Le blog du BIM, de l'architecture et du BTP en France et dans le Monde avec Emmanuel Di Giacomo, Architecte et Responsable Européen des écosystèmes BIM Autodesk.
A l’heure où le process de certfication IFC 4 vient d’être offciellement lancé par buildingSMART, un petit retour sur l'histoire et les fondamentaux du standard IFC s’impose.
Autodesk à l’origine de la création de buildingSMART en 1994 avec 12 Sociétés Américaines, soutient et supporte ce standard interopérable primordial qu’elle intègre dans ses 14 applications pour l’AEC, ses plateformes collaboratives et ses logiciels pour le domaine de l’Industrie tels qu’Inventor, et a été le premier éditeur a intégrer le standard IFC 4 au sein de ses logiciels dont Revit en 2013.
Qu’est ce que le Standard IFC ?
Industry Foundation Classes ou l'acronyme IFC, permet de maintenir et d'échanger des données pertinentes entre différentes applications logicielles et ce principe est au cœur même de l’openBIM et de l'interopérabilité pour la construction numérique.
Qu'est-ce que l'IFC ?
L’IFC est une norme mondiale utilisée pour décrire, partager et échanger des informations sur la construction et la gestion de patrimoine.
En tant que format de données, l’IFC est neutre (ne favorisant pas un éditeur particulier) et non-propriétaire.
L’IFC est l'un des cinq types de standards ouverts dans le portfolio de buildingSMART qui remplissent chacun des fonctions différentes concernant la livraison et la gestion et maintenance des projets construits dans l'environnement bâti.
L'utilisation de l’IFC signifie que les professionnels de la construction peuvent utiliser les applications logicielles de leur choix pour travailler avec ces données. L’IFC est supporté par environ 150 applications logicielles dans le monde entier et ce type d'interopérabilité est crucial car la construction devient de plus en plus collaborative.
Pourquoi l'interopérabilité est-elle importante ?
Le BIM est plus qu’une simple «technologie» et il est avant tout un processus, mais peut-être est-ce le développement du transfert d'informations numériques qui fournit l'impulsion qui était manquante dans les initiatives antérieures de le secteur du BTP, telles que les réponses aux rapports Latham et Egan dans le secteur de la construction. Pour atteindre le plein potentiel du BIM, l'industrie a besoin d’un mécanisme robuste pour échanger les niveaux de données numériques de plus en plus importants, quel que soit le logiciel ou la plate-forme BIM.
Il existe trois façons d'aborder la problématique. Vous pouvez opter pour livrer ce que vous créez en utilisant des produits exclusifs d'un éditeur en particulier ou, en option, fournir des ressources alternatives en utilisant des formats de fichiers ouverts. Ou alors comme la majeure partie des cas dans tous les pays où il existe une obligation BIM : fournir le fichier natif du logiciel l'ayant créer, fournir un fichier openBIM neutre (IFC ou COBie) et fournir un ensemble de fichiers PDF pour toute la documentation du projet.
Opter pour un éditeur avec un certain degré de présence sur le marché vous procurera probablement une suite de produits interconnectés de ùanière optimale qui, avec quelques paramétrages, fourniront les livrables dont vous avez besoin. D'autres personnes de l'équipe projet peuvent utiliser les mêmes technologies et accéder à vos fichiers avec une relative facilité. Ceux qui ne le seront pas seront cependant probablement en mesure de convertir des fichiers conservant tout (ou la plupart) des informations contenues à l’intérieur et pourront alors utiliser ces fichiers dans le(s) système(s) qui constituent leur propre flux de travail.
Opter pour l’openBIM, un format de données ouvert et documenté permettra un échange de données facile et la possibilité d'importer des données dans les outils de votre choix, en plus du format natif qui restera cependant important pour “travailler” car ne l’oublions pas, l’IFC est un format d’échange et pas de travail. L'utilisation d'un format standard devrait également vous offrir un degré de sécurité et de pérennité lorsqu'il s'agira d'accéder à vos données dans les années à venir.
