Livre blanc sur les systèmes de classifications dans un environnement BIM – Une implication forte d’Autodesk sur les standards

Classifications BIM Revit

Autodesk, à l’origine de la création de buildingSMART International il y a plus de 23 ans s’implique sur tous les fronts pour l’openBIM et les standards ouverts des secteurs tel que celui du BTP ou de l’Industrie.

Autodesk Revit, logiciel le plus utilisé dans le monde pour les projets de bâtiment et d’infrastructure, permet de gérer les différents systèmes de classification

Ce livre blanc d’Autodesk, a pour objectif d'identifier le but et les besoins des systèmes de classification de manière générale, ainsi que les systèmes par défaut pris en charge par l’application Autodesk Classification Manager pour Revit (Uniformat, MasterFormat, OmniClass, Uniclass) sur la base d'exemples concrets.

Ce document présente comment Autodesk Classification Manager pour Revit permet la prise en charge et l'utilisation des systèmes de classification durant les phases de conception, de construction et de gestion et maintenance.

Dans un contexte international de standardisation, il est important et intéressant de se pencher un peu plus en détail sur le sujet des classifications et de leur support au sein de la plateforme Revit.

Vous pouvez consulter ce livre blanc sur les classifications en cliquant ici.

BIM for BEM – Interview Expert Hamid Badi, Directeur Technique BBS Slama

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Hamid Badi

Directeur Technique et R&D

BBS Slama

LinkedIn

http://www.bbs-slama.com/

 

Nous avons le plaisir cette semaine de recevoir Hamid Badi Directeur Technique, R&D et Gourou du développement de BBS Slama, l’un des éditeurs de pointe de calcul thermique et climatique en France et la STD.

 

Bonjour Hamid, ravi de te recevoir sur ABCD Blog. En quelques mots, pourrais-tu nous expliquer ton parcours personnel et ce qui t’a poussé à te diriger vers le domaine de la simulation énergétique ?

Sans flagornerie aucune, je tiens à te remercier pour ton invitation et je tiens aussi à m’excuser pour mon manque de réactivité ! Je suis mathématicien de formation et après une thèse dans les domaines des équations aux dérivées partielles et des processus stochastiques, dont je passerai les détails, j’ai débuté une carrière de chercheur dans laquelle j’ai participé à des projets de recherche autour de la simulation numérique. Je me suis intéressée aux voitures et aux avions, quoi de plus normal que de m’intéresser aux bâtiments aujourd’hui ! Il est vrai que la lecture des œuvres de Jeremy Rifkin m’a poussé à m’intéresser aux aspects énergétiques en général et ceux du bâtiment en particulier. Sa conception de la troisième révolution industrielle est d’autant plus pertinente lorsque l’on considère la révolution du BIM qui, de mon point de vue, est la clé de voute à l’interconnexion du réseau du bâtiment. J’ai intégré la société BBS SLAMA il y a cinq ans, ma mission consiste à manager le développement informatique et développer une stratégie R&D. Comme dans toute « petite » entreprise cela aussi implique d’autres missions telles que la communication !

Jeremy Rifkin BIM

Figure 1 : La dynamique du BIM fait partie du pouvoir latéral, Jeremy Rifkin parlais déjà du BIM en 1974.

 

 

BBS Slama, une belle société très reconnue. Peux-tu nous la présenter en quelques mots, sa fondation, son histoire, son évolution ?

BBS Slama est née en 1985 de la collaboration entre Bruno Slama (mathématicien aussi) et Bernard Slama (architecte). Suite à la prise de conscience par les pouvoirs publics de l’importance de la question énergétique dans le secteur du bâtiment, BBS Slama s’est spécialisé dans l’édition de logiciels pour les calculs énergétiques du bâtiment. Il est vrai que BBS Slama est bien connu au travers de son logiciel phare ClimaWin. Aujourd’hui c’est plus d’une vingtaine de personnes qui s’activent pour développer notre gamme de logiciels qui couvre les besoins informatiques des ingénieurs thermiciens du bâtiment.

 

Bruno Slama son fondateur, est très connu, notamment pour son implication dans l’openBIM et au sein de Mediaconstruct qu’il a dirigée pendant de nombreuses années. Comment cette passion pour l’openBIM impacte votre quotidien ?

Oui c’est juste, difficile d’évoquer Mediaconstruct (BuildingSMART France) sans faire référence à Bruno Slama qui l’a dirigée durant plus de 15 années et dont l’engagement a été entier. Malgré l’engouement grandissant pour le BIM depuis une poignée d’années, l’openBIM, au travers de sa matérialisation par le format IFC, est un horizon à atteindre et que nulle ne peut revendiquer ni la paternité et ni le monopole. Au quotidien, cela se traduit par deux actions complémentaires.

  • Tout d’abord il s’agit d’effectuer la veille technologique de l’openBIM. C’est sans doute mon passé de chercheur qui parle, mais j’éprouve toujours des réticences à parler du BIM sans avoir mis les mains dans le cambouis. Dans les faits, cela signifie de connaitre les spécifications des IFC par exemple ; je viens de la génération «show me the code ».
  • Ensuite, depuis que j’ai intégré BBS Slama j’ai pour mission de suivre et participer aux actions interprofessionnelles allant dans le sens de la valorisation et du développement de l’openBIM. Il est fréquent que des écoles, universités et organisations professionnelles m’invitent à exposer au sujet de l’openBIM. Bien entendu nos clients sont aussi très intéressés par l’openBIM et souhaitent savoir comment nos logiciels évoluent et peuvent s’intégrer dans l’écosystème BIM existant ou non ! Par exemple cela fait plus de dix années que ClimaWin importe les fichiers IFC, permettant aux architectes et ingénieurs thermiciens de dialoguer de manière plus « fluide ». Il est toujours intéressant de démontrer que le BIM, et son avatar open, est avant tout une méthodologie de travail. Bien qu’important, le choix des logiciels doit être secondaire. C’est un travail de pédagogie qui me plait énormément, d’autant plus que je ne suis ni architecte ni ingénieur !

 

Parlons de votre cœur d’activité. Pourrais-tu nous expliquer les différences entre simulations thermique, climatique et STD, ainsi que les autres simulations ?

