PRUG 2ème session – Grand succès avec plus d’une centaine de personnes présentes

La 2ème session du Paris Revit User Group s’est tenue ce jeudi 8/10 au soir à l’Ecole Nationale d’Architecture Paris-Val-de-Seine. Cela fut définitivement un succès avec plus d’une centaine de professionnels du BIM et de Revit présents. Cette édition était sponsorisée par Eurostudio et Kiwicode que nous remercions vivement !

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Daniel Hurtubise de RPBW, le cofondateur du PRUG et Mickaël Auque d’AIA

Il était ce soir question d’Hexabim, de création de systèmes (CVC) au sein de Revit, de Collaboration distante (BIM niveau 3) avec Revit Server, de nuages de points et de recréation d’existant.

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Serge Herzberg d’Eurostudio

Un grand merci à toutes les personnes qui s’étaient déplacées. Et un grand merci à Daniel Hurtubise de RPBW, Pauline Barbier de Gexpertise 4D et son équipe, Julien Benoit de Legendre Construction, Mickaël Auque d’AIA Architectes Ingénieurs, Mohamed Khettab d’Hexabim et Jean-Paul Tréhen pour leur implication et la qualité de leurs présentations.

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Mickaël Auque d’AIA

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Pauline Barbier de Gexpertise 4D

La plupart des grandes sociétés françaises étaient représentées et présentes avec Bouygues, Artelia, DGLa, Brunet Saunier Architecture, Syntetic XD, Vinci, Ingerop, Arcadis, SETEC, DecodeBIM, AIA Architectes, ADPi, ENIA Architectes, ANMA, Terrell, Renzo Piano Building Workshop, EGIS, Colas, Habitat 76, Atelier 234, Baumshlager Eberle, Architecture Studio, Systra Saint-Gobain PPC et bien d’autres encore tels que les Experts BIM fameux que sont Ryad Ahmed Sbartaï, Rafik Remal, Anis Naroura, Arnaud Désirée… L'histore du BIM avec Revit est en route !

La soirée s’est terminée dans la bonne humeur autour d’un buffet dans la cafèteria de l’Ecole. Que de bons souvenirs 🙂

La prochaine édition est prévue le 28 janvier 2016. Réservez votre soirée et continuez à suivre l’actualité sur le blog du PRUG en cliquant ici.

Recréer l’histoire avec le BIM – Project Soane

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A une époque où la perte d’un monument historique ; qu’elle soit liée aux siècles qui passent ou à la folie humaine ; est catastrophique, il devient nécessaire voire indispensable de pouvoir conserver une trace de ce patrimoine qui nous est cher, ou mieux encore, de pouvoir le reconstruire de manière virtuelle.

C’est ce que propose de faire le Project Soane au Royaume-Uni. Vous pouvez intégrer ce projet de crowdsourcing afin de reconstruire ce chef d’œuvre perdu qu’était la banque de Sir John Soane et qui fut détruit.

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Sponsorisé par Autodesk®, HP, NVIDIA, Robert A.M. Stern Architects, Case, CGarchitect et le Musée de Sir John Soane, c’est une première pour les projets de ce genre d’utiliser un processus moderne BIM afin de recréer des formes architecturales classiques. Les contributeurs seront reconnus mondialement et l’équivalent de plus de 20 000 $ de postes de travail HP Z seront attribués aux participants reconnus pour leurs contributions dans les catégories suivantes : utilisation la plus innovante de Revit, l'exactitude historique, la plus belle contribution étudiante, et le membres de la Communauté le plus actif.

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Vous pouvez tout savoir sur le project Soane en cliquant ici.

Vous pouvez vous inscrire au concours du project Soane en cliquant ici.

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Autodesk présent sur World Efficiency le 14 octobre à la Porte de Versailles avec CEF International

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En cette année importante pour l’environnement avec COP 21 qui se tiendra en France, World Efficiency est le premier Salon + Congrès à rassembler les solutions et savoir-faire, existants ou en développement, alternatifs aux modèles économiques actuels autour des ressources et du climat. Ce salon se tiendra du 13 au 15 octobre 2015 à la Porte de Versailles.

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CEF International est un organisme de formation professionnelle continue basé à Paris et spécialisé dans la transition environnementale et numérique. A ce titre, ils co-organisent l’espace Compétence du salon World Efficiency.

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CEF International organise un certain nombre de conférences et d’ateliers autour des principales préoccupations environnementales et des solutions apportées dans les différents domaines d’expertise.Ce rendez-vous d’expert de déroulera sur l’espace Forum du carré compétences.

Lors d’un rendez-vous d’expert de 40mins sur le « BIM et les bénéfices d’une démarche concrète », des Experts du domaine (BIM Managers, représentants d’Associations et de Fédérations…) s’exprimeront, et c’est à ce titre que le mercredi 14 octobre 2015 de 10h40 à 11h30, Emmanuel Di Giacomo d’Autodesk apportera l’expérience et la vision d’un professionnel chez un éditeur de logiciel afin de démontrer comment les technologies et le BIM peuvent avoir un impact positif sur l’environnement. On y apprendra aussi quelles sont les compétences à mettre en œuvre dans le futur de la conception BIM.

Venez visiter ce salon très intéressant et assister à ces séries de conférences à échelle humaine. Et découvrir comment le BIM répond aux préoccupations de protection de l’environnement.

Vous pouvez obtenir votre pass gratuit pour le salon World Efficiency en cliquant ici.

 

A propos de CEF International :

Centre Expert Formation International

237, rue du Faubourg Saint – Honoré – 75008 Paris

www.cef-international.com

Autodesk Partenaire du Meeting BIM Le Moniteur du 27 octobre – openBIM et IFC de buildingSMART et Cloud à l’honneur !