Quel genre de données échanger ?
Concrètement parlant, l’IFC fournit les «lignes directrices» ou «règles» pour déterminer les informations échangées entre les applications tout en conservant leur intégrité. Bien qu'il puisse inclure une géométrie, il ne se limite pas à cela car il présente des composants de construction tangibles tels que des murs et des portes et permet également de relier les informations alphanumériques (propriétés, quantités, classification, etc.) aux objets de construction et au maintien de ces relations.
L’IFC fournit un ensemble de définitions pour tous les types d'éléments d'objet rencontrés dans l'industrie du bâtiment et une structure textuelle pour stocker ces définitions dans un fichier de données. Les logiciels de conception stockeront généralement des données dans leur propre format de fichier spécifique et offriront une option «Enregistrer sous IFC». La possibilité d'importer ou de lier des fichiers IFC et des données SIG convertis dans le langage propre au logiciel est également fournie.
Les fichiers IFC peuvent être diffusés et échangés entre les logiciels à l'aide des formats de fichiers .ifc, .ifcXML et .ifcZIP.
Quelle est l'histoire du standard IFC ?
L'histoire de l'IFC remonte à 1994. L’IFC a été inventé par l’IAI, International Alliance for Interoperability, un consortium fondé par la Société Autodesk. Le consortium est devenu buildingSMART en 1997 et est maintenant connu sous le nom de buildingSMART International, une organisation à but non lucratif qui se décrit comme la maison internationale de l'openBIM. Il favorise l'IFC en tant que modèle de données neutre soutenant le cycle de vie du bâtiment et donne la possibilité à toutes les sociétés intéressées d’y adhérer.
En 2013, le standard IFC a été enregistré auprès de l'Organisation Internationale de Normalisation en tant qu’Industry Foundation Classes ISO16739 (IFC) pour le partage de données dans les secteurs de la construction et de la gestion de patrimoine.
Le schéma IFC évolue régulièrement avec la version actuelle, publiée en 2013, connue sous le nom IFC 4. (Les versions antérieures ont été nommées 1.0, 1.5, 1.51 puis 2x, 2×2, 2×3, mais un changement de la convention de dénomination a modifié ce qui aurait logiquement été IFC 2×4, en IFC4.)
IFC4 étend le support au paramétrique et aux géométries, étend les services de construction et le domaine structurel et offre un format XML simple. IFC5 est en préparation avec des dispositions supplémentaires pour les capacités paramétriques et l'inclusion du domaine des infrastructures.
Découvrez le petit film de buildingSMART expliquant l’importance de l’IFC.
NBS, mandaté par le Gouvernement Britannique et sa BIM Task Force pour le déploiement du BIM dans le pays, met à disposition un viewer BIM online tous formats de fichiers dont le standard IFC.
Qu'est-ce que le NBS Online Viewer ?
L'équipe de NBS développe des plug-ins pour les logiciels BIM depuis un certain nombre d'années maintenant pour faciliter le déploiement du BIM au Royaume-Uni. L'objectif étant de permettre aux professionels du BTP de mieux coordonner leurs modèles et spécifications associées. Ces professionnels ont largement contribué à ce que ce flux detravail soit développé afin de permettre aux autres membres de l'équipe projet de bénéficier des informations de leurs modèles BIM.
En réponse à cette requête, le nouveau NBS Online Viewer permet de mettre en ligne un modèle et une spécification liés sur un serveur Web NBS. Cela permet au reste de l'équipe projet de bénéficier de la consultation d'informations coordonnées à partir du contexte du modèle 3D BIM. Par exemple, un architecte peut mettre en ligne son projet et ses spécifications dans la zone de projets sécurisé de NBS. Ils peuvent ensuite inviter les membres de leur équipe projet, tels que l’économiste, l'entreprise ou le maître d’ouvrage, à consulter et à interroger ces informations.