Loin de moi la volonté d’ennuyer le lecteur, dont je salue le courage jusque-là, je vais tenter d’être bref. Pour citer Feynman, il y a une regrettable tendance à emprunter des mots, abréviations ou expressions dans un objectif d’incompréhension. De manière provocatrice, je répondrai qu’il n’y a aucune différence. Toutes ces simulations sont basées sur les principes de la thermodynamique et sur l’équation de Fourier. C’est le message que j’essaie de faire passer aux élèves, l’important n’est pas de connaître tel ou tel logiciel mais de savoir ce qu’il cache dans la black-box. Il est toujours inquiétant d’entendre que tel logiciel calculerait mieux qu’un autre. Aujourd’hui encore je m’interroge sur la pertinence d’une telle affirmation. Les questions que l’on doit se poser sont les suivantes : Que cherche-t-on à calculer ? Quelles sont les hypothèses ? Quelles sont les contraintes ? Il est évident qu’une simulation multiphysique basée sur la méthode des éléments finis fournirait des résultats plus précis, mais au prix d’un effort conséquent et d’un temps de calcul important pour une amélioration quantitative assez modeste eu égard de la qualité des informations à disposition. Le contexte de la croissance délocalisée des moyens de calcul ne perturbe en rien ce raisonnement. C’est la raison qui a poussé BBS Slama à développer durant trois années son propre moteur de simulation thermique, ce qui nous permet aujourd’hui d’être scientifiquement objectifs et autonomes.

Une simulation thermique dynamique, STD pour les intimes, consiste à étudier le comportement thermique de l’enveloppe du bâtiment sur un intervalle de temps, l’année par exemple, afin d’en extraire des grandeurs telles que le besoin énergétique. Alors qu’une simulation énergétique dynamique (SED) intégrera les aspects « systèmes » énergétiques pour estimer la consommation énergétique par exemple, et ainsi prédire le comportement en cas de dysfonctionnement en hiver et été par exemple.

BBS Slama Climawin Revit

BBS Slama Climawin Revit 2

Figure 2 : Résultats d’une simulation SED dans ClimaWIN avec le mateur de calcul BBS Slama

Comment le BIM est-il arrivé chez BBS Slama et comment l’avez-vous intégré à vos solutions ?

A dire vrai il était déjà là avant même que nous ne le sachions, tel Mr. Jourdain nous faisions tous « un peu » de BIM sans le savoir. Le BIM est aujourd’hui une évidence, nulle ne viendrait aujourd’hui douter ni de son utilité ni de son efficience. Grâce au soutien constant des acteurs publics (ministères, PUCA, DHUP, ADEME, CSTB…) depuis plus de vingt années, BBS Slama a participé à des projets R&D (projet CLAIRE) lui permettant de développer et d’expérimenter une approche BIM. Fort de cette expérience nous avons intégré dans nos logiciels différents formats d’interopérabilité tels que : IFC, gbXML, NBDM… Cette intégration n’est que la partie visible de l’iceberg, la partie cachée est celle de la méthodologie de travail en BIM.

Quelle solution BIM a selon vous changé le secteur du BTP et sur laquelle vous avez appuyé vos technologies et pourquoi ?

Tout d’abord, la position de BBS Slama a toujours été de promouvoir l’openBIM au travers de son format IFC. La réalité est que le format IFC est très bon, mais il présente quelques imperfections dans un contexte de production BIM intégré. C’est pourquoi dans certains « workflows » il est plus efficient de travailler avec un logiciel BIM tel que Revit.

Pour être franc et d’un point de vue purement pragmatique, il est évident que le logiciel Revit d’Autodesk concentre beaucoup de qualités qu’il me serait impossible de lister sans assommer ton lectorat. Je souhaite tout de même en préciser trois : l’intégration de l’ingénierie fluide, la qualité de l’export IFC et son API de développement. C’est cette dernière qui a convaincu BBS Slama de véritablement intéresser à Revit depuis 2013. Par exemple nous avons développé le plugin ClimaBIM pour Revit qui n’est ni plus ni moins qu’une version embarquée de ClimaWIN dans Revit. En tant que responsable R&D j’essaie d’imaginer la suite du film, il y a aussi d’autres technologies en cours de d’expérimentation et de déploiement dans mon équipe qui présentent des « petites » révolutions dans la collaboration et la production de la maquette BEM.

 

Justement, quelles sont vos solutions phares en quelques mots et que permettent-elles de faire ?

J’ai déjà évoqué le plugin Revit ClimaBIM qui permet à partir d’une maquette bien renseignée (suivre mon regard), et ceux en quelques clics comme le dit l’expression, de réaliser tout type de calculs thermiques dans un contexte intégré et synchrone. D’un point de vue pratique cela signifie que, dans le cas d’une maquette Revit de 120 000m² et de plus de 800 pièces, ClimaBIM génère le modèle BEM en quelques secondes grâce à son moteur d’analyses géométriques. A titre de comparaison, cette même étude sous ClimaWIN nécessite quelques dizaines d’heures de saisies correctes. Je te laisse imaginer les gains de temps lorsque l’on considère les allers-retours nécessaires (entre l’architecte et le thermique) pour finaliser une étude thermique. Bien entendu, il est plus qu’indispensable de s’assurer de la bonne constitution, en termes de géométrique et de données, de la maquette ; c’est pourquoi nous avons rédigé un document des bonnes pratiques pour l’usage de ClimaBIM (disponible sur le site internet de BBS SLAMA). Nous avons réalisé des tests de comparaison (voir tableau ci-dessous) et mesurer le temps nécessaire à la génération du la modèle BEM sur trois exemples de projets. Il apparait évident que de la méthodologie utilisant Revit et ClimaBIM est de loin la plus rapide. Cette expérimentation est circonscrite à la génération du modèle thermique et repose sur l’hypothèse que les maquettes sont porteuses de toutes les informations thermiques. Bien entendu cela ne tient pas compte des temps des opérations suivantes : modélisation BIM, vérification, constitution d’une maquette BEM ou MEP, saisies des données… Il est évident que les bienfaits du BIM sont à considérer dans une réflexion globale d’un processus BIM.

 

Surface [m²]

Nb pièces

Plans dxf

+ClimaWIN

gbXML/IFC +ClimaWIN

Revit+ClimaBIM

Maquette Maison

150

8

1h

10min

2s

Maquette Bureaux

9000

102

8h

25min

10s

Maquette CHU

58 000

874

96h

3h

174s

Dans le même esprit nous avons élargi la famille de nos plugins avec le développement de trois autres plugins :

  • LiseBIM dédié aux calculs électriques réglementaires à partir d’un schéma d’implantation électrique

BBS Slama Climawin Revit 3

Figure 4 : Schématique unifilaire LISE BIM (au-dessus) de l’installation électrique Revit (au-dessous).

  • ClimaBIM-Fluides consacré à l’étude des réseaux CVC de la maquette et son impact dans l’étude thermique globale du bâtiment.

BBS Slama Climawin Revit 4

Figure 3 : Récupération d’un réseau aéraulique depuis Revit et calcul des pertes de charge

  • Edibatec voué à l’enrichissement technique à partir de la base EDIBATEC de certains objets de la maquette Revit. Par exemple il est possible de spécifier les données thermiques réglementaire RT 2012 d’une menuiserie dans l’instance de la famille Revit.

