Arrivées) – 1 niveau partiel (débarquement –IFU et correspondance)
  • 1 sous-sol partiel connecté à la route de service Orly Ouest
  • 6 000m2 de Hall départ connecté à Orly Ouest
  • 38 banques d’enregistrement classiques et 16 DBA
  • 14 nouveaux PIF et 15 Aubettes DPAF (Départ et Arrivées)
  • 5 000 m2 de commerces avec place centrale de 1000 m2 et zones de restauration de 1 000 m2

Ce projet est réalisé en BIM depuis la phase APS. Dans le cadre de la démarche BIM et en anticipation du projet Orly Jonction, les terminaux existants ont été modélisés. Le projet regroupe trente-deux maquettes numériques.

Elles ont servi pour la réalisation des études suivantes :

  • architecture, structure, fluides, électricité BT, tri-bagages, environnement, signalétique et présynthèse

L'architecture et la conception ont été réalisées par INA, le BIM Management a été porté par ADPi et INA. Nous avions plaisir à travailler avec nos collègues d'ADPi, qui intègre des BIM managers et coordonnateurs de grande qualité : Fang Chao Gong, Christian Montagnac, Johnny Dabysing et les autres, mais surtout nous avions la grande chance et le privilège d'être conseillés et guidés par Julien Franco, un expert BIM hors pair.

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© ADP, Aéroports de Paris – Jonction Orly

Comme vous pouvez le constater, j'ai été tellement bien entouré que mes mérites restent modestes, d'autant plus que nous étions supportés et portés par l'enthousiasme de notre maitre d'oeuvre M. Philippe Gourcerol, et des principaux architectes Messieurs Alain Davy, Gilles Goix et Mme Julie Greguor, chef de pôle BIM chez ADPI.

CDG Liaison AC axo ruban ouest

© ADP, Aéroports de Paris – Jonction Orly

Combien de temps a-t-il fallu pour le faire naitre et aboutir ? Combien de personnes ont travaillé dessus ?

La phase APS a commencé en juillet 2013, et le DCE en phase APD a été rendu au maitre d'ouvrage fin octobre 2014. Le dossier très détaillé pour un APD (certains détails à l'échelle 1/10) comptait 750 pièces graphiques, toutes générées à partir des modèles BIM, sans aucune post-production sous AutoCAD.

Les architectes ont été organisés en deux équipes, clos-couvert et second-œuvre, (nous avons découpé le modèle architecture pratiquement de la même manière), leur nombre a varié de 10 au début et 15 à la fin du projet. Dans les études techniques, nos équipes de projeteurs ont été renforcés par un recrutement extérieur, donc 2 projeteurs par lot. Au total, une petite quarantaine d'utilisateurs ont partagés une trentaine de maquettes.

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© ADP, Aéroports de Paris – Jonction Orly

Quels sont vos objectifs BIM chez ADP ? Aller jusqu’à une gestion de patrimoine ?

Le groupe ADP a l'ambition de devenir le leader mondial dans le domaine de conception, réalisation et exploitation d'aéroports. Chacun de ces domaines est en mutation profonde liée à l’avènement du BIM. L'ingénierie centrale d'ADP, la Direction d'ingénierie et de l’Aménagement est aujourd'hui résolument tournée vers ce processus dans les phases de conception, de quelques dizaines de milliers de mètres carrés modélisés en 2008 nous sommes passés aujourd'hui à plus de 1.200 000 m². Une grande partie de nos terminaux est modélisée, et ADP est en France le propriétaire et gestionnaire qui possède probablement la surface le plus importante de son patrimoine transformé en maquette numérique. Ces modèles ne sont pas, évidemment, tous au même niveau, ils ne sont pas structurés de la même façon, l'immense travail de standardisation de ce patrimoine est devant nous, mais la base est déjà excellente. En même temps, nous sommes les porteurs de réflexion sur le BIM Maintenance chez ADP. Actuellement, nous sommes en consultation avec nos unités opérationnelles sur le périmètre et les objectifs du BIM sur la partie de gestion et maintenance.

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© ADP, Aéroports de Paris – Jonction Orly

Comment collaborez-vous en interne entre tous les départements ? Etes-vous en niveau 3 ?