Comme cette information est stockée sur le cloud et accessible par n'importe quel navigateur Web moderne, les membres de l'équipe projet ne doivent installer aucun autre logiciel supplémentaire. C'est aussi simple que de visiter un site Web et d'ouvrir une session en utilisant un identifiant NBS.
Utilisation de NBS Online Viewer – étape par étape
Cette nouvelle fonctionnalité peut être consultée à partir de n'importe quel projet dans le jeu d'outils NBS BIM. en cliquant simplement sur le bouton “modèle”, puis en mettant ensuite en ligne son modèle et les spécifications associées. Pour la version beta publique, les formats Autodesk Revit et IFC sont pris en charge ainsi que les spécifications écrites en utilisant NBS Create.
Une fois téléchargé, le modèle peut être exploré et consulté dans le navigateur Web. Toutes les spécifications peuvent être visualisées en sélectionnant l'objet associé dans le modèle. De même, la liste de contenu peut être parcourue et toutes les spécifications associées sélectionnées auront leurs objets correspondants mis en évidence dans le modèle.
Le visualiseur de spécifications donne des indications de quantités calculées à partir du modèle BIM. Il présente également des clauses liées avec des hyperliens. Les liens vers des ressources externes telles que les sites Web de fabricants et les documents publiés tels que les normes britanniques sont également inclus.
D'autres personnes peuvent être invitées à visualiser le modèle et les spécifications en sélectionnant le bouton “Participants” et en saisissant l'adresse électronique du participant concerné.
Les illustrations 1 et 2 ci-dessous montrent les captures d'écran de la visionneuse online.
Exceptionnel et magique, c’est le plus grand campus de bureaux au monde et il sera réalisé à Nanterre la Défense par deux belles agences, l’Agence François Leclercq Architectes Urbanistes et l’Agence Laisné RousselArchitectes pour Woodeum et BNP Paribas.
Ces deux grandes et belles agences sont déjà dans l’innovation et les nouvelles approches car elles travaillent de concert en BIM et en l’occurence sur Revit.
Cet arboretum est une nouvelle approche de la vie en entreprise et du travail car il est orienté qualité environnementale et il intègre les nouveaux modes de travail.
Fait exceptionnel, ce sera le plus grand programme architectural jamais construit au monde de plus de 136000m2 sur 9 hectares en bord de Seine, sur l’ancien site des papeteries de la Seine !
Sa construction pourrait commencer en 2018 et tout a été pensé pour réduire les émissions de gaz à effet de serre au travers des matériaux, du mode constructif, de l’exploitation et de la maintenance du projet, voire même son évolution dans le temps.
Architecte HMONP, BIM Manager pour l’agence Taillandier Architectes Associés
Nos interviews BIM Managers reprennent à l’arrivée de l’été et nous avons la chance de recevoir cette semaine l’une des jeunes Architectes françaises qui a la responsabilité de déployer le BIM au sein d’une agence, rôle s’il en est stratégique. Elle s'appelle Lucie Addé et travaille dans la région Toulousaine au sein de la belle agence Taillandier Architectes Associés qui a une cinquantaine de personnes et qui a aussi une structure à Bordeaux et Santiago du Chili. Cette agence travaille sur différentes typologies de projets comme des logements, du bureau, des équipements, commerces, etc.
Ils ont décidé de prendre eux aussi le virage du BIM, les plaçant ainsi à la pointe de l’innovation comme de nombreuses autres agences. Pour cela, Lucie Addé, appuyée par sa Direction, est à la barre, mais laissons Lucie nous en dire un peu plus.
Bonjour Lucie, pourrais-tu d’abord nous retracer ton parcours universitaire et tes débuts professionnels brièvement et ce qui t’a amené à faire de l’architecture ? Passion, raison ?
Bonjour Emmanuel, et merci de la considération portée à notre démarche.
Au moment de choisir quelles études supérieures suivre, l’architecture est très rapidement devenue mon premier choix ; le mélange de créativité, de sciences humaines et de technique en fait à mes yeux un métier passionnant. J’ai intégré l’ENSA Nancy où j’ai rapidement été fascinée par la diversité des projets proposés par les étudiants en réponse à un même sujet. J’ai terminé mes études par une année d’échange à São Paulo, avant de revenir travailler en France.