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Comme nous l’avions auparavant annoncé, Autodesk est Partenaire du Meeting BIM du 27 octobre organisé par le Groupe Le Moniteur et sponsorise à ce titre 2 Ateliers qui sont importants car ils reflètent la réalité et la tendance du marché, ainsi que l’implication de la Société Autodesk dans le BIM.

· Programme openBIM® : quels impacts sur l’interopérabilité (en Partenariat avec Mediaconstruct) car l’openBIM® de buildingSMART et le format IFC sont indispensables à une collaboration optimale et des projets réussis !

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· Le Cloud au service du BIM : quels bénéfices sur la rentabilité et la profitabilité de vos projets car Autodesk a depuis très longtemps investi dans le Cloud pour optimiser la productivité et l’efficacité des professionnels du Secteur de l’AEC en leur apportant puissance, flexibilité, collaboration et outils de collaboration nouvelle génération.

Pour ceux qui souhaitent s’inscrire afin d’y participer, il est temps de le faire en cliquant ici.

Pour rappel, le programme peut être consulté ici.

Le lieu de l’évènement a récemment changé et se déroulera ici :

Pavillon Royal , PARIS
Route de Suresnes – 75016 Paris
Tél. : 01 45 00 51 00 – www.pavillon-royal.fr

Métro : ligne 2 (Porte Dauphine)

Nous serons heureux de vous y retrouver.

Longue vie au BIM !

Interview BIM Managers – Episode #5 Anis Naroura, Architecte et BIM Manager SETEC

Notre série d’interview BIM Managers se poursuit. Cette 5ème édition nous permet d’avoir le plaisir de recevoir Anis Naroura, Architecte et figure incontournable du BIM en France mais aussi dans le monde où Anis intervient très régulièrement. Son expertise est riche, sa vision est claire et pragmatique. Un bel exemple de réussite.

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Anis Naroura, Architecte et BIM Manager chez SETEC

Bonjour Anis, merci pour le temps que tu nous accordes aujourd’hui car nous savons que tu es extrêmement sollicité de par ton activité et ton expertise. C’est un plaisir pour nous de t’avoir à l’honneur sur ABCD Blog aujourd’hui d’autant plus que tu avais écrit cet excellent Cahier Pratique sur le BIM pour le Moniteur il y a quelques mois qui avait fait forte impression sur le marché.

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Interview réalisée en Juin 2015

· Peux-tu nous parler de ton parcours brièvement, de ton expérience et de ce qui t’a amené à devenir BIM Manager ?

Architecte de formation j’ai eu le privilège de travailler sur des projets de diverses envergures en France et à l’international, aéroport, groupe scolaire, parc d’attraction, hôtel, en conception, chantier et également en synthèse.

Passionné par l’informatique (programmation & administration des réseaux), j’ai toujours recherché des pistes d’optimisation, d’automatisation de tâches, d’exploitation de l’information notamment à travers le Lisp avec Autocad depuis les années 90. En 2006, j’ai été contraint d’utiliser Navisworks en EXE, (à l’époque le logiciel ne faisait pas encore partie des produits Autodesk) sur le chantier d’une grande attraction sur le parc d’Euro Disney où, faire de la synthèse en 2D était simplement impossible et inefficace, du fait de la trajectoire hyperbolique qui change tous les millimètres. Nous avons dû modéliser en 3D avec différents logiciels afin de pouvoir faire la détection de clashs avec Navisworks.

Quelque temps après j’ai découvert Revit et c’est à ce moment que j’ai entamé mon chemin vers la maquette numérique et le BIM. Lorsque l’on pratique la maquette pendant quelques années, on finit par comprendre qu’au-delà du simple outil les aspects management et processus sont des facteurs clés dans le succès de l’échange et du travail collaboratif basé sur des modèles BIM.

Autodidacte acharné, assidu aux évènements consacrés au BIM à l’international, en 2012 j’ai décidé d’entreprendre une certification en tant que BIM Manager afin de, valider les compétences acquises dans le domaine. 3 choix s’offraient à moi alors, USA, UK et Singapour. J’ai opté pour la dernière car Singapour est l’un des leaders mondiaux en matière de BIM au niveau de la maturité et de la pratique.

· Comment se retrouve-t-on BIM Manager au sein d’une Ingénierie lorsque l’on est Architecte ?

Le groupe SETEC est moteur dans l’innovation et investit beaucoup dans la recherche et le développement en interne, participe à plusieurs projets de recherche notamment le projet COMMUNIC, puis plus récemment le projet national MINnD. A l’écoute du marché, la direction avec à sa tête Mr Michel KAHAN a rapidement perçu l’intérêt que pourrait lui apporter le BIM avec son processus et sa technologie et, s’y est investi assez tôt en y mettant les moyens adéquats. Un investissement qui lui a valu de renforcer son développement et sa présence à l’international et de collaborer sur des projets prestigieux et d’envergure avec des architectes de renommée.

Je venais de finir ma mission chez Studios architecture lorsqu’un confrère m’a recommandé auprès de SETEC qui cherchait un expert Revit pour le projet de la tour Triangle. En 2 mois nous avions produit un dossier APS de la qualité d’un APD. Moins de temps, moins de ressources et une qualité supérieure ; L’aventure est partie de là.

Fort de mon expertise sur le logiciel Revit, mes compétences en programmation ainsi qu’en BIM management, cela m’a permis peu à peu de prouver l’utilité et l’efficacité du BIM et de la maquette numérique, de démontrer que le travail collaboratif basé sur la maquette numérique n’est pas que théorique et que le bénéfice est bien réel, que Revit tientla route tout de même face à d’autre logiciels testés ayant un long historique. Si bien que le BIM aujourd’hui est l’un des axes majeurs du développement du groupe.