Nous avons la chance d'avoir un BET intégré. Tous les corps d'états y sont représentés, de l’architecture jusqu'aux courants faibles et à la signalétique en passant par le thermique, les fluides, l’infrastructure ou l’électromécanique. Cela facilite énormément la mise en place d’une méthodologie BIM commune, basée sur les expériences de travail communes depuis la décennie passée. Chaque métier modélise sa propre maquette numérique et le niveau de développement évolue en fonction d'objectifs définis dans chaque phase de projet. J'ai un peu du mal à accepter les LOD (ou ND), c'est une nomenclature trop vague qui ne dit rien de concret sur les informations à inclure dans une maquette. Je peux imaginer un litige sur le niveau d'un modèle, et comment prouver incontestablement qu’il a un ND3 et non pas un ND2 ? D'ailleurs j'ai lu récemment un blog où l'auteur expliquait bien que la maquette numérique de LOD 300 ou LOD 400 n'existait pas, beaucoup d'éléments peuvent être développés jusqu'à certain niveau mais ce niveau n'est jamais homogène pour des milliers d'éléments qui forment la maquette. Je pense qu'il est nécessaire d'élaborer la liste d'informations à fournir pour chaque catégorie d'éléments à chaque phase de projet, peu importe le nom du niveau.

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© ADP, Aéroports de Paris – Jonction Orly

Que penses-tu du travail du PTNB et ses objectifs de numérisation de la filière ? Cela mènera-t-il selon toi à une BIMisation des projets ?

C'est une excellente initiative, et j'en suis ravi évidement. Le BIM peut apporter les bénéfices à tous les acteurs dans le domaine du bâtiment, mais il exige des investissements importants et des évolutions notables des méthodes et organisations, ce qui rend les protagonistes circonspects. Les exemples des Etats-Unis, de Singapour, de Hong-Kong et du Royaume-Uni montrent que l'impulsion d'un état reste décisive pour développement et l’implantation du BIM au niveau national. Ensuite, il est important de sensibiliser les maitres d'ouvrage du secteur privé, nous avons vue que les universités et les hôpitaux aux Etats-Unis étaient les premiers à comprendre l'importance de ce processus pour la partie gestion de leur patrimoine. Le PTNB incite tous les acteurs à réfléchir sur leur stratégie de développent et c’est très bien.

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Avez-vous un protocole BIM sur lequel repose votre stratégie ?

Nous avons différents documents de méthode dont le protocole BIM qui nous sert à établir les objectifs et méthodes d'un projet. En ce qui concerne la stratégie c'est la Feuille de route du BIM qui est le document de référence. La Direction de DIA est justement en train d'en établir une pour la période 2016 – 2020.

Quelle solution logicielle a selon toi fait éclore le BIM en France et dans le Monde ?

Nous sommes depuis longues années partenaires d'Autodesk, c’est donc la solution logicielle qui s'impose pour nous en toute logique, d'autant plus que le benchmarking que nous avions mené en 2007 a montré une supériorité évidente de Revit par rapport ses concurrents. Ceci dit, je pense que 4 à 5 éditeurs leaders dans l'univers du BIM ont chacun leurs atouts, et ils montrent une vigueur remarquable et ils continueront de nous surprendre avec leurs réalisations extraordinaires.

Passez-vous par les échanges IFC ? Qu’en penses-tu et à quels besoins cela répond-il selon toi ?

Je n'ai pas eu beaucoup d'expérience avec le format IFC, donc je ne suis pas forcément bien placé pour juger de ses qualités. Ces quelques échanges que nous avons eus lors d'études d'Orly Jonction n'étaient pas tout à fait satisfaisants. Certains éléments de la maquette avaient disparu, et les autres étaient mal formés. Néanmoins je pense que ce format reste indispensable sur les grands projets, non seulement comme support d'échange, mais encore plus comme un des formats de DOE destiné à être réutilisé par les logiciels de gestion de patrimoine.

Quelles sont les qualités selon toi qu’un bon BIM Manager doit avoir ?