Comment es-tu arrivée dans cette belle agence et peux-tu nous la présenter aussi en quelques mots ? Est-ce son architecture qui t’a séduit ?
En revenant du Brésil, j’ai cherché du travail à Toulouse et j’ai intégré l’agence Taillandier Architectes Associés. L’équipe d’une vingtaine de personnes comptait déjà un économiste et des conducteurs de travaux. J’ai été convaincue par cette pluridisciplinarité, le dynamisme qu’elle génère. J’ai également apprécié la grande sobriété des projets, et ce, quel que soit le programme abordé.
Sur quels types de projets travaillez-vous surtout et quelles sont vos plus belles réalisations ?
Nous travaillons sur tous type de projets (logements, bureaux, équipements sportifs, commerces), à des échelles très variées, ce qui a amené l’agence à créer un pôle urbanisme il y a quelques années. Deux réalisations toulousaines qui illustrent cette diversité sont le siège régional de la Caisse d’Epargne, un projet de réhabilitation lourde de 5000m² en plein cœur de Toulouse et un projet de six logements, la résidence Yaoitcha, qui s’insère dans un tissu très dense et réussit à occuper habilement une parcelle en lanière.
Connaissais-tu le BIM avant d’arriver chez Taillandier et quand et comment avez-vous pris la décision d’entamer cette transformation digitale ?
Je n’avais pas la moindre idée de ce qu’était le BIM. A l’agence, la décision a été prise en 2012 de passer à un logiciel de conception 3D, après un essai infructueux en 2009. Nous ne parlions donc pas encore de BIM, mais cela nous y a mené puisque, lorsque Pierre-Louis Taillandier m’a proposé d’être BIM manager à l’agence, j’ai souhaité suivre la formation dispensée par Bernard Ferries à l’école de Toulouse, ce qui m’a ouvert les yeux sur le monde du BIM. Suite à cela, notre volonté a été de poursuivre dans cette direction et j’ai suivi le cursus certifiant en management de projet BIM du Moniteur à Paris pour approfondir mes connaissances.
Notre objectif était de basculer toute la production de l’agence en 3D et en BIM en 1an. Nous voulions pouvoir visualiser nos projets à toutes les étapes de conceptions en évitant le doublon (AutoCAD / Sketchup dans notre cas). Les bénéfices attendus étaient de gagner en cohérence et nous imaginions qu’avec moins d’erreurs, nous gagnerions en confort de travail et en productivité.
Quelles ont été les premières étapes du passage au BIM et pourquoi votre choix s’est-il porté sur Revit notamment ?
Deux présentations ont été organisées à l’agence, ArchiCAD et Revit, suite à quoi nous avons fait notre choix. Revit l’a emporté car un collaborateur avait travaillé avec au Canada pendant 2 ans et ce logiciel nous semblait être un outil puissant et complet. La première étape a été la formation Revit de cinq collaborateurs dont je faisais partie. Dès 2013, tous les projets en cours (hors chantiers) ont été ressaisis sur Revit. Une deuxième vague de formation a été lancée et tous les nouveaux projets ont commencé directement en 3D et en BIM. Et en un an, la production de l’agence est en effet passée entièrement en maquette numérique et en BIM.
Qu’est-ce que vous apporte cette nouvelle manière de travailler, vis-à-vis de l’interne, mais aussi de l’externe ?
En interne, les échanges entre métiers commencent à se faire autour des maquettes : nomenclatures par les économistes, import de la modélisation sur 3ds Max pour les perspectivistes. Cela nécessite beaucoup de rigueur dans la modélisation des projets. Le temps passé sur un projet ne se répartit pas de la même façon qu’avant et plusieurs personnes peuvent dorénavant travailler sur le même fichier.