· En tant que BIM Manager, quelles sont tes missions principales ?

L’expertise que j’ai acquise dans l’implémentation et la gestion de projets en BIM me permet aujourd’hui, d’accompagner mes clients aussi bien dans l’implémentation que dans la prescription du BIM.

J’assure des missions d’AMO BIM tel que :

· La rédaction d’appel à candidature

· L’établissement des critères d’évaluation

· Évaluer les compétences BIM des candidats

· La définition des objectifs BIM projet

· La rédaction du protocole BIM du projet

· Évaluer les réponses et contrôler les maquettes des candidats.

J’ai notamment rédigé le protocole BIM pour le futur hôpital de la ville de Lens qui se fera en BIM grâce à une volonté forte de la part la maitrise d’ouvrage et son AMO, que l’on peut saluer au passage, de s’engager dans une telle démarche.

J’assure également des missions de BIM manager projet sur différentes opérations où mon rôle consiste entre autres à :

· Évaluer les compétences BIM des équipes

· Assurer un suivi et des recommandations pour la montée en compétences

· Rédaction des procédures d’échange et de collaboration

· Assurer la présynthèse ainsi que la détection des conflits

· Rédiger la charte BIM projet et la faire évoluer durant toutes les phases du projet

· Veiller au respect de la charte BIM

· Veiller aux intérêts de mes clients face aux leurs en m’assurant que les limites de leurs interventions soient, clairement définies car si les objectifs, les moyens et les procédures sont inexistants ou mal définis on court à la catastrophe

· Structurer et organiser les maquettes

· Dialoguer avec le service informatique sur l’infrastructure matériel (PC, réseaux, licences, etc…) pour que les conditions dans lesquelles toute l’équipe projet évolue soient optimales.

· Effectuer le contrôle qualité des modèles

· Gérer la plate-forme collaborative

· Assurer le support aux utilisateurs et être à l’écoute de leurs besoins afin de faciliter leur travail quotidien avec la maquette numérique par le biais de développement sur mesure de plugins.

D’ailleurs actuellement sur un projet en full BIM, en tant que BIM manager projet, je pilote une équipe de 25 BIM modeleurs & BIM coordinateurs toutes disciplines confondues, tous impliqués et investis avec motivation dans le projet, où tout est basé sur la maquette : la coordination multi-disciplines, la synthèse des réservations, la production des livrables ainsi que le calcul en perte de charge pour les MEP.

· Peux-tu nous citer les qualités clés nécessaires à un BIM Manager ?

· Anticipation

· De fortes capacités d’analyse

· Le sens du détail

· Autonomie

· Capacité à bien organiser et structurer son travail

· Savoir communiquer et fédérer

· Quelles sont les difficultés auxquelles tu dois faire face au quotidien ?

En effet, travailler avec la maquette numérique et le BIM nécessite une adaptation à de nouveaux outils et de nouvelles méthodologies de travail. Le mental des gens est le premier obstacle pour nous. Combattre les bonnes vieilles habitudes et les idées reçues !

« Cela fait des années que je travaille de cette manière et cela marche très bien je n’ai pas besoin du BIM pour faire bien mon travail » ou bien « le BIM est une invention des éditeurs de logiciels pour bien se remplir les poches » ou encore « je dessinerai ça plus vite avec Autocad » autant de réflexions qui nous prouvent que subsiste encore la peur de s’investir dans un nouvel apprentissage, la peur de quitter une manière de travailler dans laquelle on a ses repères et où l’on est performant, que l’on se focalise sur des difficultés d’ordre secondaire souvent liées à l’apprentissage. Que l’on ne perçoive pas tout le bénéfice qui peut être réalisé ; L’économie de temps par une documentation cohérente et coordonnée, ainsi qu’une collaboration et une coordination plus efficace. Mais avec de la pédagogie, de la patience et surtout la démonstration par la pratique on arrive à changer les mentalités.

· Sur quels types de projets et de quelle taille travailles-tu ?

L’éventail des projets sur lesquels j’ai collaboré est assez varié, groupe scolaire, aéroport, tour, parc d’attraction, ou encore dans le domaine du rail ou du nucléaire. Des projets dont la taille varie de quelques milliers de mètres carré à 300 000m².

En voici quelques exemples :

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Projet bureaux, 2011 France – BIM & petit projet

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Projet bureaux, 2011 France – BIM & petit projet

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Projet bureaux, 2011 France – BIM & petit projet

 

 

Projet bureaux, réhabilitation, 2011 France

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Projet bureaux, réhabilitation, 2011 France

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Ente Nazionale Idrocarburi (ENI), Morphosis Architects, modèles gros-œuvre, 2012 Milano, Italy

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Edifice culturel, modèles gros-œuvre, 2013 Moyen Orient

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Edifice culturel, modèles gros-œuvre, 2013 Moyen Orient

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Edifice culturel, modèles gros-œuvre, 2013 Moyen Orient

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Projet de tour résidentielle, modèles métiers, 2014 Moyen Orient

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Projet de tour résidentielle, modèles métiers, 2014 Moyen Orient

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Projet de tour résidentielle, modèles métiers, 2014 Moyen Orient

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Projet tertiaire, modèles métiers, 2015 Moyen Orient

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Projet tertiaire, modèle de coordination, 2015 Moyen Orient

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Projet tertiaire, modèles métiers, 2015 Moyen Orient

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Projet tertiaire, modèles métiers, 2015 Moyen Orient

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Projet tertiaire, détail d’assemblage, 2015 Moyen Orient

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Projet tertiaire, plan de synthèse, 2015 Moyen Orient

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Projet Îlot Pasteur, Architectes CURAU / LALLEMAND, modèle de coordination, 2014 Monaco

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Projet Îlot Pasteur, Architectes CURAU / LALLEMAND, modèle de coordination, 2014 Monaco

· Quels sont tes plus beaux souvenirs en tant que BIM Manager ?