Toutes. 🙂

Le BIM Manager n'a pas de responsabilités comparables à celles d’un maitre d'œuvre, ou à celles d’un chargé d'affaire. Son rôle est surtout sur la coordination, la facilitation et l'assistance. Certes, il doit exercer une certaine autorité et dans l'intérêt du projetd’ imposer la méthode parfois contraignante, mais il ne faut jamais oublier qu'il est là surtout pour faciliter la création et l'échange. Il doit être la locomotive du changement, et donc avoir de fortes convictions et compétences, mais en même temps avoir de l'attention pour les "voyageurs". Souvent la pression pour arriver à l'heure repose sur lui seul, mais cela fait partie de son rôle et son métier et l’on s y habitue.

Echanges-tu beaucoup avec les autres BIM Managers d’entreprise afin de vous enrichir mutuellement ?

Il y a 6 ou 7 ans, j'avais l'impression de connaitre la plupart des BIM Managers de Paris. C'était un petit monde : Jacques Levy-Bencheton de Brunet Saunier Architecture, Franck Bricaud, Jean-Noël Burnod d'Ateliers 2/3/4, Morten Buskpetersen de RPBW, Alice Lepy de Valode et Pistre, ensuite Daniel Hurtubise qui a travaillé pour ADPi, aujourd'hui chez RPBW, puis Anis Naroura avec qui j'ai eu le plaisir de travailler et qui a fait des choses remarquables chez Setec TPI… Aujourd'hui cela explose, et il y a beaucoup de gens qui sont entrés dans le monde merveilleux du BIM, mais je n'ai pas eu l'occasions de tous les rencontrer. Dans un BET avec plus de 400 employés, il y a beaucoup de travail pour un BIM Manager, donc je n'arrive plus à suivre tout ce qui se passe à l’extérieur.

Penses-tu qu’il soit important de protéger la propriété intellectuelle et penses-tu que le BIM soit un frein à cela ?

Entre plusieurs dizaines de questions juridiques soulevées par le BIM, c'est certainement l'une des plus compliquées. La maquette est le produit de la création, et elle doit être forcement protégée comme c'est le cas pour chaque projet aujourd'hui. Or les éléments de cette maquette sont les éléments qui en règle générale n'ont pas de copyright, des éléments que nous ne pouvons protéger efficacement. Vous pouvez développer des objets à forte valeur ajoutée, hautement paramétrables, mais une fois dans la maquette vous ne contrôlez plus leur sort. Je ne vois pas l'issue de cette controverse.

Sur quel projet travailles-tu actuellement après le beau succès de Jonction ?

Nous sommes bien partis sur le BIM, et actuellement nous avons 4 projets emblématiques avec pour ambition de développer les maquettes numériques jusqu’aux phases DCE. Il s'agit du projet d'Orly Sud refonte du process départ International", "Gare Orly de ligne 14 du SGP", "Jonction des satellites Terminal 1" à CDG1 et "Liaison des terminaux B et D" à CDG2. Ces 4 projets font plus de 130.000 m², c'est un beau défi pour nous et pour ADPI qui nous accompagne sur ces projets.

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© ADP, Aéroports de Paris – Liaison Terminal A&C Roissy

Connais-tu ABCD Blog, qu’en penses-tu et que souhaiterais-tu y voir de plus ?

Oui, évidemment, je pense que tous les utilisateurs de Revit le connaissent. Mais pour être honnête, je ne suis pas le visiteur le plus régulier. Cela risque de changer, vu que mon nom y paraîtra ;-)  Plus sérieusement, je pense que c'est un bon site, on y trouve beaucoup de conseils et de solutions venant de vrais experts. Continuez bien, c'est ce que je vous souhaite sincèrement.

Nermin, nous te remercions pour cet exposé très instructif de la mise en place du BIM chez ADP. Nous te souhaitons de continuer à travailler sur de nombreux beaux projets BIM d’aéroports.

A bientôt.

Brunet Saunier Architecture, les pionniers du BIM s’exportent

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Hôpital d’Helsinki, Finlande -  © Brunet Saunier Architecture

Avec plus des 2/3 de leur activité à l’étranger, l’Agence Brunet Saunier Architecture prouve, au-delà de leur talent évident et la beauté de leurs projets, que le BIM et Revit sont vecteur de compétitivité pour les architectes, notamment à l’extérieur comme dans les pays Nordiques, puisqu’il leur permet de s’exporter en gagnant des concours là où le BIM est obligatoire. C’est d’ailleurs cette capacité de Revit à créer des modèles BIM IFC de qualité car certifiés par buildingSMART International qui aident l’Agence à rendre des projets de qualité.