Nous commençons seulement à mettre en valeur cette compétence à l’extérieur, nous observons un intérêt croissant et espérons que cela nous conduira vers encore plus de projets BIM.
Les partenaires extérieurs travaillent-ils aussi en BIM avec vous (BET, BE, Entreprises) ?
Certains partenaires commencent à demander nos maquettes numériques, les échanges sont de plus en plus nombreux, les objectifs ne sont pas toujours vraiment définis, mais nous sentons un véritable intérêt à tester le processus BIM entre nous. Nous avons lancé notre premier chantier BIM cette année et espérons bien tirer des apprentissages de chaque expérience de ce type.
La maitrise d’ouvrage a-t-elle été moteur dans cette volonté de faire du BIM ?
Pas vraiment dans notre cas. Nous anticipions le fait qu’un jour cela pourrait nous être demandé, mais faire des maquettes numériques n’était pas valorisable à l’époque auprès de nos maîtres d’ouvrage. Nous avons vu l’intérêt grandir au fil des années et maintenant que les maîtrises d’ouvrage viennent vers nous avec ces demandes, nous sommes prêts à y répondre.
En tant qu’architectes, que vous apporte le BIM ?
Dans notre rôle de « chef d’orchestre » de la maîtrise d’œuvre, le BIM nous permet de garder le projet au centre durant les études et la construction. L’avantage de la visualisation 3D est évident pour des concepteurs d’espaces, d’une part pour la transmission au client mais également pour le travail de synthèse. Le point clé qui nous semble rapidement très naturel est la cohérence des informations : entre plans, coupes et façades d’une part, mais aussi pour les surfaces et les quantités. L’architecte construit et maîtrise ainsi la première base de données du bâtiment.
Dirais-tu comme certains que le BIM bride la créativité ?
La préservation de la créativité se fera (ou ne se fera pas) grâce au temps pris pour la conception et à la maîtrise des logiciels pour retranscrire les pensées des concepteurs. Le risque serait plutôt, à mon sens, de figer le projet plus tôt (à partir du moment où plusieurs intervenants travaillent sur celui-ci) mais je pense que c’est une phase temporaire, la maîtrise des outils par chacun (voire le BIM niveau 3) devrait rapidement permettre de garder de la souplesse tout au long du processus de conception.
Tu es une Femme BIM Manager, ce qui est hélas encore trop peu répandu en France et dans le monde. Penses-tu que cela soit plus difficile ?
Pour l’instant, je suis plutôt responsable BIM ou BIM coordinatrice, même si je commence à répondre à des missions de BIM management. Je pense qu’il existe le même sexisme ordinaire que dans tout métier. Il est certain que j’ai été surprise du peu de présence féminine aux évènements BIM auxquels j’ai pu assister, et d’autant plus parmi les intervenants. J’espère évidemment que cela va changer.
Quels sont selon toi les qualités que doit avoir un bon BIM Manager ?
Avant tout, des connaissances métiers autour de l’acte de construire et des aptitudes techniques, mais aussi de l’écoute et, dans ces temps de transition, de la pédagogie pour être capable de rassembler et de motiver chacun. J’ajouterai un zeste de débrouille et de pugnacité !
Quels sont tes missions quotidiennes autour du BIM ? Et les rendez-vous incontournables que tu as mis en place pour que cela marche ?
Mon travail se décompose en plusieurs branches : organiser et mettre à jour la « base agence » (gabarits, procédures, bibliothèques), former les nouveaux arrivés et accompagner les anciens au quotidien, suivre les projets BIM (relecture des conventions, réunions spécifiques…) et définir la stratégie d’agence avec les associés. Le passage au BIM requiert une implication de chacun. Les rendez-vous incontournables à l’agence sont les réunions bi-mensuelles avec les référents logiciels, les BIMiams (déjeuner-conférence autour d’une thématique) proposés à tous les modeleurs environ 4 fois par an, et les réunions stratégiques avec les associés tous les six mois.
As-tu structuré vos équipes avec des coordinateurs BIM et Référents BIM sur des sujets donnés ?