BBS Slama Climawin Revit 5

Figure 5 : Intégration des données techniques RT 2012 d’une menuiserie dans la maquette Revit.

D’autres projets sont soit en cours de développement soit en réflexion entre mes deux oreilles, à suivre…

GBxml, IFC, API, quel est selon toi l’approche la plus efficace et pourquoi ?

C’est exactement une des questions que j’ai posé à un examen en master BIM d’une école d’ingénieur. La plupart des élèves ont répondu juste, je connais la réponse maintenant. C’est un secret de polichinelle entre nous, il n’y a pas de solution miracle universelle. Un projet est défini par ses objectifs, ses contraintes, ses acteurs…et il est nécessaire de trouver la moins mauvaise des solutions possibles ! Le matin je peux conseiller à un client les IFC et l’après-midi d’utiliser ClimaBIM et Revit à un autre. Mon seul objectif est de trouver une solution opérationnelle pour mon client ! Je ne vais lui vendre ClimaBIM s’il n’est pas équipé de Revit ou s’il travaille avec un architecte qui peut lui fournir un IFC de qualité.

Le BIM est-il important pour toi ?

J’ai la chance d’arriver dans le secteur du bâtiment à un moment où les réflexions, les pratiques et les outils évoluent pour mieux revenir à certains fondamentaux de la construction. Le BIM en tant que clé de voute de la troisième révolution industrielle est très déterminant. Il permet d’entrevoir le concept de jumeau numérique. Ce n’est pas tant la technologie qui me fascine mais plus sa capacité à repenser et imaginer ensemble nos habitudes pour mieux construire.

Pourrais-tu nous expliquer la différence entre ClimaBIM et Climawin ?

A dire vrai il n’y en a pas. ClimaBIM est la version embarquée de ClimaWIN dans des logiciels BIM et notamment Revit . ClimaBIM dispose de son propre modèle thermique central, modèle BEM, lui permettant de communiquer avec les formats openBIM tels que IFC et gbXML mais aussi avec les logiciels BIM disposant d’une API de développement.

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Figure 6 : Projet ClimaWIN à partir d’un fichier IFC 2×3

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Figure 7 : Calcul et visualisation des déperditions thermiques par local dans une vue Revit

 

Comment vous situez-vous sur le marché français ? Êtes-vous leader et utilisé par tous les BE et architectes ou vous partagez-vous le marché avec vos confrères ?

Il serait prétentieux d’aller dans ce sens. BBS Slama est un acteur historique dans le domaine du calcul thermique réglementaire ; ClimaWIN est un logiciel présent dans les BET et les ingénieries du bâtiment. Nous partageons ce segment avec d’autres confrères avec lesquels nous entretenons des échanges techniques. Concernant les architectes, la situation est plus mitigée. Naïvement j’ai pensé que cette situation était liée à un manque de volonté ou de compétences. À la suite de nombreuses discussions avec des architectes, mon avis a quelque peu évolué. Les architectes sont les premiers à souhaiter une intégration des calculs énergétiques et environnementaux dans leur cycle de conception ; disposer d’un outil d’aide à la conception énergétique simple. La réalité est que les solutions logicielles existantes sont encore trop orientées « ingénierie » pour être intégrées dès les premières phases de conception d’un projet (initiées par un architecte). Je suis conscient qu’il y a un effort à réaliser pour rendre les logiciels plus ergonomiques, plus simples et plus flexibles aux flux de production BIM. Cette réflexion est très largement transposable aux besoins de la maitrise d’ouvrage en vue de la gestion et exploitation de patrimoine. Beaucoup de technologies existantes permettraient de démocratiser ce genre de calculs, et pour cela, je pense avoir quelques idées…

Quels sont selon vous vos éléments différenciateurs, en termes de société et produits ?

Nous accordons une part significative de notre investissement dans le domaine de la R&D, bien conscient que c’est la seule voie pour exister et être toujours en phase avec les innovations et les besoins du marché. A titre d’exemple, 25% de mon équipe possède un doctorat et n’ont pas une formation en bâtiment. En toute humilité, j’estime qu’en plus d’être un éditeur de logiciel, nous sommes aussi un laboratoire de recherche. Deux exemples illustrent cette affirmation :

  • Nous aurions pu nous contenter d’intégrer le moteur ministériel de calculs thermiques RT 2012 dans nos logiciels. Nous avons fait le pari de redévelopper notre propre moteur durant trois années à partir des 1377 pages de la méthode Th-BCE et d’élargir cette méthode pour en faire un moteur de simulation thermique/énergétique dynamique. Aujourd’hui, nous disposons d’une meilleure compréhension de la physique du bâtiment ainsi que d’une grande liberté pour l’expérimentation d’innovations du bâtiment (matériaux hygrothermiques, systèmes thermodynamiques complexes, surfaces vitrées intelligentes). Le résultat est que notre moteur effectue une STD annuelle, d’un bâtiment composé de plus d’un millier de pièces, en l’espace de dixaine de secondes.
  • La complexité de la modélisation géométrique telles que les surfaces courbes, murs-rideaux, ossatures…rendent délicates le traitement géométrique des informations contenues dans les formats de fichiers IFC et gbXML. Afin d’être au plus près de la modélisation dans les logiciel BIM, nous avons fait le choix de développer notre moteur d’analyse pour reconstruction de la maquette énergétique du bâtiment BEM. Ce moteur repose sur une combinaison judicieuse de méthodes telles que la modélisation par voxel, le raytracing et la CSG semi-exacte.

Notre métier est surtout celui de la physique du bâtiment, l’informatique en est un corollaire.

En tant que Directeur de la R&D, comment orientez-vous votre stratégie du futur ? Regardez-vous ce qui se fait le plus ou faites-vous énormément de recherche afin de dégager des tendances et innovations pour rester à la pointe sur le marché ?