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Institut Jules Bordet, Belgique -  © Brunet Saunier Architecture

Ceux qui furent les pionniers du passage au BIM avec Revit en France il y a maintenant plus de 11 ans, avec de très beaux hôpitaux conçus et construits avec Revit, tels que Lagny sur Marne, ESEAN à Nantes, l’Hôpital Universitaire de Genève et bien d’autres encore, sont interviewés ce mois-ci par Le très beau “ Courrier de l’Architecte”.

C’est Jérôme Brunet lui-même qui livre les succès de leur réussite et explique les requis de conception hospitalière d’un pays, voire d’un continent à l’autre.image

Hôpital Limmatal de Zurich -  © Brunet Saunier Architecture

N’oublions pas et Brunet Saunier Architecture le prouve vaillamment, que le BIM est un choix stratégique d’Entreprise et qu’il nécessite un vrai leadership et soutien de la Direction. Clea fut le cas sous la houlette de Jacques Lévy-Bencheton, BIM Manager, Architecte et Associé de l’agence.

Découvrir l’article Brunet Saunier Architecture sur le Courrier de l’Architecte ici.

Site officiel de Brunet Saunier Architecture en cliquant ici.http://www.brunet-saunier.com/

Publication du Government Construction Strategy du Royaume-Uni – Le BIM a de beaux jours devant lui

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Sa Majesté la Reine peut être fière car l’Industrie de la construction progresse encore et toujours au Royaume-Uni. Les documents officiels en témoignent. Ces documents sont à lire avec assiduité par celles et ceux qui décideraient d’une mise en place du BIM au sein de leur pays, région, ou entreprise.

The Government Construction Strategy (GCS 2016-20) a été publiée ici avec tous les détails :

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https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/509974/IPA_GCS16-20_FINAL.pdf

Et l’expérience réalisée par l’autorité des projets et infrastructures peut être consultée ici :

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https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/509686/IPA_Experience_From_Major_Capital_Project.pdf

Bonne lecture !

Autodesk supporte l’openBIM pour les infrastructures et l’initiative MINnd

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Maitriser et partager les informations sont des enjeux essentiels pour le secteur du BTP qui doit aujourd’hui faire face aux évolutions majeures du métier, telles que la complexification des projets, le développement de l’éco-conception et des nouveaux types de partenariats entre les acteurs (PPP, concessions), l’obligation de maîtriser les risques (anticipation, identification, évaluation, répartition) ou encore le développement du BIM (Building Information Modelling).

Les plans, les notes et notices, les fichiers ont montré leurs limites. Le premier enjeu est donc bien de passer à l’élément plus fin qu’est l’information en se dotant d’une structuration et d’un standard d’échange des informations (reconnus sur le plan international) et d’outils adaptés qui seront, soit transversaux comme par exemple la maquette numérique, soit spécialisés comme les outils développés actuellement par chaque acteur.

Le Programme de recherche MINnd : Modélisation des INformations INteropérables pour les INfrastructures Durables consiste donc en grande partie à faire évoluer les standards d’échanges interopérables et ouverts pour les infrastructures.

Les Objectifs définis par MINnd sont clairs :

  • Structurer les informations à échanger
  • Définir les outils à développer
  • Spécifier les plateformes collaboratives
  • Proposer les modifications du cadre contractuel

La Société Autodesk très attachée à l’openBIM de buildingSMART réaffirme pour la deuxième année consécutive son attachement au développement de standards d’échange interopérable neutres pour l’Industrie en adhérant au Projet MINnd et en s’impliquant notamment dans les Use Cases comme IFCBridge, mais d’autres encore.

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Rappelons qu’il existe un lien fort entre les travaux de MINnd et ceux de buildingSMART représentés en France par Mediaconstruct dont Autodesk est membre et siégeant au CA.

Site officiel du projet MINnd en cliquant ici.