Pour diffuser les bonnes pratiques de modélisation dans nos deux agences, je suis entourée de référents, plusieurs côté architectes, puis un par pôle (une économiste, une urbaniste…) qui ajoutent au processus les spécificités de leur métier. De plus, nous définissons un responsable de la maquette numérique par projet (celui qui dessine le plus) afin de garantir un minimum de cohérence et d’entretien de la maquette.
Peux-tu nous parler de 2 beaux souvenirs de projets BIM sur lesquelles tu as travaillé ?
Nous avons un projet de bureaux, Bessac, sur lequel nous avons échangé des maquettes avec Betem dès les phases de conception et qui est aujourd’hui en chantier avec trois entreprises qui produisent des maquettes (.ifc ou .rvt). Nous pouvons donc superposer la structure béton, l’électricité et la plomberie à notre maquette pour les visas !
Nous avons également participé à un concours pour Airbus, malheureusement perdu, portant sur un hangar pour les Belugas (des avions impressionnants qui transportent des pièces d’avions, bien connus par les Toulousains), nous avons intégré une maquette de la structure métallique, le partenariat avec Artélia était prometteur, j’espère que d’autres occasions se présenteront.
Et un exemple qui a moins bien marché ?
Je me souviendrai longtemps des premiers tests d’échanges avec Bouygues Bâtiment Centre Sud-Ouest autour d’un projet commun. Nous avons eu l’occasion de voir ce qu’ils faisaient à partir de notre maquette. La première image de modèle analytique a été éloquente, seuls les poteaux et les poutres apparaissaient. Cela montre bien qu’autour de la même maquette les usages sont bien différents et qu’il est nécessaire d’avoir une certaine coordination pour que la modélisation des uns servent aux autres ou que la maquette soit véritablement renseignée par tous pour éviter effectivement les ressaisies.
Comment vois-tu l’évolution autour du BIM dans votre agence ? Faites-vous du BIM niveau 2 en permanence ?
Quand nous travaillons avec des partenaires, c’est toujours en niveau 2. En interne, nous travaillons sur la majorité de nos projets en fichiers collaboratifs côté architectes (niveau 3), nous avons logiquement essayé d’étendre le niveau 3 à nos autres corps de métiers. L’expérience en a rapidement montré les limites et le niveau 2 paraît plus raisonnable à de multiples égards. Les architectes doivent en effet garder la possibilité de modifier la maquette alors que l’économiste ou le perspectiviste vont avoir besoin de celle-ci à un instant donné. Je souhaite à terme optimiser les flux de travail en interne et que les architectes, économistes et perspectivistes puissent intervenir sereinement sur les mêmes fichiers.
Quels seront les prochaines évolutions que tu comptes apporter au quotidien du BIM ? Réalité virtuelle, augmentée, etc. ?
Je souhaite en effet creuser du côté de la visualisation et proposer à court terme une solution d’immersion dans les projets de l’agence. Certains outils nous aident déjà au quotidien pour les choix de conception. Mais ceci n’est que la partie visible de l’iceberg, le plus gros enjeu à mon avis est le lien avec nos économistes. Cela implique un gros travail en amont de gabarit, de bibliothèque d’objets et d’articles de CCTP… Pour comprendre au mieux leurs besoins, j’ai même suivi le Mooc de l’Untec "Prescrire et Estimer à l'heure du BIM"!
Vous êtes l’une des agences en pointe sur ce sujet dans votre région. Est-ce que cela vous donne plus de responsabilités vis-à-vis de la communauté des architectes qui est parfois réticente à l’idée de passer au BIM ?
Il est vrai que je me retrouve, que je le veuille ou non, à défendre le BIM auprès de mes pairs. Je ne cherche cependant pas à convaincre et essaie de parler honnêtement de nos expériences. Chacun doit trouver son propre intérêt dans la démarche. La discussion permet parfois de déconstruire les idées reçues et qui sont souvent sources de réticences. J’interviens aujourd’hui en formation continue aux côtés de Bernard Ferries à l’ENSA Toulouse, c’est un temps privilégié très apprécié pour parler des problématiques de chacun et confronter les points de vue.