Nous sommes à un carrefour de l’évolution des logiciels, il est indispensable de le repenser pour être en phase avec la révolution du BIM et surtout avec les nouvelles technologies informatiques (SaaS, Web, Cloud). Les « vielles » recettes ne fonctionnent plus. Bien sûr qu’il est de mon devoir d’effectuer une veille scientifique et technique, mais surtout en dehors des sentiers battus. Il m’arrive souvent de me « perdre » dans des événements (salons, conférences, meetups…) qui n’ont a priori pas de liens évidents avec le secteur du bâtiment. Je regarde avec beaucoup d’intérêt ce qui se fait dans les secteurs du jeux vidéo, du big data, de l’internet des objets, des systèmes embarqués…

Dans un contexte de parametric design, il est nécessaire d’offrir aux utilisateurs la possibilité d’effectuer une optimisation multicritère du projet, l’énergétique est l’un de ces critères. Ainsi, notre stratégie consiste à renforcer et à ouvrir, via des APIs, nos moteurs de calculs. Par exemple, depuis 2007 nous sommes associés au fabricant Legrand pour le développement d’un logiciel de calcul électrique C15-100. Les compétences de chacun ont permis de développer le logiciel LISE-Elec en un temps record : deux ingénieurs durant 18 mois. Nous avons profité du projet pour développer ce logiciel sur la base d’une architecture modulaire avec un noyau de calcul autonome et une API. Ce qui nous a permis de développer le plugin Revit LISE BIM, qui n’est ni plus ni moins que l’intégration du moteur de calcul LISE-Elec dans le logiciel Revit. N’importe lequel de nos clients, s’il souhaite disposer d’un logiciel ou d’un plugin adhoc, peut réaliser ce développement.

Quelles sont les innovations que vous allez présenter en 2019 autour de vos solutions ?

J’ai largement commencé à les évoquer ! En 2018 nous avons présenté nos nouveaux plug-ins Revit : ClimaBIM, ClimaBIM-Fluides, LISE BIM. Pour 2019, d’autres innovations en cours de développement et qui s’appuient sur d’autres technologies. De plus, nous travaillons sur les questions de la rénovation énergétique, du carnet énergétique, de l’acoustique… Malheureusement, je ne peux pas en dire davantage, rendez-vous au prochain BIM World.

Que penses-tu du marché français actuellement en termes de maturité du BIM ? L’action des pouvoirs publics est-elle selon toi suffisante pour pousser à une adoption massive du BIM ?

Quand on se regarde on se désole, quand on se compare on se console. J’étais présent à la cérémonie des BIM d’or hier soir et j’ai été ravi de constater trois choses :

  • Nul ne doute de l’efficacité du BIM,
  • Le BIM est de moins en moins réservé à une certaine élite du bâtiment et encore moins à des projets de grande envergure,
  • Le degré de maturité BIM ! Il ne s’agit plus d’expérimenter le BIM dans certaines phases du projet mais de véritablement l’utiliser et de le déployer dans l’ensemble de la chaîne de valeurs du bâtiment.

Ces observations sont probablement, dans le pire des cas, la résultante décorrélée et non indépendante de l’action publique en matière de BIM. Afin d’accélérer l’adoption du BIM, il est nécessaire de développer des logiciels encore plus intégrés dans le processus du BIM et de renforcer sa normalisation. Sur ce dernier point, on ne peut que féliciter le travail mené par buildingSMART au sujet de la convention BIM, des dictionnaires de produits PPBIM et de la classification… Des pouvoirs publics, j’attends avec impatience le nouveau code de la construction BIM-compatible…

Connais-tu ABCD Blog ? Comment verrais-tu ce blog évoluer ?

Oui bien sûr que je connais, ta dernière interview est géniale. Ton blog est un pointeur francophone de référence pour celui qui souhaite se tenir informé de l’actualité du BIM. Tu réalises un très joli travail pour faire connaître les personnes qui se cachent derrière le BIM. Bref, on sent que le BIM te passionne plus que la comptabilité. Pourquoi pas faire une version vidéo de tes interviews, futur YouTuber ?

Très bonne idée cher Hamid. Et nous en profitons pour te remercier pour cette belle et passionnante interview. Nous te souhaitons de continuer sur ta lignée de succès.

Pierre MIT – Un deuxième mandat a la tête de buildingSMART France pour porter BIM et standardisation en France

Pierre Mit, économiste et président de buildingSMART France

L’élection du nouveau Président de buildingSMART France, l’organisation qui promeut et défend l’openBIM et le standard IFC en France était très attendue. Autodesk, membre fondateur de buildingSMART International en 1995 avec HOK, Archibus et AT&T est membre de nombreux chapitres dans le monde et soutient l’openBIM farouchement depuis toujours en l’intégrant dans plus de 14 de ses applications qu'elle fait certifier par buildingSMART.

BSi

L'assemblée générale s'est donc tenue début octobre et son président précédent, Pierre Mit,  a été réélu pour un mandat de trois ans. L’association a aussi renouvelé son conseil d’administration.

Christophe Castaing, directeur du programme ingénierie numérique chez Egis a été élu au poste de vice-président au sein du CA et a aussi pris des responsabilité au sein du Comité scientifique et technique. Le deuxième vice-président est Hugues Vérité, délégué général de l’Association des industries des produits de construction (AIMCC) et un troisième président sera choisi parmi les éditeurs de logiciels.

Espérons que cette nouvelle organisation permette d’avancer plus vite.

Sommet buildingSMART International à Tokyo – Une forte présence d’Autodesk pour soutenir l’openBIM et le standard IFC

buildingSMART INternational Summit Tokyo Autodesk

buildingSMART International annonce le lancement de son deuxième Sommet international 2018 qui se tiendra à Tokyo du 16 au 19 octobre 2018.

Le contenu incluera bon nombre de sessions de travail autour du développement de standards numériques ouverts (openBIM) pour améliorer la conception, la construction et la gestion des actifs dans notre environnement construit, que ce soit les bâtiments ou infrastructures.

En plus des activités de discussions et d’échanges techniques, une attention toute particulière sera accordée à ceux qui utilisent l’openBIM et en tirent des avantages en ce qui concerne leur patrimoine.

L'ordre du jour sera structuré autour des domaines buildingSMART suivants :

Bâtiment, rail, infrastructure, produit, aéroport, réglementation et construction.

Autodesk qui est à l’origine de la création de buildingSMART en 1995 et qui est Membre Stratégique du Conseil de cette organisation depuis sa création sera présent en grand nombre avec ses Experts et Responsables openBIM, IFC et interopérabilité du monde entier afin de participer aux échanges et différents groupes de travail, rail, route, bâtiment, aéroports, infrastructures, etc.

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Une exclusivité de prototype de connexion au buildingSMART Data Dictionary depuis Autodesk Revit développé par Autodesk sera présenté en session plénière par Bouygues Construction. C’est une première, qui montre encore une fois l’attachement d’Autodesk au standard IFC et la volonté d'aides ses Clients à en tirer les pleins bénéfices.

N’hésitez pas à consulter l’agenda ici

Page openBIM/IFC Autodesk : http://www.autodesk.com/ifc

 

Enquête sur la pratique du BIM dans les bureaux d’études par CEGIBAT et GRDF – Un rapport édifiant

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Cegibat, le centre d'expertise de GRDF, qui a pour mission d’informer et d’outiller l’ensemble des professionnels du bâtiment (bureaux d'études, installateurs, architectes, directeurs techniques, responsables de patrimoine, responsables énergie, exploitants…) sur la réglementation gaz naturel et l’efficacité énergétique s’intéresse fortement aux nouvelles technologies et au sujet du BIM notamment.