Le futur de l’industrie de l’AEC passe par l’interopérabilité et l’openBIM

Autodesk promeut l'openBIM lors de BIM World

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L'interopérabilité est au cœur de l'approche d'Autodesk qui développe des solutions de conception depuis la création de l'entreprise en 1982. Après avoir été le premier Editeur de logiciels de CAO à rendre possible l'accès à la technologie numérique pour de nombreux professionnels sur du matériel non propriétaire (le PC), Autodesk s’est toujours impliqué par la suite à soutenir l’openBIM de buildingSMART International (bSI), aidant ainsi les professionnels à s’adapter et à gérer d'importantes ruptures technologiques telles que le BIM. Autodesk est déterminé à soutenir l’interopérabilité et l’openBIM afin que des résultats positifs pour les secteurs de l'architecture, l'ingénierie et de la construction (AEC) soient constatés.

L’importance de l’intéropérabilité

Autodesk estime que l'interopérabilité est la meilleure voie à suivre pour les professionnels de l'AEC. Grâce à cette approche collaborative, les équipes projet peuvent utiliser des systèmes et des applications qui sont les plus adaptés à leurs besoins, travailler ensemble et échanger librement les données de conception et de construction. Inversement, les systèmes propriétaires contraignent les équipes à utiliser une solution logicielle de fournisseur unique qui pourrait ne pas être la mieux adaptée à la tâche à accomplir.

«Nous apprécions grandement notre partenariat depuis de nombreuses années avec Autodesk en tant que partenaire stratégique buildingSMART avec le travail acharné et le soutien de partenaires tels que Autodesk, c'est le moteur de la transformation de l'environnement bâti à travers la création et l'adoption de normes ouvertes et internationales", explique Richard Petrie, Président de buildingSMART International.explique Richard Petrie, Président de buildingSMART International.

 

20 ans de partenariat avec buildingSMART

L'engagement d'Autodesk dans l'interopérabilité date de plusieurs décennies, et plus précisément 20 ans de relation avec buildingSMART pour contribuer au développement des IFC (Industry Foundation Classes). En tant que membre fondateur de bSI, initialement appelé l'Alliance Internationale pour l'Interopérabilité et fondée en 1996, le travail d'Autodesk dans le cadre du Comité consultatif stratégique de bSI et son Comité des normes a été de conduire l'intéropérabilité dans le secteur de l'AEC.

«Autodesk est un fervent partisan de l’openBIM,  tel que défini par buildingSMART international», a déclaré Nicolas Mangon, Directeur de la stratégie et du marketing AEC chez Autodesk. « Son approche neutre à maintenir des normes internationales et à garder l’openBIM véritablement ouvert est essentiel pour faire avancer un approche entièrement collaborative à la façon dont les bâtiments et les infrastructures sont conçues, construites et utilisées ".

En 2011, pour démontrer une nouvelle fois son engagement envers l'openBIM, Autodesk a lancé sa propre boîte à outils IFC open source, qui a atteint plus de 100 000 téléchargements à ce jour. On peut également citer :

. le plus grand nombre de produits certifiés IFC pour un seul éditeur.

· l'outil d'import / export IFC pour Autodesk Revit en open source.

· Le standard IFC implémenté dans plusieurs produits Autodesk comme Revit, InfraWorks 360, Navisworks et BIM 360 Glue.

. la certification rigoureuse IFC 2×3 Coordination View 2.0

· la Mise à disposition du format DXF

Une tendance croissante à la collaboration avancée nécessite des données BIM fiables circulant dans toutes les disciplines tout au long de la conception, la construction, la gestion du projet. Une vraie ouverture et l'interopérabilité entre les applications doivent prendre en charge cette complexité. Avec l'amélioration continue des plates-formes ouvertes, Autodesk, buildingSMART et la communauté openBIM aideront à faire progresser le secteur de l'AEC.

Pour plus d’informations, visiter www.autodesk.fr/openbim

L’Architecture technique IFC et openBIM de Revit 2015

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L’openBIM et le standard IFC de buildingSMART International sont essentiels pour Autodesk. Si vos Equipes souhaitent se plonger un peu plus loin dans la compréhension technique de l’architecture technique des IFC dans Revit 2015, alors cette session est pour vous.