Comment t’informes-tu des évolutions autour du BIM en France et dans le monde ?
Pour rester informée, je participe à des évènements tels que le BIM World ou Meeting BIM, je suis aussi membre de medi@construct, mais n’étant pas à Paris, je m’informe aussi beaucoup en ligne : groupe Linkedin Pratiques du BIM, blogs comme ABCD, Hexabim… Le BIM étant en constante évolution, la veille technologique est indispensable afin d’ajuster notre plan d’action.
Que penses-tu des initiatives françaises nationales pour faire avancer le BIM ?
Je pense que le Plan Transition Numérique dans le Bâtiment (PTNB) a le mérite d’avoir porté la question au plus grand nombre. Mes attentes sont encore importantes, notamment dans les avancées sur la normalisation des objets, mais je pense que c’est un travail qui nécessitera beaucoup de temps avant de porter ses fruits.
Le BIM manque d’un maillage plus local, les évènements toulousains sont vraiment trop rares alors que nous avons besoin de partenaires locaux.
Echanges-tu beaucoup avec les autres agences d’architecture afin de vous enrichir en termes de connaissances les uns et les autres ?
Oui, j’ai d’abord rencontré des responsables BIM d’autres agences toulousaines, nous sommes tous confrontés aux mêmes problématiques et c’est important de pouvoir échanger sur ces sujets. Les divers évènements BIM permettent de belles rencontres, c’est d’ailleurs ce qui me motive pour aller jusqu’à Paris. La formation du Moniteur a également été l’occasion de se côtoyer à plusieurs reprises sur quelques mois entre maîtres d’ouvrages, bureaux d’études et architectes, très intéressant pour se questionner sur la raison d’être même du BIM.
Intervention de Pierre-Louis Taillandier et Lucie Addé pour Terreal
Lucie, nous te remercions pour le temps que tu nous as accordé et cette belle interview. Merci et bonne continuation sur votre parcours du BIM.
Autodesk est très attaché au métier et à la mission de l’architecte depuis très longtemps.
C’est pour cela que nous avons toujours souhaité apporter tout notre soutien à l’UNSFA, Union Nationale des Syndicats Français d’Architectes qui est le Syndicat le plus représentatif de la profession (75%) et qui défend les droits de cette belle profession auprès des autorités publiques.
Chaque année, l’UNSFA organise son congrès. Cette année, il se tiendra à Metz les 12, 13 et 14 octobre et se fera sous le signe de l’anniversaire de la loi de 1977.
Autodesk sera présent, accompagné de plusieurs de ses Partenaires agréés.
Les ateliers, conférences et tables rondes qui seront proposés lors du Congrès 2017 seront l’occasion de prendre connaissance et position sur l’évolution du métier d’architecte.
Pratiques transversales, adaptation à de nouveaux territoires et à de nouveaux cadres réglementaires, économiques, sociaux et culturels seront présentés.
Le Congrès de Metz sera l’occasion de rappeler, notamment au travers d’échanges avec des confrères européens, que l’acte d’architecture est contextuel et que la démarche de l’UNSFA est holistique.
Les visites du samedi 14 octobre au Luxembourg contribueront également à faire découvrir des projets réalisés dans un contexte différent, parfois comme pour la Philarmonie de Christian de Portzamparc par des architectes français de renom.
Le Congrès de Metz sera riche en découvertes. Il est ouvert à tous les architectes français, mais aussi étrangers, et à leurs partenaires de l’aménagement du cadre de vie.
Il sera l’occasion de la remise de la 18ème édition du Prix du Projet Citoyen. C’est l’illustration de l’action de l’UNSFA en faveur des démarches participatives associant les architectes, les maîtres d’ouvrage et les usagers.
La qualité d’accueil sera assurée par le syndicat local UNSFA 57.