Convaincre et changer les mentalités sont des expériences riches en partage et en échange et qui laissent en général de beaux souvenirs. Un jour, un de mes clients alors encore sceptique, a fini par dire lorsqu’il a vu le résultat final : « Maintenant, je veux voir Revit partout dans mon service ».

Réussir le développement d’une passerelle qui connecte Revit et ANSYS (logiciel de calcul aux éléments finis) est également un bon souvenir pour moi. Enfin, je peux citer un autre grand moment de partage avec la communauté, celui d’avoir réussi à rédiger le dossier sur le BIM publié dans les cahiers pratiques du Moniteur du 21 mars 2014 ainsi que dans complément technique de Mars/Avril 2014 dans sa version complète.

· Le BIM est-il selon toi comme certains l’affirment, uniquement pour les grands projets ?

Il va falloir trouver mieux comme excuse !

Le BIM est avant tout une démarche collaborative de coordination visant à avoir la bonne information au bon moment comme support à une décision éclairée, une démarche anticipant les besoins, anticipant les difficultés afin de les résoudre avant d’arriver sur le chantier, créant ainsi des ouvrages de qualité. Le BIM c’est mieux concevoir et construire pour une meilleure exploitation car ne perdons pas de vue que 70 à 80% du coût d’un ouvrage sur 25/30 ans sont induits par son exploitation qui à son tour est conditionnée par les décisions prises durant les études et la construction. Adopter une telle démarche n’est pas réservé à une taille de projet plus qu’à une autre. Cependant, ce qui pourrait nourrir l’hésitation et la réticence à s’engager dans le BIM sont peut-être la résistance mentale au changement et l’investissement dans la technologie (licences, matériels et formations).

« On n’a pas attendu le BIM pour collaborer, nous le faisons depuis la nuit des temps … », ce n’est pas totalement faux, seulement avec le processus BIM et ses outils, notre collaboration est plus efficace et efficiente, on atteint des résultats de meilleure qualité, en moins de temps et avec moins de ressources et l’expérience le prouve. Un ami BIM manager me disait l’autre jour, avant pour faire un projet tel qu’un hôpital on avait besoin d’une équipe d’au moins 14 collaborateurs aujourd’hui 6 suffisent. Pour ce qui est d’investir dans la technologie BIM, je pense que le marché d’aujourd’hui est à l’écoute, cela s’est vérifié récemment avec l’annonce d’Autodesk de diviser par 3 le prix d’une licence pour les cabinets de moins de 10 collaborateurs, de plus une offre de location de licence existe pour répondre à des besoins ponctuels. Refuser de s’engager dans la voie du BIM me semble aujourd’hui être une réponse inadéquate à la situation. Il ne faut pas percevoir le BIM comme étant un danger pour son métier car, le BIM reste un moyen qui ne remplacera jamais l’humain avec son expertise mais il faut plutôt y voir un moyen qui aide à mieux appréhender la complexité et la richesse en information du monde de la construction. Puis interrogeons-nous un instant sur ce qui se passe dans le monde, dans des pays où le BIM est pratiqué depuis des années maintenant, cela a contribué à créer de nouveaux rôles et fonctions.

· Nous avons à plusieurs reprises entendu parler de tes fortes compétences de développement sur la plateforme Revit notamment. En quoi cela t’est-il utile et te rend la vie plus facile ?

Le BIM permet quasiment d’établir l’égalité suivante : bâtiment = données.

A partir du moment où votre projet est converti en données informatiques exploitables, je vous laisse imaginer les infinies possibilités d’exploitation de ces données. Cependant, la condition sine qua non pour une telle exploitation, c’est de pouvoir dialoguer avec le logiciel, de pouvoir échanger de l’information. L’un des points forts de Revit est justement d’offrir la capacité d’injecter et d’extraire des données dans la maquette à travers notamment son API (Application Programming Interface, en d’autre termes la capacité de développer des applications au-dessus du code du logiciel qui l’exécute) sans pour autant compromettre l’intégrité de celle-ci.

L’API de Revit me facilite grandement la vie de tous les jours dans la mesure où toutes les tâches répétitives et chronophages automatisables peuvent être remplacées par un bouton dans l’interface qui se charge de faire le travail pour nous. Renommer et/ou dupliquer des vues, des feuilles, des familles voir même des paramètres partagés (par défaut il n’est pas possible de renommer des paramètres partagés) autant de tâches que l’on aimerait bien voir confiés à un plug-in.

Au-delà de ce premier niveau de bénéfice, l’API offre la possibilité d’extraire de la maquette l’information qui m’intéresse et de l’écrire sous la forme que je souhaite Excel, txt ou autre, de la traiter puis de la réinjecter dans la maquette, de filtrer sur la base de critères donnés et de qualifier cette information et de la contrôler.

Personnellement, l’API de Revit m’a permis de traiter des géométries complexes, de faciliter l’identification et la résolution des clashs et d’en avoir un suivi, de développer une application qui permet la gestion et la traçabilité des réservations ce qui facilite le travail de synthèse, d’établir des passerelles d’échange vers d’autres logiciels. Afin de donner une idée sur le temps que l’on peut gagner par le biais de l’API, voici un exemple réel :

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· Quel est selon toi l’état du BIM en France et que penses-tu du PTNB ou plan de transition numérique dans le Bâtiment (interview réalisée en juin 2015) ?