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Cette session de 56 minutes présentée lors d’Autodesk University par le Père des IFC de Revit, Angel Velez, vous permettra de comprendre tous les aspects de l’IFC dans Revit, la conception même du moteur openBIM de Revit certifié IFC en import-export par buildingSMART et l’intérêt du code open Source, et comment y faire de simples modifications.

Découvrez la vidéo sur l’openBIM et les IFC de Revit en cliquant ici.

Avant le BIM, splendide exposition Master Architectural Drawings à la Tchoban Foundation

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© Tchoban Foundation 2016

Encore une magnifique exposition de la Tchoban Foundation en Allemagne, le musée des dessins d’Architecture, du 12 mars 2016 au 10 juillet 2016.

Quel rapport avec le BIM ? L’excellence de la représentation, la compréhension et la communication du projet. A l’heure où la technologie nous submerge, il convient de ne point oublier notre passé, notre histoire et l’évolution des techniques de représentation et de conception de projets… Là où autrefois le terrain était exempt de telles facilités, nos prédécesseurs réussissaient des exploits et merveilles. Restons donc modestes et continuons à maîtriser l’essence de notre art et notre savoir construire face à ces immenses progrès qui nous assaillent.

Exhibition: Architectural Master Drawings from the Albertina Collection,Otto Wagner (1841 – 1918) Project of the Cathedral in Berlin Façade elevation, 1891. Image © ALBERTINA, Wien

Otto Wagner (1841 – 1918) Project of the Cathedral in Berlin Façade elevation, 1891. Image © ALBERTINA, Wien

Cette fois-ci, il s’agit des dessins d’architecture d’Albertina. L'Albertina est l'une des collections les plus importantes dans le monde avec plus d'un millions d'œuvres couvrant six siècles d'histoire de l'art, de la fin du Moyen Age et de la Renaissance à nos jours. Cette célèbre collection graphique du monde, riche en tradition, est de loin le département le plus grand et le plus important des musées dans le monde.

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© Tchoban Foundation 2016

Il couvre aussi de nombreuses périodes, englobant des œuvres d'architectes connus. L'exposition de dessins d’architecture au Musée de Berlin permet d’avoir un aperçu de cette collection fantastique, montrant l'architecture dessinée à la main par le biais d’un large spectre de techniques telles que des croquis, études, vues (vedute) et présentations de projets par des artistes et des architectes exceptionnels tels que Antonio Pisanello (1395-1455), Francesco Borromini (1599-1667), Hubert Robert (1733-1808), Egon Schiele (1890-1918), Hans Hollein (1934-2014) et Zaha Hadid (née en 1950).

Exhibition: Architectural Master Drawings from the Albertina Collection,Francesco Borromini (1599 – 1667) Lantern in the S. Ivo alla Sapienza, Rome, 1649 – 1652. Image © ALBERTINA, Wien

Francesco Borromini (1599 – 1667) Lantern in the S. Ivo alla Sapienza, Rome, 1649 – 1652. Image © ALBERTINA, Wien

Découvrir le contenu de cette exposition Master Architectural Drawings en cliquant ici.

Exhibition: Architectural Master Drawings from the Albertina Collection,Otto Wagner (1841 – 1918) Courtyard pavilion of the city railway in Vienna-Hietzing Orthogonal elevation, 1898. Image © ALBERTINA, Wien

Otto Wagner (1841 – 1918) Courtyard pavilion of the city railway in Vienna-Hietzing Orthogonal elevation, 1898. Image © ALBERTINA, Wien

Entretien croisé avec Michaëlle Pesah de BIMobject, la matière première du BIM

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Nous avons la chance cette semaine de nous entretenir avec Michaëlle Pesah, Directrice de BIMobject France, un créateur de contenu BIM pour les objets des Industriels à destination des prescripteurs utilisateurs de solutions BIM comme Revit.

France, Paris, avril 2014
Michaëlle PESAH
Directrice commerciale chez Bimobject France
© Paolo Verzone / Agence VU

Bonjour Michaëlle,

Merci de nous accorder de ton temps afin de répondre à quelques questions qui éclaireront le secteur de la construction sur la nécessité de produire du BIM pour les industriels.

Pourrais-tu stp nous présenter BIMobject en quelques mots et nous dire à qui vous vous adressez et nous parler de la filiale France que tu diriges ?

BIMobject est un portail international d’objets BIM à destination des professionnels du bâtiment.