Ils viennent de rendre publique en mai 2018 une étude très intéressante sur la pratique du BIM au sein des bureaux d’études. Les résultats sont édifiants. Qu’est-ce que nous y apprenons ?

77% font du BIM depuis 3 ans !

Afin d’aller plus loin que certaines études légères en la matière, ils décident d’approfondir auprès de 113 bureaux d’études thermiques et font un tétat de leur pratique. 77% des interrogés travaillent en BIM depuis au moins 3 ans. Sur ces 77%, 71% se disent encore débutants, 22% confirmés et 2% experts. Ils reconnaissent faire 3 à 5 projets en BIM en moyenne.

Les raisons du BIM

Elles sont en grande partie, ce qui est rassurant, liées à la prise de conscience de l’importance de ces nouvelles approches, qui se généraliseront selon eux. Ils veulent aussi anticiper des changements ou obligations règlementaires, pouvoir répondre à des appels d’offres BIM et améliorer la qualité de leurs projets.

Le coût du BIM

Dommage que cette étude annonce que le coût du BIM serait de 12000€ par poste car avec les nouvelles approches locatives d’Autodesk avec notamment l’AEC Collection, on fait facilement diminuer le coût de quasiment la moitié.

Quels types de projets ?

Pas de surprise, le BIM est utilisé à plus de 90% sur les nouveaux projets, et à 75% sur du tertiaireet 1 projet sur 2 pour le résidentiel, sans limite ou contrainte de taille du projet.

Quels bénéfices ?

Ils sont nombreux : meilleurs collaboration et qualité des projets, simulations plus présentes, et moins de problèmes sur les chantiers.

Dans les freins, on notera, le niveau de compétence des acteurs, pas de valorisation d’honoraires, collaboration difficile, etc.

Logiciel BIM le plus utilisé ?

Le logiciel BIM le plus utilisé est Autodesk Revit avec 76% de taux d’utilisation dans les BE contre 28% pour son équivalent direct chez un autre éditeur. Impressionnant !

Découvrez l’intégralité de l’étude en cliquant ici sur le site de CEGIBAT.

Interview Razvan Gorcea – Hilti fixe la barre haut et emmène le BIM sur le chantier

Razvan Gorcea, Architecte

Hilti France

Expert in BIM Process Integration / VDC

Linkedin

 

Nous avions reçu Razvan Gorcea il y a quelques années pour une interview BIM Manager passionnante. Après une longue expérience et un grand succès dans le domaine de l’architecture, Razvan franchit le cap du domaine Industriel en déployant tout sont talent pour un grand acteur industriel mondial, la Société Hilti qu’il amène avec la même réussite dans le BIM avec un rôle global. Ecoutons avec intérêt comment il mène cette nouvelle étape de sa carrière…

 

Bonjour Razvan,

Nous sommes ravis de te recevoir à nouveau sur ABCD Blog. Cette fois-ci dans un nouveau rôle chez un grand Industriel du domaine des systèmes de fixations et outillages du bâtiment, le groupe Hilti.

 

Pourrais-tu stp tout d’abord te représenter brièvement pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas ? Nous parler de tes rôles récents aussi avant de passer aux autres points ?

Bonjour Emmanuel, je suis enchanté de revenir sur ABCD Blog – ma référence veille en matière de BIM.

Pour me présenter brièvement : Après des études en mathématiques et architecture en Roumanie, France et Corée du Sud, j’ai commencé ma carrière d’architecte en France en me spécialisant rapidement dans les bâtiments complexes, notamment l’hospitalier public. Pendant près de 6 ans, j’ai collaboré avec plusieurs ateliers d’architecture parisiens, spécialement avec Michel Rémon & Associés – période durant laquelle j’ai conjointement développé le Management de Projet BIM allant jusqu’à introduire le BIM dans le processus Qualité ISO 9001 de l’atelier. Grâce à une équipe de qualité et des beaux projets, nous avons réussi quelques opérations BIM pionnières à l’échelle nationale, telle que la modernisation de l’Hôpital Edouard Herriot à Lyon jusqu’au chantier et la maintenance (lauréat BIM d’argent 2016).

Après avoir œuvré dans le BIM pour l’architecture avec succès, te voilà dorénavant en action pour un Grand Industriel. Etait-ce l’un de tes objectifs initiaux ?

 

Je pense que ce choix a beaucoup surpris, notamment dans le milieu des architectes duquel je viens. Me concernant, la passion développée à l’égard de l’architecture provient avant tout de mon attrait premier pour la complexité et la pluridisciplinarité. Ceci étant, cette décennie d’études et de pratique m’a permis d’explorer les différents aspects du métier et de comprendre une bonne partie des mécanismes projet, de la production aux aspects contractuels. Le BIM a évidemment facilité la tâche grâce à son caractère collaboratif.

Les chantiers BIM sur lesquels j’ai été impliqué (Lyon, Paris, Le Mans, Montpellier), m’ont offert un aperçu de l’état d’avancement des entreprises de construction en matière de BIM. Cela m’a permis d’analyser leurs difficultés, besoins et de constater le manque de support à leur égard. Si elles sont souvent critiquées, nombreux sont les chefs d’entreprises qui investissent et souhaitent innover dans le BIM sans forcément trouver d’interlocuteurs ou d’outils adaptés côté fournisseurs.

C’est face à ce constat que j’ai décidé de prendre les devants et d’accepter un nouveau challenge porté par ma curiosité et mon intuition. L’intérêt d’Hilti est que cette société repose sur deux piliers : l’innovation et la relation directe au client. Hilti a une grande expérience dans l’accompagnement des entreprises du bâtiment dans de nouvelles manières de faire, dans du concret, et avec beaucoup de simplicité !

Me voilà donc, 9 mois après ce changement de cap, au sein de la Société Hilti avec la ferme volonté de faire évoluer le processus BIM dans le monde du BTP.

Qui est cette grande Société Hilti que beaucoup connaissent ? Peux-tu nous en dire quelques mots stp ?

 

Il y a beaucoup de choses derrière les mallettes rouge d’Hilti si répandues et reconnaissables sur les chantiers. Hilti est une entreprise familiale basée au Liechtenstein, qui a su se développer pour devenir aujourd’hui une référence mondiale en matière d’outillage électroportatif et de techniques de fixation. Hilti Group aujourd’hui, c’est : une présence dans 120 pays, 27.000 employés, 5 milliards de CHF de chiffre d’affaires. Hilti – c’est aussi une entreprise avec une belle culture « Great Place to Work » – où la qualité humaine, la collégialité et l’implication dans le travail sont valorisées.