Afin de mieux apprécier ce que nous offre le plan de transition numérique du bâtiment j’ai pensé utile et intéressant de le comparer à ce qui s’est fait à Singapour et au Royaume Uni.

A Singapour, une feuille de route a été établie visant à réaliser la vision d'un secteur de la construction hautement intégré et technologiquement avancé, qui sera dirigée par des entreprises progressistes et soutenu par une main-d'œuvre qualifiée et compétente en 2020. Elle a identifié les challenges et stratégies suivantes :

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En Grande Bretagne, le ministre Francis Maude a déclaré « Cette stratégie du gouvernement d’implémenter le BIM sur 4 ans changera la dynamique et le comportement de la chaine de construction, libérant de nouvelles et plus efficaces façons de travailler collaboratives. Cette adoption du BIM pour l’ensemble du secteur nous positionnera à l’avant garde d’une nouvelle ère numérique de construction et positionnera le Royaume–Uni en tant que leader mondial sur le plan du BIM » L’intention du gouvernement est de requérir un BIM 3D collaboratif, avec l’information, la documentation et les données dans un format électronique pour tous ses projets d’ici 2016. Le gouvernement vise à moderniser le secteur en 4 ans avec les objectifs clés : la réduction du coût du capital et du poids carbone de l’environnement bâti de 20%.

L’ambition du gouvernement pour 2025 est de réduire le coût initial de construction de 33%, la réduction de 50% du temps global, depuis le début jusqu’à la livraison dans le neuf et la rénovation, la réduction de 50% des émissions de gaz à effet de serre de l’environnement bâti et l’augmentation des exportations de 50%.

Au centre de ces ambitions l’adoption du BIM, technologie, processus ainsi que les comportements de collaboration qui permettront d'exploiter de nouvelles façons plus efficaces de travailler à tous les stades du cycle de vie du projet.

Tout porte à croire que la France est en train de rattraper le retard creusé jusqu’ici en matière d’adoption et de pratique du BIM en comparaison avec d’autre pays en Europe, à l’instar de la Finlande qui s’y est mise en 2007. Après l’annonce de Mme la ministre Cécile Duflot du 18 mars 2014, Le gouvernement passe à l’action en mars 2015, avec Mme la ministre Sylvia Pinel ministre du Logement et Monsieur Bertrand Delcambre ambassadeur du numérique, qui annoncent durant le BIM World le Plan de transition numérique dans le Bâtiment en France.

http://www.territoires.gouv.fr/IMG/pdf/25.03.2015_cp_bim_world.pdf

Une annonce très bien accueillie par les différents acteurs de la filière. Un plan visant à moderniser la filière de la construction, établi sur une durée de trois ans, avec un financement de 20 millions € et dont l’objectif est de construire mieux et moins cher et faire baisser les coûts jusqu’à 35€/m² dans le neuf.

Sur le plan de la volonté, la feuille de route française manque me semble-t-il, d’affirmation et de clarté.

http://www.batiment-numerique.fr/uploads/Communication%20Minist%C3%A8re/CP%20Ministre%20portail%20PTNB%20010715.pdf

Convaincre et donner envie aux acteurs me parait insuffisant pour réaliser l’objectif visé sur 3 ans et atteindre la performance de 35€/m². Voir le gouvernement parler de BIM plutôt que du numérique exclusivement nous aurait rassuré sur le fait que ce dernier ait bien cerné les enjeux liés au BIM et à son adoption. Enfin, on aurait souhaité voir une vision qui tienne compte du parc immobilier existant qui est plus important que ce qui se fait en neuf. Une vision qui ne soit pas cantonnée à l’unique typologie du logement et qui tienne compte des infrastructures à l’échelle du quartier, de la ville et du territoire. Une vision avec plus de clarté sur la manière dont vont être utilisés les 20 millions d'€ pour atteindre les objectifs tracés à l’instar de Singapour qui alloue une enveloppe financière par entreprise ou par projet, pour compenser les investissements dans la formation, l’achat de logiciels ainsi que les dépenses liées à la consultance.

· Tu es l’un des membres fondateurs de BIM France. Peux-tu stp nous dire pourquoi cette association est importante et quelles sont ses missions principales ?

BIM France est née de la volonté de créer un lieu d’échange et de partage autour du BIM jusqu’alors inexistant. Elle a été fondée par des experts de différents métiers pratiquant le BIM au quotidien et qui voient en lui une démarche globale plutôt qu’un aspect numérique ou un autre. L’association BIM France a pour objectif principal de, faciliter et d’encourager l’usage du BIM en France et d’accompagner les acteurs publics et privés sur le plan du BIM. En partageant les bonnes pratiques éprouvées sur les différentes missions engagées par les uns et les autres, les difficultés surmontées ou contournées. En engageant des participations dans des actions de formations. Ou la participation aux différents évènements pour éclairer sur les démarches ici et ailleurs. En engageant des réflexions sur l’ensemble du cycle de vie des constructions.

· On parle beaucoup d’openBIM et d’IFC en France. Peux-tu stp nous en dire quelques mots et expliquer les missions de l’Association ?

openBIM est une approche universelle à la conception collaborative, la réalisation et l’exploitation de bâtiments basée sur des standards et processus ouverts. (Source buildingSMART représentés en France par Mediacosntruct)

L’IFC est un format d’échange ouvert et neutre permettant aux logiciels d’échanger de l’information.

openBIM & IFC sont la garantie aux utilisateurs d’être indépendants des éditeurs de logiciels. Chacun pourra utiliser le logiciel qui correspond le mieux à son métier et à son usage et, sera en mesure d’échanger avec d’autres partenaires dont les logiciels sont peut-être d’une technologie différente. C’est aussi la garantie d’une équité envers l’accès à la commande publique. Au sein de BIM France nous sommes technologiquement agnostiques, nous croyons que le BIM ne se résume pas à un seul outil, que tous les éditeurs ont leur place et de ce fait nous croyons en l’IFC et l’openBIM. Cependant, ces derniers étant en constante évolution, nous focalisons pour le moment nos efforts sur des solutions et des pratiques qui garantissent le meilleur résultat.