Tout concourt à ce que vous veniez nombreux à Metz !
A lire sur les CTB du 16 juin 2017, une interview intéressante de Marcello Caciolo, Chef de projet innovation chez Engie Axima qui nous parle du POC (Proof Of Concept) qui a été mis en place par Engie Axima sur un bâtiment de bureaux de 5000m2 qui a été modélisé avec Revit en moins de 3 semaines.
Engie Axima y a intégré des objets génériques qu’ils ont pu lier avec la GMAO afin de visualiser les équipements et réseaux, tout cela en mode mobile sur tablette avec une connexion à l’avatar virtuel du bâtiment.
L’un des objectifs est d’avoir un véritable tableau de bord d'analyse permettant de faciliter le quotidien des gestionnaires et d’avoir un aperçu utile aux techniciens chargés de la maintenance.
Le logiciel Revit est dédié au monde du BTP et de l’Architecture. Il dispose de tous les outils pour modéliser tous types de produits pour tous types de constructions. C’est ce qui rend le logiciel particulièrement efficace. Dans les différentes phases du projet, il est essentiel pour l’utilisateur d’enrichir la maquette numérique avec des données de qualité. Pour ce faire il y a plusieurs alternatives :
Saisir des données manuellement sur chaque produit ou famille de produits
Télécharger l’information à partir d’une base de données spécialement conçue pour cela.
C’est bien cette dernière alternative que propose datBIM avec sa plateforme de données structurées, alimentée par les fabricants. En effet, datBIM propose un catalogue « BIM » pour diffuser les données produits des fabricants de la construction auprès des architectes, bureaux d’étude, économistes, entreprises générales, maîtres d’ouvrage, … Découvrez le dernier plugin datBIM en cliquant ici.
Le logiciel Revit est dédié au monde du BTP et de l’Architecture. Il dispose de tous les outils pour modéliser tous types de produits pour tous types de constructions. C’est ce qui rend le logiciel particulièrement efficace. Dans les différentes phases du projet, il est essentiel pour l’utilisateur d’enrichir la maquette numérique avec des données de qualité. Pour ce faire il y a plusieurs alternatives :
Saisir des données manuellement sur chaque produit ou famille de produits
Télécharger l’information à partir d’une base de données spécialement conçue pour cela.
C’est bien cette dernière alternative que propose datBIM avec sa plateforme de données structurées, alimentée par les fabricants. En effet, datBIM propose un catalogue « BIM » pour diffuser les données produits des fabricants de la construction auprès des architectes, bureaux d’étude, économistes, entreprises générales, maîtres d’ouvrage, … Découvrez le dernier plugin datBIM en cliquant ici.
L’évènement incontournable des passionnés du BIM et de Revit, le PRUG – Paris Revit User Group fait escale à Lyon le 27 juin 2017.
Tous les passionnés du BIM de la région Lyonnaise et de ses alentours, sont invités par l'équipe du PRUG à assister à cette 10ème rencontre. Un contenu de qualité comme toujours et un remerciement particulier aux sponsors de cette édition, les sociétés Aplicit et PNY. L'agenda :
Présentation de la FFB
Présentation d’Aplicit
Les nouveautés Revit 2018 avec Gilbert Milard et Stéphane Balmain
Le scan 3D dans le domaine du bâtiment avec ATFF
Les solutions existantes pour créer des contenus VR (Virtual Reality) par Mesa Goulahs
Flux de travail / Méthode entre Revit et 3ds Max / Twinmotion pour réaliser des vues panoramiques 360 par l’équipe d’AIA.
L’adresse est : Fédération des Entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics du Rhône et de la Métropole 23, Avenue Condorcet 69100 Villeurbanne Tel : 04.72.44.15.15 Si vous avez des questions, des commentaires ou juste envie de venir rencontrer l’équipe du PRUG info@paris-rug.fr
L’évènement incontournable des passionnés du BIM et de Revit, le PRUG – Paris Revit User Group fait escale à Lyon le 27 juin 2017.
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