BIMobject s’est imposé sur le marché depuis plus de 4 ans comme un acteur majeur de la conception BIM.

J’ai pris la direction de la filiale France (nous avons 11 autres filiales dans le monde) depuis plus de 2 ans et face à un marché en développement, l’équipe s’est renforcée commercialement et techniquement pour couvrir le marché Français et Belge.

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Pourquoi le BIM est-il si important à la fois pour les Industriels et les Prescripteurs ?

Le BIM est un sujet important parce qu’il bouleverse des habitudes aussi bien pour les industriels que pour les prescripteurs. Nous avons un vrai rôle de conseil pour les industriels dans cette transition numérique, en les accompagnant dans la définition des choix produits et des différents formats BIM.

Pour les prescripteurs, nous offrons des services gratuits – tout comme l’accès au portail – tel que les Plug-Ins (barres d’outils) téléchargeables pour Revit et les autres applications CAO.

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Le phénomène du BIM pour les Industriels est-il récent et comment se sont-ils appropriés cette thématique ?

Le phénomène n’est pas forcement récent mais les industriels se sont véritablement approprié le sujet depuis 18 mois environ (pour le marché Français) et actuellement pour BIMobject, la demande de modélisation s’accélère très fortement. Les industriels ont intégré la force de prescription des objets BIM et décident assez vite de franchir le pas.

Quels sont les services que vous proposez et à qui ?

Nous proposons un certain nombre de solutions pour les industriels tel que :

– l’accompagnement par le développement des gammes et /ou catalogues des industriels

– la publication sur notre portail www.bimobject.com en 21 langues au choix

– Le suivi des téléchargements grâce à notre outil BIManalytics

– Un accompagnement des équipes marketing

– La possibilité pour les industriels ayant des objets à simple géométrie de développer eux même leurs objets dans les formats du marché ……

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Vos objets sont-ils gratuits ?

Nos objets sont toujours en téléchargement gratuit quelque soit la quantité et les formats.

Etes-vous attentifs à l’évolution des règlementations sur le marché, notamment PPBIM et comment les prenez-vous en compte ?

Il est indispensable pour une société comme la notre d’être très attentive aux règlementations. Comme tu le sais certainement, nous somme COBie compliant (Construction Building Information Exchange format NDLR) et nous suivons attentivement la norme PPBIM. Notre position internationale nous impose de suivre chacune des normes en fonction des pays et de s’adapter au contexte. Notre engagement porte sur l’adaptation des objets que nous aurons développé à être en conformité avec la norme PPBIM lorsque celle ci sera en vigueur et ce gratuitement.

Vous êtes aussi membres du CA de Mediaconstruct dans le groupe « Offreurs de Solutions », est-ce important pour vous ?

Oui effectivement, BIMobject se devait dès sa création de faire partie de Mediaconstruct, à la fois pour prendre sa place sur le marché Français mais aussi pour participer et être actif aux différents travaux sur l’interopérabilité et le standard IFC aux côtés des Editeurs logiciels. Le collège Offreurs de Solutions est plus récent et nous démarrons nos premières réunions.

Mediaconstruct

Combien de références Industrielles avez-vous à votre catalogue et le trafic de votre site est-il important ?

Nous avons aujourd’hui environ 430 industriels, plus de 30 000 objets paramétriques, 165 000 utilisateurs inscrits, + de 4 550 000 téléchargements, 17 250 000 produits vus (les chiffres changent toutes les semaines) C’est la preuve d’un trafic important et d’une demande croissante d’objets BIM !

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Quelles sont selon toi les populations en forte demande d’objets ?

Les architectes, ingénieurs, BIM Managers, entreprises de construction.. sont les populations les plus consommatrices d’objets, mais il est important aussi de noter les demandes régulières à la fois dans les matériaux, la menuiserie, l’électricité, les revêtements, les isolants, le sanitaire …

Nous avons tous les jours des requêtes de prescripteurs pour des marques ou objets absents du portail.

Quel est le ratio de demande d’objets BIM au format Revit (RFA) par rapport aux autres formats ?

Notre rôle aujourd’hui est de proposer aux fabricants de développer les objets dans les formats BIM utilisés les plus couramment sur le marché.