· Comment vois-tu ton métier évoluer d’ici quelques mois ou quelques années ?

Aujourd’hui le BIM est de plus en plus demandé en France. Une demande qui finira un jour par devenir la tendance majeure dans le monde de la construction. L’Architecte qui se serait approprié le BIM réussira à se démarquer et à être compétitif, celui qui ne le fera pas se trouvera alors dans une position de hors-jeu. Pour ce qui est du rôle de BIM Manager qui est pertinent aujourd’hui, l’évolution sera différente. La pratique du BIM se généralisant fera en sorte que des standards, des protocoles et les bonnes pratiques se diffuseront et deviendront la norme si bien que ce rôle sera naturellement absorbé par les équipes projets. Mais avec le monde dans lequel nous évoluons et le futur du tout connecté vers lequel il tend, avec internet, le cloud, les smart cities et smart grids, un nouveau rôle supplantera celui du BIM Manager, un rôle chargé de recueillir l’information, de la coordonner entre les différents acteurs, le maître d’ouvrage, le maitre d’œuvre, le constructeur, l’exploitant et de veiller à son exploitation efficace. Le monde de demain sera basé sur l’information.

· Connais-tu ABCD Blog, lis-tu de temps à autres ses articles, qu’en penses-tu et qu’aimerais tu voir améliorer ?

Absolument, lorsqu’on essaye de se maintenir à jour ABCD Blog est incontournable. Après l’excellent village BIM, ABCD Blog nous apporte une dimension supérieure avec son ouverture sur l’Europe et le monde. On y apprécie la série d’articles relayant l’information autour Revit et du BIM ainsi que le retour expérience des uns et des autres pratiquant les deux. On y apprécie également la série de portraits de BIM Managers à laquelle tu me fais l’honneur de participer. Enfin, du fait de tes compétences de polyglotte tu pourras peut être nous faire profiter davantage des expériences espagnoles et surtout italiennes et qu’on a un peu de mal à suivre lorsque l’on ne parle pas ces deux langues.

Cher Anis, encore merci pour cet entretien très enrichissant qui nous a permis de recueillir ton expérience et ton point de vue sur le BIM ! Bravo et merci.

Arch Daily nous parle du futur de la création BIM et de l’esquisse digitale

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arch daily, l’un des sites d’Architecture les plus visités revient sur les évolutions du métier de ces dernières années, et notamment sur la manière de croquer qui a énormément progressé.

Les grandes questions qui reviennent souvent restent “ Est-ce que les ordinateurs tuent l’art du croquis ? “. “ Le projet commence-t-il toujours par un croquis ? “.

Avec l’arrivée du BIM chez les Architectes, cette question se pose d’autant plus car ce processus doit être anticipé dès les premières esquisses en phase amont.

Un groupe d’Architectes qui travaille à ces sujets au sein de la Société Autodesk a commencé à réfléchir à ces problématiques et à lancer une solution permettant de concevoir et de croquer en s’appuyant sur les données météorologiques du lieu du projet tout en créant un BIM qui va évoluer au fil du temps. L’ère du croquis évolue et s’enrichit en permettant d’anticiper les performances énergétiques, la surface de plancher d’un projet, la radiation solaire sur les façades, le parcours du soleil, ainsi que la géométrie du projet aussi complexe soit-elle…

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Le projet commencé au sein de FormIt, dans un navigateur Internet, sur une tablette Androïd ou iOS…

Courtesy of Autodesk

Continuera sa vie de BIM au sein d’un outil openBIM puissant capable de communiquer au format IFC car certifié par buildingSMART tel que Revit…

Courtesy of Autodesk

Au sein de FormIt 360, le modèle BIM pourra faire l’objet de toutes sortes d’analyses et de simulations…

L’art de croquer évolue, il est temps de suivre la révolution du BIM…

Vous pouvez lire l’article sur l’art de croquer en numérique sur arch daily en cliquant ici.

Interview BIM Managers – Episode #4 Ryad Sbartaï, BIM Manager – BIM One

La saga des interviews BIM Managers reprend en cette rentrée 2015. Nous continuons cette série par un Expert ayant travaillé sur de nombreux projets connus et prestigieux comme le nouveau siège de Google en France, Ryad Ahmed Sbartaï.

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Ahmed Ryad SBARTAÏ, LEED
Associé, Spécialiste BIM/VDC – VDC/BIM Specialist

Bonjour Ryad, merci d’accepter de répondre à nos quelques questions autour de ton métier de BIM Manager et de ta longue et belle expérience.

Tout le plaisir est pour moi et surtout merci à toi Emmanuel d’animer et de faire vivre ce blog

Peux-tu nous expliquer brièvement ton parcours et ce qui t’a amené à devenir BIM Manager alors que tu étais Architecte ?