Depuis quand et pourquoi Hilti s’intéresse au BIM ?

 

Ce qui est peut-être moins connu publiquement chez Hilti, c’est son département d’ingénierie et sa cellule software et R&D, qui n’en sont pas moins performants et précurseurs dans de nombreux domaines. Structuré par un management centralisé à la maison mère, on y retrouve des départements délocalisés dans chaque pays d’exercice. En France par exemple, il y a une soixantaine d’ingénieurs répartis sur le territoire.

Concernant le BIM, cela fait plus de 10 ans qu’Hilti s’est engagé dans l’aventure au sein de sa R&D, avec la création de bibliothèques d’objets BIM et des plugins, destinés au début aux Etats Unis, en suivant l’évolution et le développement des marchés.

Aujourd’hui, la Société Hilti est suffisamment outillée et armée pour changer d’échelle, soutenir et étendre la pratique BIM avec ses partenaires.

Quel est ton rôle chez eux et quels pays couvres-tu ?

 

L’intitulé de mon poste est BIM Manager Europe de l’Ouest – France, Espagne, Belgique, Luxembourg et Portugal.

Je m’occupe de la stratégie et du développement de l’offre ainsi que la montée en compétences des équipes projets. Nous avons réussi à avoir un chef de Projet BIM et une équipe BIM par pays.

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A BIM World 2018 et aux BIM d’Or avec les équipes Hilti France et ses spécialistes Ingénierie.

 

Comment ton arrivée s’est-elle passée chez eux et par quoi as-tu commencé cette longue route vers le BIM ?

L’arrivée dans une entreprise est souvent liée avant tout à des affinités humaines et intellectuelles. Ici, l’entrée chez Hilti s’est traduite par un franc échange avec Bertrand Pallud – Directeur de l’Ingénierie Bâtiment et Energie-Industrie pour l’Europe de l’Ouest : une compréhension réciproque des enjeux liés à l’extension du BIM, ainsi qu’une volonté affirmée de l’entreprise à agir de façon pérenne dans ce domaine. L’implication de la direction, étant un gage de réussite pour la démarche.

Ensuite, j’ai découvert les équipes d’ingénierie terrain et back-office, les chefs de grands projets et les responsables grands comptes. Tous très motivés à se lancer dans cette aventure et à relever le défi.

Rapidement, nous avons mis en place des cycles de formations internes et externes pour une familiarisation et montée en compétence collective sur le sujet. Ont été déployées par exemple des formation type jeu – BIM Game – où chacun peut pratiquer et expérimenter un projet BIM « bac-à-sable » en fonction de son niveau d’interaction.

En parallèle, nous avons développé la première offre de services BIM Hilti au marché Français et au processus interne Hilti France, ainsi que l’harmonisation technologique afférente – ordinateurs, logiciels, plateformes.

Trois points essentiels appliqués à la lettre : People – Technology – Process.

Comment est structurée votre stratégie et votre offre BIM ?

 

Nous sommes arrivés assez vite à une évidence : transposer la mallette rouge Hilti à notre offre BIM. Ainsi est née la « Hilti BIM Box » !

La Hilti BIM Box représente une suite de services qui permet de réduire la quantité de matériel, d’éviter les conflits de coordination et de gagner en temps d’installation.

Les différentes solutions peuvent s’appliquer pour les études de conception ou de réalisation (objets, logiciels et services appropriés), donc OFF-Site. Tout est destiné à apporter une valeur ajoutée sur le chantier ON-site par une Logistique LEAN et chaine digitale, une implantation robotisée Point Layout et l’aide à l’installation par intégration Réalité Virtuelle et Augmentée. L’idée est d’apporter une solution complète dès la phase de conception (APD/PRO) jusqu’à l’installation (EXE) et la documentation de l’ouvrage exécuté (DOE).

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La Hiti BIM Box avec ses solutions destinées à relier le BIM au chantier ; Lauréate dans la catégorie démarches pionnières et innovantes aux BIM d’Or 2018

 

 

La France est le Centre européen de compétences BIM. Le pilotes-tu ?

Ce nouveau Centre Européen est basé aux Pays-Bas où les premiers projets BIM d’Hilti ont été réalisés avec la nouvelle offre de services BIM – des opérations exemplaires dans un pays avec une large adoption du BIM – qui nous ont servi comme modèle pour nos projets en France.

Je représente les quatre quatre pays pour ce centre, avec lequel nous avons une étroite collaboration.

Par ailleurs, la France fait très bonne impression à l’international, grâce aux démarches pionnières de ses acteurs innovants, ainsi qu’aux initiatives comme BIM World, BIM d’Or, PTNB, BuildingSMART France, etc. – soyons fiers !

Vous avez une offre de services qui propose aux maitres d’œuvre de travailler sur l’ingénierie des projets et pas uniquement sur une partie du projet. Pour quelle raison ?

Pour chaque projet BIM, nous proposons une équipe Hilti formée par : un BIM Project Manager, un Lead Engineer et un BIM Modeler. Cette approche globale permettra d’avoir une démarche appropriée et des services adaptés au bon moment.

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Les Services BIM proposés – de la pré-étude à l’échelle du projet aux calculs d’ingénierie et à la modélisation BIM et livrables issus de la maquette

 

Quelles sont les trois disciplines que couvrent vos services BIM ?

En fonction du projet et du contexte de l’opération, les cinq niveaux de services sont applicables à toutes les disciplines Hilti : Systèmes de supportage, Solutions coupe-feu, Systèmes de chevillage.

Ces trois disciplines peuvent sembler minimes à l’échelle d’un projet, mais elles ne sont pas moins importantes puisqu’elles traitent toutes des éléments de liaisons – et donc des points de discontinuité potentiels. Et ce, que ce soit entre différents lots techniques ou entre différents matériaux (béton et acier) assujettis à des règlementations spécifiques qui nécessitent de travailler de façon complémentaire et approfondie avec nos experts des systèmes de fixation et de coupe-feu par exemple.

Chose méconnue, Hilti a des systèmes d’aide au perçage laser et de « Point Layout ». Comment cette offre fonctionne-t-elle ?

Offre méconnue en effet, et pourtant nous sommes leader dans ce domaine. Hilti développe depuis des années des équipements laser, pour l’implantation topographique, l’alignement et les stations d’implantation robotisées. Par exemple, la station Hilti PLT 300 (Point Layout Tool) peut prendre n’importe quel point de la maquette (directement avec un plugin Revit, ou par export DWG) et le projeter in-situ sur 30 m avec une précision de 1 à 3 mm !