Revit fait partie des formats systématiquement retenus.

J’ai pu lire récemment que le Plug in BIMobject sur Revit était très bien placé dans le top 5 des téléchargements des plugins les plus téléchargés.

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Malgré la crise dans le marché du BTP, y-a-t-il selon toi une grosse opportunité de croissance ?

Je pense qu’il y a en effet une grosse opportunité de croissance. L’avenir nous le dira mais je suis certaine que le BIM sera l’un des leviers pour relancer l’activité du bâtiment en neuf mais aussi en réhabilitation.

Quelles sont vos relations avec les écoles ? Donnez-vous vos objets ?

Nos objets étant en téléchargement gratuit, nous avons beaucoup d’étudiants inscrits sur le portail.

Nous essayons d’intervenir, notamment dans les formations du mastère BIM de l’ENPC et de l’ESTP, mais je dois avouer que le temps nous manque cruellement.

Connais-tu ABCD Blog, le lis-tu ? Qu’en penses-tu et que faudrait-il améliorer selon toi ?

Comme tu le sais, je viens de l’univers de la presse bâtiment et architecture et ABCD Blog m’a beaucoup aidé au démarrage pour comprendre les rouages, les acteurs majeurs, les agences équipées en BIM, les échos à l’international… Aujourd’hui je le lis (ou le parcoure) toujours avec attention et j’apprécie le fait qu’il arrive tôt sur ma boite mail pour le lire, avant de démarrer ma journée.

Si tu me permets un dernier mot, je propose à tes fidèles lecteurs de venir nous rencontrer sur BIM World les 6 et 7 avril où mon équipe et moi même seront ravis de les accueillir pour une présentation plus en détail de notre portail et de l’ensemble de nos solutions innovantes.

Un grand merci à toi Michaëlle et nous souhaitons un long et grand succès à BIMobject.

Connectez-vous sur le site de BIMobject en cliquant ici.

Autodesk partenaire du salon PASSIBAT soutient l’architecture durable

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La 10e édition du Congrès national de la construction passive se tiendra au Parc Floral de Paris, les 11 et 12 avril 2016 et Autodesk est officiellement Sponsor de cette édition car le Développement Durable et la mise à disposition de solutions innovantes pour créer des édifices durables fait partie des priorités de la Société.

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Le Congrès Passi’bat est le rendez-vous incontournable de l’innovation du bâtiment très basse consommation. Il rassemble 30 conférenciers de l’Europe pour deux journées de conférences où 300 congressistes sont attendus.

4 grands axes se dégagent pour ces deux journées de conférences :
  • Retour d’expérience tertiaire. Plusieurs types d’usages seront passés au crible : hôtel 3 étoiles, siège social, crèche…
  • Défis techniques. Comment les relever : point sur les nouveaux labels, l’ombrage, l’ACV, ou encore la miniaturisation.
  • Rentabilité et ROI : coût d’un passif à grande échelle, argumentaire commercial.
  • Bio-matériaux. Les utiliser dans le cadre du passif : bois, mixte bois-béton, paille.

PASSIBAT aura un Village BIM sur lequel de nombreux acteurs du BIM seront présents.

Autodesk sera présent sur un stand avec ses Partenaires Eurostudio.

Autodesk donnera 2 présentations sur le Village BIM :

Lundi  11 avril de 13h30 à 14h00

– Autodesk, le futur de la conception durable

Emmanuel Di Giacomo, Architecte et Responsable écosystèmes BIM Europe

 

Mardi 12 avril de 14h00 à 14h30

– No Man's Land – Le BIM au service du passif progressif

Laurence Bonnevie, Architecte

 

FISA Fauconnet, REFSA, ainsi qu’Archiwizard (Groupe Graitec) seront aussi exposants.

Il y sera aussi question d’openBIM et de standard IFC avec la présence de Mediaconstruct, chapitre français de buildingSMART dont Autodesk est membre et soutient le travail pour le développement d’une collaboration openBIM neuthre. C’est pour cela que Revit et plus de 14 de nos solutions intègrent l’import-export IFC de buildingSMART.

Mediaconstruct

Site officiel de PASSIBAT pour inscription en cliquant ici.

Au plaisir de vous y retrouver sur place.