Ma passion pour les outils informatiques dans l'architecture, a commencé très tôt dès mes premières années d’études en architecture au début des années 90 avec notamment AutoCAD, 3D studio Max et autres ; après une carrière d'architecte concepteur passant par des agences et des entreprises de renommées internationales comme OC Cacoub où l'outil informatique m'a permis d'atteindre mes objectifs et de mieux communiquer sur les projets ; donc c'est  naturellement qu'en 2006, j'ai commencé à m'intéresser au BIM et à en parler dans des formations Revit que je dispensais à l’époque et c'est notamment grâce à l'accompagnement de certaines agences comme l'agence d’Architecture GRIMA LOUSSOUARN spécialisée dans les cinémas et théâtres et STUDIOS ARCHITECTURE qui était l'architecte partenaire de Frank Gehry sur la fondation Louis Vuitton, que j'ai évolué au titre de BIM Manager et depuis, je ne fais que ça, de la gestion de projets en BIM.

Tu as été l’un des premiers à donner des cours de BIM Management en France au travers du GEPA. Quels souvenirs en gardes-tu ?

Si je ne me trompe pas, c'était la première formation BIM où l'on parlait de méthodologie et de gestion de projet et non pas de logiciels, et je me souviens qu'en 2011, l'année de lancement de cette formation, les professionnels du bâtiment ne savaient pas trop de quoi on parlait car tout le monde à l’époque disait que le BIM c'était Revit ou ArchiCAD ou encore le format IFC, donc beaucoup de résistance au changement et surtout de l’incompréhension. La plupart des stagiaires assistaient à la formation BIM par curiosité, pour essayer de comprendre ce qu'est le BIM ? Heureusement qu'aujourd'hui, les choses ont un peu évolué…

Tu sembles voyager beaucoup pour donner des conférences à l’étranger. Peux-tu nous dire ce qui se passe à l’étranger autour du BIM et comment tu juges l’état du marché en France ?

C'est vrai, j'ai beaucoup de chance car depuis quelques années je participe à des projets à l'international, le niveau de maturité étant assez développé dans certains pays surtout sur les grand projets dans des pays tels que l’Angleterre, l’Australie , les États-Unis, Singapour, le Canada, les Émirats Arabes Unis, ou le Qatar. Par ailleurs, l'Angleterre, l’Australie , les États-Unis, Singapour ont quasiment généralisé le BIM sur l’ensemble des projets quels que soient leurs tailles.

Concernant la France, on constate une réelle évolution depuis 2011, bien qu'il y ait, à mon sens, un grand décalage entre la communication menée et l'état réel du marché ; les professionnels ne sont pas encore au point, on parle encore beaucoup de logiciels même si la technologie reste le noyau du BIM et on pense encore que le BIM manager, est informaticien. On est donc encore loin de l’application du BIM, d'autant plus qu'il y a un manque de formation dans le domaine ; on a encore du chemin pour atteindre le niveau des anglais, par exemple.   

Tu as travaillé sur quelques projets prestigieux dont on a beaucoup parlé. Pourrais-tu stp nous en citer quelques-uns et nous dire celui qui t’a le plus marqué et pour quelle raison ?

J'ai eu à la fois beaucoup de chance et l’honneur de participer à certains projets de grande envergure internationale, comme Le siège de Google par STUDIOS ARCHITECTURE, la Tour DUO de l'ATELIER Jean Nouvel, l'îlot Segur Fontenoy de BRAUN et Associés, l'îlot pasteur Monaco de Groupement CURAU / LALLEMAND et surtout la Fondation Louis Vuitton qui est une œuvre architecturale et artistique exceptionnelle, mais celui qui m'a le plus marqué, c'est un simple projet de bureau de 15 000 m² à Londres qui était un projet BIM parfait en collaboration, en rigueur de travail et en fluidité de gestion remarquable ; un projet en BIM complet avec toute la maîtrise d'œuvre, l'entreprise et surtout un client qui savait ce qu'il voulait exactement.

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Projet Ilot pasteur  – Architectes : Architectes : Groupement CURAU / LALLEMAND

On dit que le BIM aide à maitriser les quantités et coûts du projet, quelle est donc ton approche en tant que BIM Manager pour arriver à un résultat le plus fin possible ?

La gestion des coûts est l'un des grands avantages du BIM, s'il est bien déployé et que le flux de travail est bien mis en place en amont du projet, les étapes clés pour réussir sont : la programmation et son intégration dans le processus BIM, la codification et référencement des équipements, des pièces, des matériaux et surtout leur géolocalisation, le travail collaboratif et le partage des modèles géoréférencés, la détection des clashs pour anticiper les problèmes sur le chantier, l'échéancier et l'installation du chantier (4D) avec toute sa logistique et sa gestion du personnel. Aussi, dans la plupart des pays du monde, on utilise UNIFORMAT-II-Élément-Classification qui donne un langage commun, quelque soit la discipline et le projet ; c'est l'un des outils qui facilite la gestion des coûts en BIM.

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Projet ilot Ségur Fontenoy – Architecte Agence BRAUN et Associés

As-tu lu la feuille de route de Bertrand Delcambre pour passer au BIM et peux-tu nous dire ce que tu en penses ?

C'est ambitieux, et je suis heureux que le gouvernement s'y mette enfin ; par contre, je crois sincèrement qu'elle est complètement déconnectée de la réalité de terrain et que la date de 2017 sera difficilement atteignable sans un guide BIM pour la France qui fédère les différents acteurs d'un projet (architectes, ingénieurs, entreprises) afin que tout le monde parle enfin le même langage et que les lois soient adaptées au travail collaboratif et au BIM.

Tu as été l’un des pionniers du BIM, et l’on voit maintenant apparaître de nombreux BIM Managers. Qu’en penses-tu ? Est-ce une tendance qui va s’accélérer ?