Tous ces outils peuvent réellement amener le BIM sur le terrain (BIM-to-Field) et réduire le nombre des personnes, le temps d’installation et les erreurs. En généralisant ces nouvelles méthodes, on raccourcit de façon exponentielle les méthodes et les procédés classiques car les plans avec des cotations imprimés ne sont plus nécessaires.

A mon avis, ce n’est qu’en prenant en compte toute la chaîne de production, de validation et l’implantation qu’on peut tirer profit du BIM en phase chantier.

Nous ne sommes pas les seuls à agir dans ce sens et heureusement !

A part la technologie de pointe, Hilti apporte son expertise – une douzaine de spécialistes topo en France pour former et rendre autonomes les entreprises à ces nouveaux outils. Ces technologies sont donc une partie intégrante essentielle de notre offre BIM élargie.

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La station d’implantation PLT 300 sur chantier – utilisation très facile sur tablette, export direct des points depuis Revit

 

Point critique : les professionnels ont souvent tendance à ignorer la composante « fixations » et du coup cela génère de grosses erreurs et surcoût que votre offre BIM permet de réduire drastiquement en faisant du clash free. Peux-tu nous en dire quelques mots stp ?

 

C’est un sujet assez vaste et complexe auquel nous voulons apporter notre expertise et pierre à l’édifice.

Prenons pour exemple les supports des gaines dans un bâtiment comme un hôpital ou un laboratoire. Dans les circulations ou les salles techniques, la quantité et la densité des réseaux sont impressionnantes et la synthèse se joue au centimètre près. Si au moment de la synthèse d’exécution les supportages ne sont pas intégrés, on peut être sûr qu’il y aura des surprises à l’installation sur chantier, car ces ouvrages « ne flottent » pas – il y a des éléments de fixation qui peuvent avoir une épaisseur de 5 à 15 cm, Hilti ou autres produits d’ailleurs ! Si les supports ne sont pas intégrés pas, les conditions de détection de clash définies ne pourront être appliquées (ex. 5cm).

D’autres exemples peuvent être les composants préassemblés, où le niveau de détail doit être amené au niveau du boulon ou de la cheville sinon sa mise en œuvre est impossible.

Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’on va demander à un bureau d’étude de modéliser les supportages dans tout son projet en conception !

Nous proposons donc une pré-étude basée sur les maquettes projet qui seront analysées. A partir de là, nous définirons les solutions les plus adaptées à nos clients (exemple d’un supportage commun dans le cas d’une grande densité des réseaux). Les gains seront réalisés dans le prix global du projet si ces décisions sont prises en amont et cela me semble en parfaite adéquation avec la philosophie de projet BIM !

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Bâtiment complexe : Supportage commun modulable (avec rails MQ41) et fixation sur rails d’ancrage (HAC) pré-coulés dans la dalle béton

 

Avez-vous quelques projets pilotes où vos solutions BIM sont expérimentées en ce moment ?

 

Nous travaillons sur plusieurs projets d’hôpitaux et de tours où l’on applique les différentes solutions de la Hilti BIM Box : CH Aix-en-Provence, Tour Trinity, CH Le Mans.

Pour le chantier d’extension du CH Le Mans par exemple, nous travaillons avec ENGIE Ineo pour les supports de chemins de câble des deux bâtiments en cours de construction. Nous avons réalisé une étude d’optimisation (quatre typologies pour tous les cas de figure) ; le calcul des charges (logiciel Hilti Profis) ; la modélisation et l’intégration par un modèle lié Hilti (Revit) et la production des schémas de montage et livraison issues de la maquette (Revit + BOM Excel). La nouveauté est que nous avons intégré cette démarche avec nos services logistique existants : Kitting et Cutting, Assemblage et Livraison Just-in-Time.

Des paramètres spécifiques ont été donc intégrés à la maquette pour cette planification 4D, voire 5D pour les coûts et même 6D pour le lien vers la note de calcul – en vue de la future évolution de l’ouvrage (destiné à la maintenance).

Ce sont des fonctionnalités assez basiques de Revit qu’on utilise, nous optimisons la production avec Dynamo. Nous travaillons avec les équipes ENGIE Ineo pour qu’ils intègrent eux même ces méthodologies et qu’ils deviennent autonomes pour les futurs projets.

Tous ces projets sont très riches en échanges et retours d’expériences et quand nous trouvons les bons interlocuteurs, les résultats et les gains viennent assez naturellement.

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Exemple de support – de la modélisation paramétrique (famille imbriquée Revit) au support réel préassemblé avec étiquette et QR code (avec des données logistiques issues de la maquette BIM)

 

Vous avez aussi de manière plus pragmatique des objets BIM téléchargeables et prêts à être utilisés. Où peut-on se les procurer ?

Le développement des familles est réalisé de façon globale et partagé sur la plateforme BIMObject. Ces familles sont soumises à un développement et une amélioration continue par un centre d’experts Modélisation auquel nous participons avec notre feedback.

Comme nous développons nos propres services de modélisation, nous avons tout intérêt que ces objets soient les plus efficaces et les plus adaptés à l’usage du projet ! le Centre européen de compétences BIM à Rotterdam a des modeleurs experts qui font un travail très poussé dans ce sens.

Localement, en France, nous démarrons un partenariat avec la plateforme BIM&Co (Onfly) pour l’intégration de nos familles assemblées (exemples celles utilisées pour l’Hôpital du Mans) qui ont déjà fait leur preuve sur un vrai chantier.

Quel est finalement l’objectif ultime pour Hilti avec vos offres BIM ?

Comme dans le domaine de l’outillage de haute qualité et tous les services premium de SAV ou de gestion du parc (Fleet Management et On!Track), nous voulons construire une confiance à long terme et un partenariat avec le BIM également.

Quels sont les développements futurs que nous pouvons attendre de la part d’Hilti pour encore plus faciliter la vie des maitres d’œuvre et ouvriers sur le chantier ?

Notre ambition est de soutenir les entreprises pour cette transition en leur offrant les bons outils (produits et software), mais aussi les accompagnant dans les nouvelles méthodologies de travail (avec nos Services BIM et solutions BIM-to-Field).

En sensibilisant les maitres d’œuvre et d’ouvrage à notre démarche globale, nous espérons également donner confiance avec notre approche directe et pragmatique, afin que le processus de projet BIM retrouve les bénéfices attendus par tous.

Des développements web based sur Forge prévus ?

Comme je l’ai déjà dit, actuellement, nous avons des équipes dédiées au développement des familles et outils Dynamo. Certainement, un développement vers Forge se fera naturellement.

Que souhaiterais-tu dire de particulier à nos lecteurs en ce qui concerne Hilti et son implication dans le secteur du BTP ? Votre rôle sera-t-il clé dans les années à venir pour l’accélération du BIM en France et en Europe ?