Avant de répondre à cette question, il faudrait que tout le monde se mette d’accord sur la définition d'un BIM manager ; comme je l'ai déjà dit tout à l'heure, ce n'est surtout pas un informaticien, comme ce que j'entends souvent autour de moi, c'est avant tout un gestionnaire de projet et d'hommes qui a une expérience sur le chantier pour anticiper et trouver des solutions dès la phase de la conception, comprendre le langage et les pratiques des autres acteurs du projet et leurs outils, mettre en place un flux de travail ou " workflow" dans un guide ou une charte pour le projet, de la programmation passant par le géomètre (géolocalisation et SIG) jusqu'au gestionnaire de patrimoine et maîtrisant les autres outils de gestion qui complètent le BIM comme la conception intégrée (phase conception et gestion des contrats) et le LEAN (gestion de chantier) ; donc oui, je suis heureux de voir que certains collègues BIM managers compétents, maîtrisent leur sujet et commencent à avoir des références de gestion de projet et ne se limitent pas seulement à quelques heures de modélisation sur Revit.

Tu collabores avec BIM One au Québec, pourrais-tu nous dire ce que vous faites et peut-être nous parler de l’adoption du BIM là-bas ?

Je suis Associé, Spécialiste BIM/VDC. BIM one est une firme installée à Quebec, à Montréal, à Toronto et à Paris spécialisée en gestion BIM bâtiment et infrastructure. De plus, nous développons des applications et logiciels pour améliorer et faciliter le travail de nos clients, ainsi que celui des utilisateurs des technologies BIM.

Nous sommes gestionnaires BIM sur plusieurs projets comme L'Aéroport International de Québec ou l’Université de Montréal. Le BIM s'est effectivement largement développé ces dernières années au Québec, et l'utilisation du BIM et de la conception intégrée commence à se généraliser.

Avec ta longue et large expérience des outils logiciels, pourrais-tu nous dire quel outil a selon toi bouleversé et fait décoller le BIM dans le monde ?

A l’échelle mondiale, la suite Autodesk et surtout Revit, sont très utilisés et répondent à la plupart des demandes des différentes disciplines même s'il y a encore du travail concernant les bibliothèques MEP, car chaque pays détient ses propres fabricants et règlementations.

Le fait d'avoir un logiciel par discipline et que l’interopérabilité soit assurée pour des logiciels spécialisés, facilitent le travail collaboratif.

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Architectes : MENKÈS SHOONER DAGENAIS LETOURNEUX | LEMAY | NFOE Architectes

Qui dit BIM, dit Collaboration et format IFC. L’utilises-tu régulièrement et qu’en penses-tu ?

Qui dit BIM dit collaboration, donc échanges avec d'autres logiciels et disciplines de différentes façons, développement d'applications comme l'a fait Archiwizad en développant des plug-ins pour Revit et d’autres logiciels, ou en GBXML. J’utilise aussi le format IFC quand l'occasion et le besoin se présentent. Il y a eu beaucoup d’améliorations faites ces dernières années sur les imports/exports IFC mais malheureusement il y a encore des pertes de données et même des pertes géométriques dans certains cas. Toutefois, je suis confiant pour la suite car les éditeurs mettent les moyens pour améliorer le format IFC.

Qu’est-ce qui est le plus dur quand on est BIM Manager ? Et qu’est ce qui est le plus glorifiant ?

Le plus dur est de fédérer tous les acteurs autour du projet, je vais être un peu dur mais on ne sait toujours pas travailler ensemble et c'est la raison pour laquelle le BIM a du mal à vraiment exister, et la seule gloire et satisfaction, c'est quand ça marche et, que chacun s'investit réellement dans le travail collaboratif, telle une équipe.

Comment vois-tu l’évolution de ton métier d’ici 5 ans ? Parlera-t-on selon toi toujours autant de BIM Managers ?

Je le dis souvent lors des formations que je dispense et pour lesquelles je suis convaincu, que ce métier de BIM manager ne durera pas ; car le jour où il y aura un guide BIM unique, un plan de gestion BIM unique comme dans les autres pays et que les différentes firmes et disciplines atteindront un nombre suffisant de projets en BIM, ainsi que la maturité nécessaire dans la gestion de projet, on n'aura plus besoin d'un BIM manager externe pour piloter le projet.

Lis-tu ABCD Blog ? Qu’en penses-tu et que pourrait-on améliorer ?

Oh que oui ! bien sûr ! je ne rate aucun article car c'est l’un des rares Blog qui nous donne des informations sur ce qui se passe en France mais aussi à l'international. Ton Blog est déjà presque parfait, je ne vois pas d'améliorations à ajouter. Merci Emmanuel 

Un grand merci pour le temps que tu nous a accordé Ryad et bravo pour ce témoignage passionnant !

Si vous voulez contacter Ryad, vous trouverez ses coordonnées ci-dessous :

Ahmed Ryad SBARTAÏ, LEED
Associé, Spécialiste BIM/VDC – VDC/BIM Specialist

T: +1 (844)-246-6631 x :703
C: +1 (514)-550-4400
C: +33 6 31 41 98 70
E: Ahmed.Sbartai@BIMOne.com
W: http://www.BIMOne.com

Après la Maitrise d’Oeuvre, les maçons passent eux-aussi au BIM

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Le Moniteur toujours à la pointe ! On apprend dans le Moniteur online du 14/09/2015, que pour les maçons, point de salut sans innovation et sans…BIM bien entendu :

Pour le président de l’UMGO, il est aussi temps «pour chacun d’entre nous d’embarquer sur le bateau du BIM: nous sommes entrepreneurs. Nous avons encore envie de faire», a insisté Didier Brosse président de l’Union de la maçonnerie et du gros œuvre (UMGO-FFB), passant sur les relations difficiles avec les bureaux d’études des lots techniques.

Article à lire en intégralité ici sur le site du Moniteur online.