J’aimerais rester modeste là-dessus – je pense que nous représentons une petite roue dans le secteur complexe du BTP. Notre particularité est la relation directe avec les clients (plus de 700 chargés d’affaires en France) et donc, une très bonne connaissance des problématiques et des besoins clients. Hilti a investi 8% de son chiffre d’affaires en 2016 en R&D et je suis convaincu que tous nos partenaires amoureux d’innovation bénéficieront de notre expertise internationale.

Pour finir, j’aimerais reprendre une citation entendue à BIM World Munich en Novembre 2017, celle du Dr. Sigrid Brell-Cokcan – Research Aachen University :

« Make Construction Sexy again ! »

Je pense qu’il est très important d’attirer les jeunes et de leur donner envie d’aller vers ce milieu, démontrer qu’il n’est pas si « poussiéreux », qu’il regorge de personnes passionnées et ambitieuses (toute aventure d’un chantier le prouve).

Je te remercie Emmanuel, pour cette nouvelle occasion de pouvoir m’exprimer sur le blog ABCD. Merci de ta fidèle implication et engagement dans le développement du BIM.

 

Razvan, un grand merci pour tous ces enseignements et cette aventure extraordinaire qui ne fait que commencer et qui nous permet de mieux comprendre Hilti et son implication dans le BIM. Bravo pour tout ton travail extraordinaire !

Systra ouvre magistralement la voie du BIM pour les infrastructures ferroviaires

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Systra, une ingénierie internationale leader dans le domaine du ferroviaire nous impressionne depuis bien longtemps sur la capacité qu’elle a eu à embrasser la révolution du digital et notamment du BIM pour le domaine du ferroviaire, jusqu’à en devenir l’un des grands leaders mondiaux.

Déjà vainqueur de deux BIM d’argent en 2017 pour la ligne de métro de Toulouse et cette année 2018 pour la ligne de métro de Bogota, elle a su mettre en place les ressources humaines et financières, cultiver la compétence et l’excellence, et dépasser les frontières du possible au travers d’un service Recherche et Développement qui pousse les possibilités technologiques à leur paroxysme comme par exemple leur solution BIM-One-Click développé sur AutoCAD Civil 3D.

Dans ce livre blanc très bien écrit, vous découvrirez toute la quintescence du savoir-faire de Systra, et vous pourrez y comprendre tous les secrets d’un BIM bien exécuté, qu’il soit bâtiment ou infrastructure. Les novices trouveront une bible riche et structurée qui les aidera dans leurs premiers pas de compréhension de la bonne mise en place d’une stratégie BIM.

C'est toujours un privilège pour Autodesk de voir une si belle ingénierie à ce niveau d’excellence par ailleurs travailler en grande partie sur ses solutions BIM telles que Revit, Dynamo, Civil 3D, Infraworks, Navisworks manage et bien d’autres encore.

Découvrez ce livre blanc en cliquant ici.

Jeudis prescription Nantais Polantis avec SONA Architecture, les Experts BIM Bretons

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Chaque mois, Polantis organise une rencontre entre un acteur du BIM (architecte, BIM Manager, Maître d’ouvrage) et des professionnels de la construction.

L’agence SONA, experte du BIM en réhabilitation
Le 18 octobre, Emmanuel Sorin, Architecte DPLG et cofondateur de l’Agence SONA, viendra présenter le flux de production d’une modélisation BIM – du nuage de points à la réalité augmentée – dans les locaux nantais de Polantis.
La présentation s’appuiera sur trois cas d’études parmi lesquels le Château d’Auvours (Nantes), l’ancien Crédit Municipal (Nantes) et la Samaritaine (Paris).

Pour cette présentation, Emmanuel Sorin sera accompagné des partenaires de cette agence qui excelle en BIM avec Autodesk Revit (en ce qui concerne la modélisation du Château d’Auvours). Liber-D (experts du scan laser) et Bloc in Bloc (partie réalité augmentée) prendront la parole pour expliciter leur rôle dans l’opération.
La part belle sera donnée à la démonstration et à la technique BIM avec Revit et ReCap notamment : l’Agence SONA parlera du BIM de façon concrète.
SONA et Polantis se sont rencontrés en avril 2018. Le thème de la table ronde de la 3ème édition du Concours BIM étant « BIM et réhabilitation » et l’agence faisant figure d’autorité sur le sujet, il était apparu comme une évidence d’inviter ses fondateurs à prendre la parole devant les architectes candidats au concours.

Pour assister au Jeudi Prescription #15 le 18 octobre de 8h30 à 10h30, inscrivez-vous à contact@polantis.com  ou cliquez ici

BIM side, le rendez-vous des professionnels de l’architecture et du BTP du Moniteur approche – Inscrivez-vous !

 
 
 
 

Vous participez régulièrement à des événements dédiés au BIM mais vous voyez rarement des retrours d’expérience poussés, notamment de la part des Experts du domaine, qu’ils soient entreprises ou individuels.
Le Moniteur et les CTB, en partenariat avec Autodesk, sponsor platinum de cet évènement.

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Ils vous attendent cette année encore sur leur rendez-vous spécial, lors de la Journée BIMside le 8 novembre prochain.

Au delà des présentations et tables rondes, d’excellentes keynotes auront lieu sur les sujets de la créativité, l’innovation, la collaboration avec des acteurs clés du secteur…

Quelles seront les nouveautés 2018 ?

 
 

Des retours d'expérience des projets lauréats aux BIM d'Or

 
 
 
 
 
 

Les interventions de : AIA Ingénierie, Atelier WRA (Wild Rabbit Architects), Autodesk, Bouygues Construction, Colas, Egis Rail, Eiffage Construction, ENS Paris-Saclay, Groupe Bouygues, TRAA Thibault Robert Architectes Associés, Vinci Construction, Vinci Facilities…

 
 

Un tarif spécial architectes à 490€* !

 
 

Programme complet

Inscription à la journée BIMside

 
 

Un événement co-organisé par

 
 

En partenariat avec

 
 
 

Avec le soutien de

 

L’agence Philippe Bracco à Cannes recherche des architectes chef de projet maîtrisant le BIM et Revit

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Le Cabinet d’architecture Philippe BRACCO à Cannes réalisant des projets de logements collectifs, villas de prestige, bureaux, hôtels…   
recrute plusieurs postes pour la France entière et principalement

3 Architectes chefs de projets ayant 5 à 10 ans d'expérience sur ce type de poste pour intégrer une agence d'architecture internationale d'environ 12/15 personnes en forte expansion.

La connaissance de Revit est fortement souhaitée.

Plus de détails sur l’annonce sur le site du Moniteur en cliquant ici.